Le conseil municipal approuve un projet pour « amener du monde » à Sudbury

La motion pour la création du comité de développement de la ville a été adoptée à l'unanimité lundi soir. Crédit image : Inès Rebei

SUDBURY – Après avoir évoqué l’idée il y a deux mois, c’est hier soir que le conseil municipal a approuvé la création d’un comité pour le développement de la ville. Le maire Paul Lefebvre souhaite que celui-ci permette d’attirer de futurs investisseurs et d’augmenter le nombre d’habitants de la ville du nickel.

Présentée par le maire, la motion pour la création de ce comité n’a pas rencontré de fortes objections et a été adoptée à l’unanimité par l’ensemble des conseillers qui se sont rencontrés exceptionnellement lundi au lieu de ce mardi.

Le comité des services de développement, prêts pour l’avenir, a pour but d’évaluer le potentiel des services de développement de la Ville du Grand Sudbury en s’inspirant de pratiques employées dans d’autres municipalités entre autres.

L’objectif se veut à long terme, avec une croissance prévue de l’aménagement résidentiel et non résidentiel au cours des 10 à 15 prochaines années.

Le comité sera formé des conseillers Fern Cormier, Pauline Fortin, Mike Parent et Joscelyne Landry-Altmann. Le conseiller Cormier étant le vice-président du comité et le maire son président.

« Je suis excitée à propos de ça », a confié Mme Fortin qui pense que ce projet « va amener du monde » et rendre la vie plus agréable à Sudbury.

En lien avec sa promesse électorale, le nouveau maire a rappelé qu’il souhaite, par une initiative comme celle-ci, que la Ville du Grand Sudbury, laquelle abrite présentement 166 000 habitants puisse en compter 200 000 d’ici 2050.

Moins de délais

Selon le maire, l’un des plus gros obstacles au développement économique reste les délais de traitement, un enjeu qu’il souhaite améliorer avec ce comité : « L’idée c’est vraiment que ce soit plus facile d’apporter des projets et de faire en sorte que le suivi des projets se fait de façon dans un délai raccourci. »

« Je crois que le nouveau maire souhaite améliorer le tourisme, et c’est tant mieux, car il y a tellement de potentiel autour de l’eau » – Rosie Beaulieu

Des experts seront recrutés dans plusieurs domaines en vue de faire des présentations sur les meilleures pistes et solutions pour le développement de la ville.

« C’est en regardant en dehors de nous-mêmes qu’on pourra voir les bons coups et des choses à améliorer », expliquait au micro d’ONFR+ le maire qui ajoute qu’il a tenu à piloter lui-même le projet.

Rosie Beaulieu, une citoyenne venue assister au conseil, espère que cette initiative permettra de rendre la ville plus agréable et offrir plus de lieux récréatifs à la population.

« J’espère qu’avec ce nouveau conseil, on va avoir davantage de projets », déclare-t-elle en déplorant le manque d’installations en bordure des nombreux lacs de la ville.

Rosie Beaulieu est originaire de Toronto mais est installée à Sudbury depuis quelques années. Crédit image : Inès Rebei

« Je crois que le nouveau maire souhaite améliorer le tourisme, et c’est tant mieux, car il y a tellement de potentiel autour de l’eau », s’était-elle réjouie.

Celle qui gère un groupe Facebook visant à redorer l’image du centre-ville estime que le nouveau conseil a déjà fait de grands efforts pour la ville comparativement au précédent.

Gel des taux

Pauline Fortin, conseillère du quartier 4, a également proposé une motion -non prévue à l’agenda – pour un gel des taux de développement qui vont augmenter de 9,9 % le 1er juillet prochain, laquelle a également été adoptée à l’unanimité.

« Ça nous prend des maisons, comme c’est là les gens ne peuvent pas acheter de logement » – Pauline Fortin

Ce gel irait jusqu’en juin 2024 : « Ça va nous donner une chance de réexaminer nos frais et voir ce qu’on peut faire pour encourager le monde à venir bâtir ici. »

« Personne, en 2019, n’aurait pu anticiper que les taux augmenteraient autant en quelques années », avait-elle lancé avec vigueur lors des discussions du conseil à propos de la rédaction du règlement sur les redevances d’aménagement.

L’année passée, à peu près au même moment, la hausse s’était chiffrée à 17,2 % après un vote du conseil municipal. Une augmentation substantielle qui est loin d’encourager le développement immobilier et attirer de potentiels investisseurs selon la conseillère qui dit travailler sur le projet depuis six mois.

« Ça nous prend des maisons, comme c’est là les gens ne peuvent pas acheter de logement », déclarait-elle en entrevue avec ONFR+. Celle-ci dit être d’autant plus préoccupée par la situation des jeunes qui vivent encore chez leurs parents ou finissent par partir vers le sud faute de logements abordables.

« S’il y a un manque de logement, tu peux demander n’importe quel prix que tu veux et ça, c’est un problème », disait-elle en se désolant que les prix atteignent désormais ceux d’Ottawa. Un point de vue que partage le maire qui estime que la montée importante de personnes du sud vers le nord suite à la pandémie a potentiellement amené les prix à augmenter.

Pauline Fortin pense que ce projet engendrera plus de taxes qui permettront, par exemple, de réparer les routes. Crédit image : Inès Rebei

C’est, par ailleurs, le manque de statistiques des prix de la construction de Statistique Canada et de l’indice de la construction de bâtiments non résidentiels pour Sudbury qui influe sur ces hausses, qui sont basées sur le changement inflationniste pour Ottawa.

Il restera néanmoins aux élus de la ville à voter sur le gel proposé lors d’une réunion du conseil municipal prévue le 27 juin.

Le Comité de développement se réunira, quant à lui, autour de sessions publiques jusqu’à la finalisation du rapport décrivant ses conclusions. Rapport qui devrait donner lieu à des recommandations très concrètes aux alentours du mois de janvier prochain, selon les mots du maire Lefebvre.