TORONTO – L’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO) a abouti à une entente de principe après des discussions s’étendant sur plus d’un an et demi. Cette entente a été conclue avec le gouvernement et le Conseil des associations d’employeurs, qui représente les conseils scolaires francophones, pour le renouvellement de la partie A des conventions collectives des membres du personnel enseignant et suppléant, expirées depuis le 31 août 2022.

« Nous avons réussi à démontrer au gouvernement et aux conseils scolaires que l’éducation en français se doit d’être reconnue à sa juste valeur, qu’elle doit être financée de manière équitable et que ses besoins particuliers doivent être pris en compte », a déclaré Anne Vinet-Roy, la présidente de l’AEFO.

Les 12 000 membres de l’AEFO recevront une compensation salariale suite à l’invalidation de la Loi 124 pour la période de 2019 à 2022.

Les enseignants recevront une augmentation de salaire de 0,75 % pour l’année 2019-2020, puis de 0,75 % pour l’année 2020-2021 et enfin une augmentation de 2,75 % pour l’année 2021-2022.

Pour ce qui est de la rémunération pour la période de 2022 à 2026, celle-ci sera traitée par un arbitre impartial.

Anne Vinet-Roy, présidente de l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO). Crédit image : Stéphane Bédard

Enfin, la négociation de la partie B des conventions collectives se fera localement dans chaque unité. De plus, l’AEFO affirme ne pas déclencher de grève lors de ces négociations locales, afin d’assurer « une stabilité pour les élèves et les membres à quelques mois de la fin de l’année scolaire ».

Une entente juste et équitable selon l’AEFO

« À notre avis, c’est une entente qui est juste et équitable », estime Mme Vinet-Roy, en entrevue avec ONFR.

« C’est certain que lors des négociations avec les trois parties (l’AEFO, le gouvernement et les conseils scolaires), nous misons sur les priorités de nos membres, et on trouve des façons de l’obtenir le plus possible. »

D’après la présidente, il est aussi question d’équité dans les ressources accordées aux enseignants et enseignantes francophones.

« On a beaucoup travaillé à faire valoir les besoins spécifiques au système d’éducation de langue française et aux élèves qui sont inscrits dans ces écoles-là. »

Les questions liées aux salaires sont traitées à la table provinciale, mais il reste une négociation pour le volet local de la convention collective. « Il y a des éléments qui ne sont pas monétaires, mais qui sont très importants pour nos membres. »

Le vote de ratification de cette entente de principe aura lieu vers la fin du mois de mars.

Le ministre ontarien de l’Éducation, Stephen Lecce, signe une entente de principe avec l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens. Archives ONFR

Le ministre de l’Éducation, Stephen Lecce, a déclaré que cet accord assurerait la stabilité aux familles à travers la province. Il garantit, d’ailleurs, qu’il n’y aura pas de grèves dans les écoles élémentaires et secondaires des 12 conseils scolaires de langue française.

« Notre seul objectif a toujours été de faire en sorte que les enfants poursuivent leur apprentissage en classe, sans les interruptions qu’une grève causerait. »

« L’éducation en français est cruciale », a-t-il dit en conférence de presse ce jeudi.

D’après le ministre, il reste des défis persistants en matière de recrutement, indiquant : « Nous nous engageons à garantir que nos écoles de langue française, alors qu’elles se développent, que la population augmente et que la demande augmente, disposent du personnel adéquat. Nous travaillons donc avec le Collège des enseignants pour réduire de 50 % le délai de traitement de la certification à partir de cette année. »

Il affirme ainsi que son gouvernement veut protéger la langue française, et continue de promouvoir un système d’éducation en français « qui a produit des résultats très positifs pour les enfants de l’Ontario, et cela, depuis des générations ».

Le gouvernement estime avoir négocié avec succès des accords qui couvrent 72,5 % du personnel enseignant de l’Ontario. Cependant, l’Association des enseignants catholiques anglophones de l’Ontario n’a toujours pas d’accord.

« Il n’y a aucune justification pour un nouveau retard », indique le communiqué du ministère. « Nous exhortons l’Association des enseignants catholiques anglophones de l’Ontario à mettre les élèves au premier plan et à signer un accord qui garantit que toutes les familles ontariennes bénéficient de trois années de paix, de stabilité et d’un regain d’attention sur la réussite scolaire. »