Le gouvernement Ford retire la Loi 28, la grève terminée

Le premier ministre de l'Ontario propose de retirer la clause dérogatoire. Archives ONFR+

TORONTO – Doug Ford a réaffirmé son désir de négocier avec les travailleurs de l’éducation, ce lundi en conférence de presse. Le gouvernement a annoncé retirer la Loi 28 dans sa totalité et sa très controversée clause dérogatoire, si le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) arrêtait sa grève. Le syndicat a indiqué, quelques heures après, la fin du mouvement et le retour aux négociations.

Ce lundi matin, le premier ministre de l’Ontario a déclaré son intention de retirer la clause dérogatoire, soit la section 33 de la Loi 28 récemment adoptée à l’Assemblée législative. Il a notamment admis que cette clause était controversée.

Peu de temps après cette conférence, le SCFP a demandé au gouvernement de rédiger cette promesse. En échange, le syndicat a accepté de mettre fin à la grève dès le lendemain. C’est à huis clos qu’il semblerait que Laura Walton et le syndicat aient eu gain de cause avec la certitude que le gouvernement allait non seulement abroger la clause dérogatoire, mais aussi retirer la Loi 28 dans son entièreté.

Durant son allocution, le premier ministre de l’Ontario s’est présenté comme le meilleur partenaire de l’éducation, déclarant que le gouvernement avait été très flexible.

« Le SCFP doit arrêter la grève, les élèves doivent retourner en classe et nous retirerons la clause dérogatoire », avait-il affirmé. « Les élèves ne doivent pas se retrouver au milieu de ce conflit » et « nous voulons nous rasseoir à la table. Alors, négocions un contrat honnête ».

Les travailleurs de l’éducation de retour au travail

Dès ce mardi, les 55 000 travailleurs de l’éducation sont appelés à retourner au travail. « Nous avons gagné, la loi est abrogée », a lancé Laura Walton, présidente du Conseil des syndicats des conseils scolaires de l’Ontario.

Le SCFP a annoncé en conférence de presse dès midi ce lundi que l’union mettrait fin aux grèves à partir du lendemain. Dans un « geste de bonne foi », a dit la présidente, après que le premier ministre a décidé d’abroger la clause dérogatoire plus tôt en matinée.

Le syndicat a précisé finalement que le gouvernement retirerait la Loi 28 dans son entièreté. La Loi 28 imposait un contrat de quatre ans aux travailleurs de l’éducation. Puisque les négociations reprennent, il est donc évident que cette Loi devienne obsolète.

« Nous avons retrouvé nos droits de négociation », a ensuite déclaré Laura Walton. Cependant, le SCFP se dit prêt à reprendre la grève si les négociations avec le gouvernement Ford sont à nouveau dévolues.

Le ministre de l’Éducation, Stephen Lecce a témoigné son enthousiasme sur Twitter, suivit par le premier ministre.

« Je suis heureux que le SCFP ait accepté de retirer sa grève pour que les enfants puissent retourner en classe. Nous serons de retour à la table pour négocier un accord équitable – pour les étudiants, les parents, les travailleurs et les contribuables. »

Doug Ford interpelle Justin Trudeau

Le premier ministre ontarien a réagi aux déclarations passées du premier ministre Justin Trudeau : « Cette clause est un outil constitutionnel pour un gouvernement provincial. C’est décevant de voir que le premier ministre est sélectif avec certaines provinces. S’il veut s’asseoir avec tous les premiers ministres et avoir une conversation à propos de la constitution, c’est une chose qu’il doit décider par lui-même. »

Justin Trudeau a refusé du revers de la main l’invitation de Doug Ford, car ça serait « une perte de temps et d’énergie de rouvrir des débats constitutionnels » et que les Canadiens sont préoccupés par le prix de l’épicerie, l’inflation et les emplois, a-t-il cité.

« Si les premiers ministres veulent éviter les perturbations comme celles qu’on a vues en Ontario dans les derniers jours, la réponse est simple, n’utilisez pas la clause dérogatoire de manière proactive », a répondu le premier ministre canadien.

Doug Ford retirera la clause dérogatoire de la Loi 28, si le SCFP arrête la grève. Capture d’écran

Réouverture d’écoles ce mardi

Du côté des conseils scolaires, un retour à la normale est prévu ce 8 novembre. Pour le Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario (CEPEO) la journée de lundi s’est déroulée en ligne.

Retournement de situation cependant pour le Conseil scolaire du district catholique de l’Est ontarien (CSDCEO) qui avait décidé de fermer ses écoles ce lundi 7 novembre, ainsi que ce mardi. Le conseil scolaire a très vite réagi en annonçant que ses écoles seront ouvertes comme à l’habitude, dès ce mardi.

Le Conseil des écoles catholiques du Centre-Est (CECCE) et au Nord de l’Ontario, toutes les écoles du Conseil scolaire Grand Nord (CSPGNO), du Conseil scolaire catholique Franco Nord (CSCFN), du Conseil scolaire catholique des grandes rivières (CSCDGR) et du Conseil scolaire de district catholique des Aurores boréales (CSDCAB) sont restées ouvertes tout au long de cette grève.

Ce lundi après-midi, sur les médias sociaux, le Conseil scolaire catholique du Nouvel-Ontario (CSC Nouvelon) avait annoncé : « Nous venons d’apprendre que les négociations entre le gouvernement et le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) reprendront et que notre personnel du SCFP sera de retour à leur poste dès le mardi 8 novembre 2022. »

Depuis le 4 novembre, les écoles du Conseil scolaire public du Nord-Est de l’Ontario (CSPNE) étaient fermées.

Pour le Sud de l’Ontario, le Conseil scolaire catholique MonAvenir a déclaré que le personnel sera prêt à accueillir ses élèves en personne. Les écoles du Conseil scolaire Viamonde sont restées ouvertes.

Et enfin, les écoles du Conseil scolaire catholique Providence devraient suivre le mouvement.

Cet article a été mis à jour le lundi 7 novembre à 14h39.