« L’argent sera au rendez-vous » pour l’Université de l’Ontario français

Gracieuseté: UOF

TORONTO – Dans un contexte de réduction des dépenses en Ontario, l’Université de l’Ontario français aura-t-elle les moyens de ses ambitions? Le recteur par intérim, Normand Labrie, est réaliste face au contexte actuel, mais il est aussi convaincu que le projet n’est pas menacé, quoi qu’il arrive.

ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER
efgauthier@tfo.org | @etiennefg

Normand Labrie a vu comme tout le monde le processus de révision des dépenses du gouvernement de Doug Ford. Le nouveau premier ministre veut faire des économies, abaisser le fardeau fiscal des Ontariens et réduire la taille de l’État, fait-il bien comprendre.

« On peut s’attendre à avoir certaines coupures par rapport aux projections qu’on s’était fixées. Auquel cas, il faudra composer avec ce qu’on a, non pas ce qu’on pensait avoir », affirme Normand Labrie. « Est-ce que ce sera le maximum qu’on voudrait avoir. Je crois que le message public qu’on entend ne va pas dans ce sens-là », poursuit-il.

Le gouvernement libéral avait annoncé que l’Université de l’Ontario français pourrait bénéficier de 83,5 millions de dollars sur sept ans, la somme comprenant 71,5 millions de dollars en fonds de démarrage et 12 millions de dollars pour l’achat et l’aménagement de son édifice.

Mais cette somme n’est pas garantie et n’a pas été versée dans les coffres du Conseil de planification de l’Université de l’Ontario français. « Ce n’est pas comme ça que ça marche », explique Normand Labrie.

Il explique cependant qu’une étape importante a été franchie. Les trois premières années du fonds de démarrage ont été approuvées par le Conseil du Trésor. Bien d’autres projets promis par les libéraux n’ont pas eu cette chance.

« En 2018-2019, l’approbation est à hauteur de huit millions de dollars. En 2019-2020, c’est de dix millions. L’année suivante de 25 millions, car on a plus d’activités et ça permet de se développer pour atteindre une vitesse de croisière », révèle M. Labrie.

Il ajoute cependant que tout est possible. « Ça ne veut pas dire que ça ne peut pas être revu », confie-t-il avec réalisme. « Le gouvernement actuel a décidé de faire une révision des programmes et des subventions. Tout est sous la loupe d’une commission qui va arriver avec des résultats. L’Université n’est pas différente des autres institutions », dit-il.

Mais même si le budget de l’Université de l’Ontario français devait être réduit, cela ne mettrait pas le projet en danger, assure-t-il. « Je ne pense pas que ça irait à étrangler une institution comme la nôtre. On fait déjà preuve de rigueur et de prudence. On est prêt à s’y soumettre, car on s’y soumet déjà. Je suis confiant que l’argent sera au rendez-vous », assure-t-il.

En attendant, son équipe multiplie les appels avec le gouvernement pour faire valoir le projet. « Nous avons des contacts réguliers avec les ministères et le gouvernement. Jusqu’à maintenant, on a eu des rencontres téléphoniques avec la ministres des Affaires francophones, Caroline Mulroney, et la ministre de la Formation et des Collèges et Universités, Merrilee Fullerton », souligne M. Labrie.

Il reste que la décision du gouvernement Ford d’aller de l’avant avec le projet de l’Université de l’Ontario français a provoqué un soupir de soulagement chez ceux qui travaillent sur le projet. En plein été, le communiqué envoyé par le ministère de la Formation et des Collèges a rassuré plusieurs intervenants associés au projet.

Il faut dire qu’en coulisses, bon nombre de leaders franco-ontariens travaillaient d’arrache-pied pour que le projet aille de l’avant. L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) en faisait l’un de ses combats prioritaires, tout comme le commissaire aux services en français, François Boileau. C’est d’ailleurs quelques jours après son intervention que le gouvernement a posé un geste publiquement, selon les informations d’#ONfr.