Le rapport des États généraux du Manitoba dévoilé
WINNIPEG – Quasiment 80 pages de synthèse. Voilà le bilan des quelque 146 cafés-citoyens et 1500 participations des États généraux de la francophonie du Manitoba.
SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz
Dévoilé sur le site de la Société franco-manitobaine (SFM), mercredi 6 avril, le document ne mentionne aucune recommandation, mais fait état des objectifs ciblés au cours des consultations. Un état des lieux destiné à long terme à l’amélioration des services en français dans la province.
« Il s’agit d’un rapport de chercheurs, non d’un plan stratégique », explique à #ONfr le président de la SFM, Daniel Boucher.
Préparé par des chercheurs de l’Université de Saint-Boniface, sous la direction de Danielle de Moissac, le document met notamment l’accent sur « la relève par l’éducation en français », la « transition des jeunes » vers le milieu de travail bilingue, ou encore une « meilleure synergie et communication » entre organismes.
« Il est beaucoup aussi question d’éducation et d’inclusion », souligne le président de l’organisme porte-parole des 42000 Franco-Manitobains. « On reconnaît que l’éducation est un enjeu important à tous les niveaux. Aussi, que le rôle de l’inclusion, dans le sens que l’on voit la communauté, a changé. »
Grand rassemblement
Il faudra attendre le samedi 23 avril pour discuter des premières recommandations. Réunis toute la journée au Centre scolaire Léo-Rémillard, les francophones devront choisir leurs priorités pour l’élaboration du plan stratégique.
Et justement, ce plan stratégique demeure bel et bien le prochain objectif pour la SFM. « Nous espérons qu’il soit prêt pour la fin de l’année. Par la suite, nous voudrions évaluer ce même plan, chaque année. »
Le grand rassemblement du 23 avril intervient dans un contexte particulier pour les francophones du Manitoba. Il y a trois semaines, le projet de loi déposé à l’automne dernier par le premier ministre néodémocrate, Greg Selinger, pour protéger les services en français, mourrait au feuilleton du fait du déclenchement de la campagne électorale.
Le 19 avril, les Manitobains pourraient connaitre un nouveau premier ministre. Le Nouveau Parti démocratique au pouvoir depuis 1999 reste à la traîne dans les sondages. Selon les calculs, le Parti progressiste-conservateur obtiendrait la majorité des sièges à l’Assemblée législative de Winnipeg. Un changement de cap qui obligerait la SFM à élaborer de nouvelles relations de travail.
À noter que le modèle des États généraux développé dans le Manitoba n’est pas inconnu en Ontario. La région du Grand Sudbury (2008) et Ottawa (2012) avaient tenu un événement du même genre.