Le Nouveau-Brunswick changera drastiquement son programme d’immersion en français

Les résultats de l'Office de la qualité et de la responsabilité en éducation dévoilent un recul dans l'apprentissage et la connaissance des mathématiques chez les élèves ontariens. Source: Canva

FREDERICTON – Plus d’élèves exposés au français, mais une exposition beaucoup moins immersive, voilà ce que propose le gouvernement de Blaine Higgs pour modifier son système scolaire de langue seconde en français.

L’immersion en français a fait beaucoup parler ces dernières semaines après que le premier ministre Blaine Higgs ait laissé entendre qu’il voulait supprimer le programme. Ce jeudi, le ministre de l’Éducation Bill Hogan a annoncé que, dès 2023-2024, le Programme d’immersion novateur du Nouveau-Brunswick sera mis en place et sera partagé entre les deux langues officielles remplaçant l’immersion en français.

À noter que ces changements pour l’automne n’affectent pas les élèves présentement inscrits au programme en anglais ou en immersion en français.

Mis à part quelques exceptions, tous les jeunes anglophones en maternelle et en première année devront suivre 50 % du temps des cours en français et l’autre en anglais. La moitié sera pour des activités d’apprentissage exploratoire en français et l’autre moitié à apprendre en anglais des matières comme les mathématiques, la lecture et l’écriture.

À l’élémentaire, ce sera identique tandis qu’entre la 6e et la 8e année, ce sera départagé entre 60 % en anglais et 40 % en français. Le ministère indique que ce programme a pour but de faire graduer les élèves anglophones avec un niveau minimal de français parlé.

« On sait que plusieurs quittent le système, car ils trouvent difficile d’apprendre des matières comme les mathématiques en français ce qui ne leur offre pas les crédits nécessaires pour leurs études postsecondaires », a souligné le ministre en conférence de presse.

Un rapport sur l’apprentissage des deux langues notait d’excellents résultats pour le programme d’immersion en français. Le manque d’accès était un problème avec 60 % des élèves dans le système anglophone n’étant pas inscrit dans un programme d’immersion en français ce qui dénotait de faibles compétences linguistiques en français.

Le ministre Bill Hogan indique que le manque de professeurs est toutefois un problème avec 60 enseignants manquants. Le ministère indique que le programme pourrait être implanté seulement en 2024 dans certaines classes dues à un manque de personnel.

En janvier, des consultations en ligne et dans diverses villes de la province auront lieu auprès de la population.

Bill Hogan a aussi dit qu’il ne savait pas si Ottawa serait toujours enclin à envoyer son financement destiné à l’apprentissage de la langue seconde.

En entrevue avec ONFR+, la ministre des Langues officielles, Ginette Petitpas Taylor, avait menacé de couper le financement si le programme était supprimé. Le ministre Hogan dit qu’il doit parler avec la députée fédérale aujourd’hui sur le sujet. Il souligne que le fédéral n’a pas de critère chiffré pour considérer combien d’enseignement en français minimal est requis. Il indique que Statistique Canada mesure les programmes en français comme ceux qui enseignent un minimum de 25 % dans la langue de Molière.