Vendredi, le Centre national des arts se préparait à accueillir le festival Big Bang. Crédit image: Rachel Crustin

OTTAWA – Samedi et dimanche, les enfants deviendront maîtres des lieux au Centre national des arts (CNA). Depuis 2019, le festival Big Bang leur permet de découvrir différentes formes d’expression artistique à travers des activités interactives et des performances pensées spécialement pour un public de cinq ans et plus. ONFR est allé visiter les artistes qui préparaient leurs installations, vendredi, à la veille de l’événement.

« C’est deux jours d’aventures sonores pour les jeunes et leur famille », lance la directrice artistique du festival Big Bang, Mélanie Dumont. Elle souligne que des activités (certaines gratuites et d’autres payantes) se dérouleront sur tout le site.

« Le lieu leur appartient. Le festival Big Bang permet ça. On va dans les coulisses, on va dans les espaces publics, on va dans les salles de spectacles. C’est une occupation joyeuse du lieu. »

Ce qui fait la force du festival Big Bang, c’est d’offrir un lieu d’exploration qui permet au jeune public de développer une ouverture aux arts et à la culture dès l’enfance, dans un concentré de propositions au même endroit. « On entend souvent les mêmes types de musiques et de sons, alors que le Big Bang nous en ouvre une variété immense », poursuit Mélanie Dumont.

Des installations interactives

Au moment de notre visite, deux équipes étaient en train de préparer leur salle respective en vue d’accueillir le public. Pierre-Luc Clément, idéateur de l’aérophone, aussi appelée la machine la plus inutile du monde, explique ce qui l’a inspiré.

« C’est un peu une réponse au monde technologique d’hyper efficacité. Ce n’est pas une critique, c’est plus une réponse à une observation. »

Dans la salle de la lanterne Al Zaibak, l’enfant devient chef d’orchestre, en contrôlant différents dispositifs par l’entremise d’un clavier modifié. Certains produisent des notes différentes, jouées par différents instruments, alors que d’autres actionnent des mécanismes plus visuels, proches de l’art de la marionnette.

Le clavier modifié de la machine la plus inutile du monde. Crédit image : Rachel Crustin

Dans la pièce adjacente, le pavillon Rossy, l’équipe de L’eau du bain, une compagnie de théâtre de Chelsea (en Outaouais québécois) installait le Solarium, un jardin sonore interactif. L’artiste et professeure de l’Unversité d’Ottawa, Anne-Marie Ouellet, explique l’expérience proposée aux enfants.

« Ces plantes, qui ont l’air tout à fait normales, vont s’enchanter, devenir musicales. » Les enfants seront invités à toucher les feuilles de ces plantes véritables, ce qui déclenchera des sons, pour créer « une sorte de symphonie botanique », explique celle qui a remporté le titre d’artiste de l’année 2023 en Outaouais, au gala des Culturiades.

Anne-Marie Ouellet est cofondatrice de la compagnie L’eau du bain. Crédit image : Rachel Crustin

Également croisée vendredi, l’artiste anichinabée et franco-ontarienne Makhena Rankin-Guérin offrira une loge musicale, un concept de concert intime d’une quinzaine de minutes afin d’initier les jeunes enfants à différentes performances artistiques.

« J’ai envie de leur transmettre la beauté de la culture autochtone, la fierté que nous portons et aussi le fait qu’on est encore là », explique-t-elle à ONFR.

Habituée des festivals de la région, ce sera pourtant une fin de semaine de premières pour elle. En plus de participer au Big Bang pour la première fois, elle dansera également sur la musique de son frère Caleb, dans une performance qu’elle qualifie de techno-pow-wow.

Makhena Rankin-Guérin est surtout connue comme danseuse de cerceaux, mais sa performance sera composée de différents types de danse. Crédit image : Rachel Crustin

De nombreuses autres activités se dérouleront pendant le Big Bang, un concept d’origine belge. L’une des activités signature de ces événements est le fait de jumeler un artiste établi à un groupe local d’enfants, qui participeront à une vraie démarche artistique afin de proposer un concert « par et pour » les jeunes. Le Britannique Paul Griffiths a été invité à Ottawa pour l’occasion. Il a guidé des jeunes de l’école élémentaire St. Dominic du secteur Orléans.

Petite histoire d’un jeune festival

En 2019, l’équipe du CNA s’est vue agréablement surprise d’accueillir autour de 8000 visiteurs pour la première édition du festival Big Bang. Un nombre qui a augmenté à près de 9600 l’année suivante, quelques semaines à peine avant l’arrivée de la pandémie qui a bouleversé la suite.

En 2021, le Big bang s’est tenu de façon virtuelle. En 2022, il a été déplacé à l’été, entre autres en raison du convoi de camionneurs qui bloquait le centre-ville d’Ottawa, où se situe le CNA, alors que 2023 fut l’année du retour à la programmation régulière. Il est donc difficile de prédire combien de familles en profiteront cette année, les 17 et 18 février 2024.

Des ambassadeurs du festival Big Bang étaient déjà curieux de tester les installations, vendredi. Crédit image : Rachel Crustin

Des jeunes âgés de 10 à 14 ans ont été choisis pour agir comme ambassadeurs du festival. Ils présenteront les spectacles, guideront les visiteurs et mèneront des entretiens avec les artistes. « Je pense que ce sera une expérience très spéciale. J’adore les arts et la musique, » lance Frédéric, l’un d’entre eux.

Le festival Big Bang souhaite faire vivre aux enfants une expérience artistique tantôt intense, tantôt contemplative, tantôt joyeusement chaotique. Il se déroule vendredi et samedi, les 17 et 18 février, au CNA. La programmation complète peut être consultée sur le site web du CNA.