Extrait de la Une du Rempart du 18 janvier 1974. Source : bibliothèque Leddy de l'Université de Windsor

WINDSOR – Le journal francophone local, Le Rempart, a fait don de ses archives à la bibliothèque Leddy de l’Université de Windsor.

Ce sont 40 ans d’histoire franco-ontarienne de la ville qui sont en voie d’être numérisés. La bibliothécaire de la bibliothèque Leddy de l’Université de Windsor, Katharine Ball, est responsable de ce travail minutieux, entrepris en décembre 2023 et qui devrait s’échelonner sur environ un an. Les archives sont rendues accessibles au grand public au fur et à mesure de leur numérisation.

Alerté par une artiste locale

La chanteuse Denise Leboeuf, qui faisait des recherches sur l’histoire de la communauté francophone locale pour l’un de ses projets, avait été déçue de ne pas trouver les archives du Rempart, alors que les celles d’autres journaux étaient disponibles. Elle a contacté l’archiviste de l’Université de Windsor, Sarah Glassford, qui s’est montrée intéressée par l’acquisition de la collection.

Le professeur d’Histoire Guillaume Teasdale et la professeure de sciences politiques Emmanuelle Richez se sont joints au projet. Cette dernière a contacté le propriétaire du Rempart, Denis Poirier. Les astres s’étaient alignés, puisque M. Poirier cherchait depuis plusieurs années une façon de conserver les archives de son journal. Suite à un déménagement des locaux, il a même dû les garder un temps chez lui.

« Je voulais trouver un endroit sécurisé pour entreposer les archives, le fait de pouvoir les numériser était un bonus », confie le propriétaire du journal sur le site de l’université

Une occasion immanquable

Pour Sarah Glassford, la valeur de ces archives est inestimable, comme mentionné dans le même communiqué. « Les journaux sont extrêmement précieux en tant que sources primaires car ils offrent des fenêtres uniques sur les communautés qu’ils desservent. »

Même son de cloche du côté d’Emmanuelle Richez, qui commente la nouvelle au micro d’ONFR. « C’est monumental. Le Rempart, c’est notre mémoire collective. Avec l’archivage à l’Université de Windsor, on s’assure que notre mémoire collective sera préservée, et aussi qu’elle sera accessible à tous. »

Le Rempart a été le témoin d’importants changements culturels et sociaux de notre communauté au fil du temps. Il a été témoin des luttes que la communauté a menées.
— Emmanuelle Richez

La collection disponible sur le site de la bibliothèque s’étendra, à l’issue du projet, de 1966 à 2003. Ces documents historiques pourront bénéficier aux 13 000 francophones qui vivent à Windsor et ses environs, ainsi qu’à près de 38 000 habitants qui comprennent le français. 

Selon Emmanuelle Richez, l’initiative s’inscrit dans un mouvement plus grand.  « On voit, à la bibliothèque mais à l’Université en général, un désir d’appuyer et de collaborer avec les groupes locaux qui sont sous-représentés, comme la francophonie locale. Nous sommes une quarantaine de professeurs francophones et francophiles. Vous allez entendre parler de nous très bientôt », laisse-t-elle entendre en conclusion.