Changement à la barre du ministère de l’Éducation : Smith démissionne, Dunlop lui succède
TORONTO – Pas de rentrée scolaire pour Todd Smith. Le ministre de l’Éducation a annoncé ce vendredi sa démission après seulement dix semaines à la tête du ministère. C’est dans un communiqué que le ministre a fait part de son intention de rejoindre le secteur privé. Jill Dunlop lui succède, tandis que Nolan Quinn reprend le portefeuille des Collèges et Universités.
Nommé ministre de l’Éducation lors d’un remaniement en juin dernier, Todd Smith a qualifié sa décision de difficile, tout en remerciant sa famille pour le soutien constant durant ses 13 années de carrière à l’Assemblée législative.
Élu pour la première fois en 2011, alors que les progressistes-conservateurs étaient dans l’opposition, Todd Smith représente depuis lors la circonscription de Bay of Quinte. Vétéran du gouvernement Ford depuis 2018, il a occupé plusieurs postes ministériels (Services gouvernementaux et des consommateurs, Développement économique, Services à l’enfance, sociaux et communautaires, Énergie, Éducation) et a également servi comme leader parlementaire du gouvernement.
Après l’annonce de sa démission, le premier ministre Ford a déclaré dans un communiqué que Todd Smith quittait la politique avec « un bilan dont il peut être extrêmement fier ».
« Du fond du cœur, je tiens à remercier Todd pour ses nombreuses années de service au sein de notre gouvernement, de notre province et de notre parti », a écrit le premier ministre dans un message publié sur X (anciennement Twitter).
Départ soudain et nomination de Jill Dunlop
Un peu plus tard dans la journée, le bureau du premier ministre a officialisé la nomination de la ministre Jill Dunlop à l’Education, elle-même remplacée par Nolan Quinn aux Collèges et Universités. Le député de Stormont-Dundas-Glenngarry était jusqu’ici ministre associé des Forêts.
Rejoignent en outre le Conseil des ministres Kevin Holland en tant que ministre associé des Forêts et des Produits forestiers, relevant du ministère des Richesses naturelles et Graham McGregor en tant que nouveau ministre associé de la Lutte contre le vol d’automobiles et de la Réforme relative aux mises en liberté sous caution, au sein du ministère du Solliciteur général.
En entrevue avec ONFR, Stéphane Sarrazin, député de la circonscription de Glengarry-Prescott-Russell s’est dit étonné d’apprendre ce départ.
« Honnêtement, je ne m’y attendais pas du tout. Ça fait quelques semaines que je n’ai pas parlé directement avec Todd, mais c’est vraiment une grosse surprise. »
Stéphane Sarrazin a été l’assistant parlementaire du ministre Smith pendant près de deux ans, lorsqu’il était ministre à l’Énergie.
Comme ancien collègue de travail, le député de l’Est ontarien se souvient d’un ministre « très dévoué et un membre clé de notre gouvernement, quelqu’un qui a vraiment apporté beaucoup. Il a même été leader parlementaire, donc je n’ai vraiment pas vu ça venir. Je compte bien entrer en contact avec lui dans les prochains jours. »
Le député franco-ontarien souligne aussi le travail majeur effectué dans l’énergie pour la province. « Je lui lève mon chapeau. Il a fait un travail incroyable », ajoute-t-il.
De son côté, la cheffe de l’opposition, Marit Stiles, a critiqué la démission soudaine du ministre Smith, affirmant que les secteurs de l’éducation et des services de garde sont en crise.
« Après moins de trois mois en poste et à peine quelques semaines avant le début de l’année scolaire, le ministre de l’Éducation de Ford jette l’éponge et se dirige vers le secteur privé. Les familles méritent un gouvernement qui investit dans les écoles, réduit les tailles de classes et place les élèves en priorité. Au lieu de cela, c’est davantage de chaos et d’incertitude de la part d’un gouvernement qui considère toujours les enfants comme une préoccupation secondaire », a-t-elle écrit.
Enfin, la présidente de l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO), Anne Vinet-Roy, a déclaré : « Le départ soudain du ministre de l’Éducation, Todd Smith, seulement quelques semaines après son entrée en fonction, soulève de sérieuses préoccupations quant à la stabilité et à la continuité des politiques éducatives en Ontario. »
Dans sa déclaration envoyée à ONFR, la présidente réaffirme que « les travailleuses et les travailleurs en éducation, les élèves et leurs familles ont besoin d’un leadership solide et engagé pour répondre aux défis actuels. »