L’engouement pour les Raptors dans les écoles franco-ontariennes
TORONTO – La Ville reine s’enflammera, ce jeudi soir, au rythme des Raptors. L’équipe torontoise qui accueille les Warriors de Golden State pour le premier match de la finale de la NBA suscite manifestement quelques vocations dans les écoles franco-ontariennes.
Daniel Legros, entraîneur de basketball à l’École secondaire publique L’Héritage à Cornwall, le confirme : « Les élèves en parlent constamment. À l’heure du dîner, beaucoup de jeunes sont à l’extérieur, assis dans la cour à jaser de basket. On voit beaucoup plus de chandails et de casquettes des Raptors. »
Pour se hisser en finale, les Raptors ont battu successivement le Magic d’Orlando, les 76ers de Philadelphie et les Bucks de Milwaukee. Un parcours inédit pour une équipe canadienne, mais qui ne serait pour l’entraîneur pas la simple raison de cet engouement.
« Il y a trois francophones sur l’équipe. Les jeunes se reconnaissent en eux, et même s’ils regardent les matchs en anglais, ils voient des entrevues en français. Ça fait un effet choc, car il y a toujours une coupe de francophones qui jouent au basket, mais pas au niveau de ces trois joueurs. »
Même si aucun n’est né en Ontario, Pascal Siakam, Serge Ibaka et Chris Boucher forment un « trio francophone » au sein des Raptors.
« Pascal et Serge sont de plus des joueurs avec un rôle très important pour les Raptors. Ils permettent de rattacher les gens et les jeunes à une histoire de réussite. Les jeunes suivent de plus en plus le basket et connaissent les mouvements du jeu. »
Des inscriptions et des résultats
Des jeunes donc meilleurs en basket que 20 ans auparavant? C’est aussi l’avis de Julien Cazabon, enseignant et entraîneur à l’École secondaire catholique Béatrice-Desloges à Orléans.
« Depuis 20 ans que j’entraîne, les mouvements et les habiletés sont nettement supérieurs. Dernièrement, on a de plus en plus de joueurs qui vont en jeu communautaire. Quelques exceptions se rendent au niveau supérieur. C’est à peu près un par école et par année qui va pouvoir jouer pour l’université. »
M. Cazabon est même formel. L’engouement s’est aussi traduit par une hausse des inscriptions.
« On voit énormément d’intérêt. On a quand même une école multiculturelle, avec beaucoup d’élèves de pays différents. Je pense que cela est dû à la nature du sport, à la vitesse du sport. De plus, c’est un sport financièrement peu coûteux. »
Et les résultats ont suivi d’après lui.
« Cette année, chez les gars, dans le championnat basketball sénior (équipe tier 1), sur une trentaine d’équipes anglophones et francophones, les quatre dernières équipes en demi-finales étaient toutes des écoles secondaires francophones. »
« Effet Tiger Woods »
L’équipe de l’École secondaire Étienne-Brûlé, à Toronto, fait partie justement de ces équipes performantes. L’an dernier, les garçons ont remporté le tournoi de basketball franco-ontarien qui se tenait à Windsor.
« La popularité a beaucoup augmenté chez les filles, surtout pour les 7e et 8e année », affirme l’entraîneur Michael Morin. « Pour ce qui est des Raptors, l’idée de diffuser des matchs à l’école pourrait être une possibilité, mais ça ne fonctionnerait pas, car ils auraient lieu le soir. »
Son homologue, Daniel Legros, qui sera lui devant sa télévision ce soir croit à un « effet Raptors » immédiat.
« Tout cela va permettre plus d’inscriptions dans les camps d’été, et plus d’inscriptions pour l’année prochaine. Comme pour le golf, où il y a eu un effet Tiger Woods, il va y avoir ce même succès du basket au Canada. »