Le premier ministre ontarien lors de la première annonce sur l'extension de la vente d'alcool en décembre 2023. Crédit image : Compte X officiel de Doug Ford

TORONTO – Le gouvernement de l’Ontario avance la date de l’expansion de la vente d’alcool dans les grandes surfaces et dépanneurs dès 2024, soit deux ans plus tôt que ce qui avait été annoncé en décembre dernier. D’ici fin octobre, tous les dépanneurs, épiceries et grandes surfaces pourront vendre de l’alcool.

Initialement prévue pour 2026, la généralisation de la vente d’alcool en Ontario dans les grandes surfaces, les épiceries et les dépanneurs sera mise en place dès cette année.

Un déploiement graduel inclut de nouveaux produits alcoolisés dès le 1er août. Par exemple, des coolers et autres prêts à boire seront vendus dans 450 épiceries qui proposent actuellement du vin ou de la bière. Dès le 5 septembre 2024, de nouveaux détaillants admissibles pourront vendre de la bière, du cidre, du vin et des prêts à boire. Après le 31 octobre 2024, tous les magasins d’alimentation et grandes surfaces admissibles le pourront également.

« Au fil du temps, ce nouveau marché plus ouvert introduira jusqu’à 8500 nouveaux magasins où les consommateurs pourront acheter ces produits, ce qui représente, en matière de choix et de commodité pour les consommateurs, le plus grand élargissement depuis la fin de la prohibition, il y a près de 100 ans », peut-on lire dans le communiqué de presse.

Doug Ford lors de la conférence de presse de ce 24 mai 2024 dans un dépanneur d’Etobicoke. Source : Chaine YouTube officielle du gouvernement ontarien

Il s’agit d’une « modernisation de l’Ontario après 97 ans de monopole, déclare le premier ministre Doug Ford, comme tout autre endroit au Canada ou aux États-Unis concernant la vente d’alcool ».

The Beer Store (TBS), qui continuera à gérer jusqu’en 2031 au moins le programme de recyclage des contenants de boissons alcoolisées en Ontario, recevra 225 millions de dollars de la part du gouvernement dans le cadre de cet accord anticipé pour « maintenir sa présence sur le marché de la vente au détail et assurer un approvisionnement accessible en bière, accroître la capacité de distribution et étendre le fonctionnement du programme de recyclage de la province ».

La Régie des alcools de l’Ontario (LCBO) restera une société publique, notamment en tant que détaillant exclusif de spiritueux à forte teneur en alcool, de whisky, de vodka et de gin avec une transition vers un rôle élargi de grossiste pour tous les canaux de vente.

« Notre approche responsable et équilibrée traite les consommateurs ontariens comme des adultes en leur offrant plus de choix et de commodité, tout en soutenant les détaillants, les producteurs nationaux et les travailleurs de l’industrie de l’alcool de l’Ontario », a déclaré le ministre des Finances, Peter Bethlenfalvy.

« 225 millions de dollars dans les poches de riches initiés »

« Doug Ford met plus de 225 millions de dollars dans les poches de riches initiés, alors que les familles ontariennes continuent de lutter. Il a vendu la Ceinture de verdure. Il a vendu notre système de santé. Et maintenant, il vend la LCBO. Tout cela en refusant de poursuivre les DUI (Conduite avec facultés affaiblies).

Les milliardaires des épiceries et les sociétés multinationales sont les seuls gagnants de ce dernier accord en coulisses. Quand Doug cessera-t-il de dépenser l’argent des contribuables pour ses amis du monde des affaires et commencera-t-il à rendre la vie plus abordable pour les Ontariens? », a réagi par communiqué la cheffe du Parti libéral de l’Ontario Bonnie Crombie.

Le chef du Parti vert Mike Schreiner a lui aussi déploré le choix de cette priorisation : « Le premier ministre est déconnecté des véritables difficultés auxquelles les gens sont confrontés. Les gens ont besoin que le gouvernement accélère le financement du logement abordable et des soins de santé au lieu de donner des centaines de millions de dollars des contribuables au Beer Store pour accélérer un calendrier annoncé il y a à peine cinq mois. »

De conclure que « cette décision ne devrait pas prévaloir sur le financement de la construction de davantage de logements, de l’amélioration de l’accès aux soins de santé ou de la préparation aux risques climatiques auxquels nous sommes confrontés cet été ».