L’Ontario dévoile son plan pour la vente de cannabis
TORONTO – Le gouvernement ontarien ouvrira une centaine de magasins d’ici les trois prochaines années à travers la province pour encadrer la vente du cannabis, qui deviendra légal en 2018, et a choisi de fixer l’âge minimal à 19 ans.
JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72
En tout, 150 magasins seront appelés à ouvrir d’ici 2020, dont 80 avant le 1er juillet 2019. Les points de vente seront supervisés par la LCBO, la Régie des alcools de l’Ontario.
Entre l’ouverture des premiers magasins et la légalisation par le gouvernement fédéral en juillet 2018, l’Ontario mettra sur pied un système de distribution en ligne.
Les coûts pour implanter ces magasins ne sont toutefois pas encore connus.
Le ministre des Finances de l’Ontario, Charles Sousa, estime qu’il est important de bien encadrer la vente du cannabis pour protéger la jeunesse.
Le gouvernement a également choisi de fixer à 19 ans l’âge légal pour acheter du cannabis et empêchera tous les jeunes en deçà de cet âge d’avoir accès au produit.
Selon le plan présenté par la province de l’Ontario, l’usage du cannabis sera permis uniquement dans les résidences privées, mais pas dans les lieux publics.
Pour ce qui est des revenus, les détails seront dévoilés plus tard puisque la province attend des précisions de la part du gouvernement fédéral.
« Nous voulons fixer les prix assez hauts pour décourager le marché illégal, mais nous ne voulons pas fixer les prix trop bas pour encourager la consommation » – Charles Sousa
Un rencontre entre le gouvernement fédéral et les provinces doit avoir lieu à ce sujet à l’automne.
La fin des dispensaires privés
Par ailleurs, le gouvernement ontarien s’engage à mettre fin aux dispensaires privés, qui vendent actuellement le produit dans la province. Actuellement, ces dispensaires sont illégaux, mais tolérés par plusieurs corps policiers de la province. Selon le gouvernement, cette approche permettra de limiter le marché illégal du cannabis en Ontario.
Selon le procureur général de l’Ontario, Yasir Naqvi, cette approche permettra de limiter le marché illégal du cannabis en Ontario.
Pour ceux qui opèrent ce type de dispensaire, le procureur général de l’Ontario n’a pas mâché ses mots.
« Considérez-vous comme avertis », a lancé le ministre Naqvi.
Le ministre Sousa ajoute que la fin des dispensaires permettrait de mieux contrôler le marché.
Pour le moment, la province n’a pas dévoilé les mesures qu’elle allait prendre pour s’attaquer au problème de la conduite sous l’influence de la marijuana. Des détails à cet effet doivent être dévoilés au cours des prochaines semaines.
Des réactions mitigées
La députée du Parti progressiste-conservateur de l’Ontario (Parti PC), Laurie Scott, assure être toujours inquiète quant à la sécurité publique.
« Nous demandons au gouvernement de Kathleen Wynne de s’assurer que la loi soit appliquée et que les municipalités soient consultées », a-t-elle déclaré.
Mme Scott avoue ne pas avoir confiance pour que la sécurité du public soit assurée.
Pour la Fédération canadienne des entreprises indépendantes, l’annonce faite par le gouvernement ontarien est décevante.
« L’un des objectifs du gouvernement dans la légalisation du cannabis est de mettre fin à l’économie parallèle, mais en baissant le secteur privé, cela ne va que créer davantage de marchés clandestins », a-t-on déclaré par voie de communiqué.
Le maire de Toronto, John Tory, a pour sa part salué le plan du gouvernement. Selon lui, l’approche proposée par le gouvernement de Kathleen Wynne va permettre de garder la ville sécuritaire. Il demande toutefois au gouvernement d’apporter son soutien financier pour implanter le processus de légalisation.
L’Ontario est la première province à dévoiler son plan pour la légalisation du cannabis.