Le torchon brûle entre Elliott et Brown

Les candidats Christine Elliott, Patrick Brown et Monte McNaugton lors d'un débat sur la chefferie du Parti progressiste-conservateur de l'Ontario.

TORONTO – Les couteaux volent de plus en plus bas sur le champ de mars où s’affrontent Christine Elliott et Patrick Brown pour la chefferie du Parti progressiste-conservateur de l’Ontario.

FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
fpdufault@tfo.org | @fpdufault

L’élue de Whitby-Oshawa et favorite de l’establishment du parti d’opposition à Queen’s Park a accusé son rival de manquer de transparence dans la déclaration de ses contributions électorales, le lundi 16 mars.

«Je suis inquiète (…) qu’un autre candidat à la chefferie ne soit pas engagé à rebâtir le parti d’une manière transparente», a laissé tomber Mme Elliott dans un communiqué envoyé aux médias en milieu de soirée. «Au cours des derniers mois, il semble y avoir eu des écarts importants entre les collectes de fonds revendiquées par la campagne de Patrick Brown et celles qu’elle a communiquées à Élections Ontario.»

La campagne de M. Brown avait déclaré des gains d’un peu moins de 200 000 $ à Élections Ontario en date du 16 mars alors que, selon Mme Elliott, l’élu de Barrie a revendiqué dans les médias avoir amassé plus de 500 000 $.

Après avoir franchi le cap des 100 000 $, les candidats à la direction du Parti PC sont tenus de verser 20% de leurs contributions directement dans les coffres de la formation.

M. Brown ne mettrait donc pas l’effort nécessaire «pour assurer que le parti devienne financièrement plus fort et mieux positionné» pour remporter les prochaines élections provinciales, a fustigé Mme Elliott, dont la campagne a déclaré à Élections Ontario des contributions de plus de 750 000 $.

Brown contre-attaque

Patrick Brown n’a pas mis de temps à contre-attaquer. Le député fédéral de Barrie a dit respecter «l’esprit et la lettre» de la loi électorale de l’Ontario, de même que les règles internes du Parti PC en ce qui a trait à la déclaration des contributions à sa campagne.

«Je vois d’un bon œil l’engagement de Mme Elliott dans un leadership responsable et transparent», a écrit Robert Stanley, directeur de campagne de M. Brown, dans un communiqué daté du 17 mars. «J’imagine que ça veut dire que le camp Elliott va révoquer la lettre d’avocat qui été envoyée, me dit-on, pour menacer le Parti PC s’il dévoile les chiffres détaillés de ventes d’adhésions pour n’importe quelle campagne.»

Et c’est là que le bât blesse.

Les trois candidats dans la course à la chefferie du Parti progressiste-conservateur avaient jusqu’à la fin février pour recruter des adhérents qui auront le droit de vote lors de l’investiture du prochain leader, début mai.

M. Brown a revendiqué la pole position à la fin de ce blitz d’adhésions, affirmant à lui seul avoir vendu plus de 41 000 nouvelles cartes de membre. Mme Elliott a chiffré ses ventes à 34 000 nouveaux abonnements, bien que des sources proches de sa campagne aient estimé ses gains à 13 000 adhésions.

Pourtant, l’élue de Whitby-Oshawa semblait jouir d’une bonne longueur d’avance au début de la course. Son rival de Barrie a plusieurs fois demandé à l’exécutif du Parti PC de rendre publics les résultats de la vente d’adhésions. Sans succès.

Un troisième candidat à la chefferie progressiste-conservatrice, Monte McNaughton, a déclaré avoir engrangé un peu plus de 100 000 $ à Élections Ontario. L’élu provincial de la région de London aurait recruté de 6000 à 20 000 nouveaux membres, tout dépendant des sources.

L’opposition officielle à Queen’s Park doit choisir son prochain chef lors d’un congrès d’investiture à Toronto, le 9 mai.