Les cinq dossiers politiques à suivre au cours de l’été

La ministre des Affaires francophones, Caroline Mulroney. Crédit image: Jackson Ho

L’année 2019 continue d’être l’année de tous les défis pour les Franco-Ontariens. Avec les inquiétudes à la suite de l’arrivée de Doug Ford au pouvoir en juin 2018, et l’approche des élections fédérales, voici les dossiers qui doivent être scrupuleusement surveillés cet été.

50e anniversaire de la Loi sur les langues officielles

Le 50e anniversaire de la Loi sur les langues officielles parait l’occasion idéale pour la moderniser. Elle fêtera ses 50 ans le 9 septembre prochain.

Joint par ONFR+, Jean Johnson, président de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA), ne s’est pas montré très optimiste. « Soyons réaliste, il n’y a pas grand-chose qui risque de se passer en vue des élections. On s’attend à ce que les choses commencent à se faire dès janvier de l’année prochaine », confie-t-il.

« Pour l’instant, nous avons une loi qui date d’il y a 50 ans. Dans cette loi, il faudrait changer les on peut par les on doit car pour l’instant les choses se font au bon vouloir des gouvernements. Si un gouvernement ne nous met pas dans ses priorités, on ne fait rien », conclut-il.

Le président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), Carol Jolin, voudrait quant à lui que la modernisation de la loi soit un enjeu important durant la campagne électorale.

« Ce qu’on veut voir, c’est jusqu’où les gens seront prêts à aller par rapport au dossier. Nous avons commencé à rencontrer les candidats aux élections fédérales, nous voulons être sûrs d’avoir été bien compris. »

Lancées au mois de mars, les consultations sur la modernisation de la Loi sur les langues officielles ont eu lieu tout le printemps.

Le détail du 60 millions de dollars dans le milieu scolaire

Mélanie Joly, ministre fédérale du Tourisme, des Langues officielles et de la Francophonie du Canada, a proposé, en juin dernier, une augmentation de 15 millions de dollars annuels sur quatre ans pour le financement versé aux provinces et territoires pour appuyer l’éducation dans la langue de la minorité.

Cette augmentation de 6,4 % viendrait s’ajouter aux plus de 235 millions versés annuellement par Ottawa, via le Plan d’action pour les langues officielles, pour l’éducation en français hors Québec et l’éducation en anglais dans la Belle province.

La ministre du Tourisme, des Langues officielles et de la Francophonie, Mélanie Joly. Archives ONFR+

Reste à savoir maintenant si les provinces accepteront sa proposition. L’entente fédérale-provinciale-territoriale en éducation est arrivée à échéance en 2018 et les discussions se poursuivent. Ottawa aimerait une plus grande transparence et reddition de compte quant à la manière dont sont dépensées les sommes versées.

L’Université de l’Ontario français

Mélanie Joly devrait rencontrer d’ici peu la ministre des Affaires francophones de l’Ontario, Caroline Mulroney.

Une rencontre très attendue entre les deux ministres qui entretiennent une relation glaciale depuis que le gouvernement Ford a déboulonné la création d’une université francophone dans la province de l’Ontario, en novembre dernier.

Dans une lettre datée du 25 juin et signée par Caroline Mulroney, et par le ministre de la Formation et des Collèges et Universités, Ross Romano, le gouvernement ontarien a répondu aux nombreux courriers envoyés par Mme Joly.

Cette dernière avait plusieurs fois manifesté son souhait de rencontrer Mme Mulroney, mais sans résultats.

« Maintenant, on va laisser le fédéral et la province parler de financement », avait fait part M. Jolin au moment de l’annonce.

L’approche des élections fédérales

C’est en septembre que tout devrait s’accélérer pour les élections fédérales prévues le 21 octobre.

Les libéraux et les conservateurs sont plus que jamais au coude-à-coude d’après les derniers sondages de l’agence Nanos Research.

Le premier ministre Justin Trudeau lors de la présentation du Plan d’action pour les langues officielles en mars 2018. Archives ONFR+

La cote de popularité du premier ministre, Justin Trudeau, a considérablement baissé à la suite des accusations d’ingérence dans une procédure judiciaire contre l’entreprise SNC-Lavalin.

Plusieurs circonscriptions seront à surveiller pour les francophones en contexte minoritaire. En Ontario, il faudra avoir à l’œil, par exemple, Orléans où le candidat conservateur David Bertshi pourrait être opposé à la députée provinciale libérale Marie-France Lalonde. Dans Glengarry-Prescott-Russell, Pierre Lemieux, défait en 2015, tentera de récupérer son siège, face au député actuel, Francis Drouin.

40e anniversaire de l’école de la résistance à Penetanguishene

Le mois de septembre marque le 40e anniversaire du moment où les francophones décident d’ouvrir l’école secondaire de la Huronie, un établissement clandestin appelé « école de la résistance ».

Pour souligner cet anniversaire, une foule d’activités marqueront les premiers jours de septembre à Penetanguishene.

Une exposition verra le jour à partir du 3 septembre dans les locaux de l’ancien établissement, aujourd’hui occupé par l’organisme francophone du comté de Simcoe, La Clé d’la Baie.

La crise scolaire de Penetanguishene est l’une des plus marquantes dans l’histoire des Franco-Ontariens, avec celles de Sturgeon Falls (1971) ou encore de Cornwall (1973). Des événements par la suite évités grâce à l’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés consacrant le droit à l’éducation dans la langue de la minorité, puis l’autonomie des conseils scolaires francophones en 1998.

Article écrit avec la collaboration de Sébastien Pierroz