Les enseignants francophones débrayeront pour la 3e fois ce jeudi

Un piquet de grève à Rockland, vendredi 21 février. Crédit image: Stéphane Bédard

MISSISSAUGA – Le prochain débrayage des enseignants franco-ontariens se déroulera ce jeudi 27 février. La date a été confirmée alors que l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO) tenait son congrès annuel à Mississauga, cette fin de semaine. 

Comme lors de la grande grève générale de vendredi, les membres du syndicat seront déployés sur 86 piquets de grève à travers la province.

La liste a été publiée sur le site web du syndicat représentant les 12 000 enseignants francophones, ce dimanche.

Les enseignants pourront se rendre sur les lieux indiqués de 8h à 14h.

L’AEFO a mené une première journée de débrayage le jeudi 13 février, puis une seconde, vendredi dernier en collaboration avec les trois autres syndicats d’enseignants anglophones : la Fédération des enseignantes et des enseignants de l’élémentaire de l’Ontario (FEEO), la Fédération des enseignantes-enseignants des écoles secondaires de l’Ontario (FEESO) et l’Association des enseignants catholiques anglo-ontariens (OECTA).

Archives ONFR+

Sur le terrain, les enseignants franco-ontariens poursuivent leur grève du zèle.

Les conventions collectives entre le gouvernement et les quatre syndicats d’enseignants de la province sont échues depuis le 31 août.

Depuis cinq mois, les discussions bloquent notamment sur l’augmentation de la taille des classes, la mise en place de l’apprentissage numérique, ou encore l’augmentation du salaire des enseignants.

Stratégie des autres syndicats

Sur le terrain, les trois autres syndicats poursuivront cette semaine leurs actions. La FEESO mènera ainsi une autre journée de grève tournante, vendredi prochain. Concrètement, il s’agira d’un retrait complet des services, à certains emplacements partout en Ontario.

« Doug Ford et son ministre de l’Éducation continuent de prétendre qu’ils se concentrent à garder les élèves en classe », a déclaré Harvey Bischof, par voie de communiqué de presse.

« Pourtant, depuis maintenant plus de deux mois, ils ont tout simplement ignoré notre proposition répétée de ne faire que cela en suspendant les moyens de pression en cours. »

Du côté de l’OECTA, les grèves sont pour le moment suspendues. La raison : le gouvernement et le syndicat seront à la table des négociations ce lundi.

« Les enseignants catholiques ont démontré que nous ferons le nécessaire pour nous opposer aux coupures de ce gouvernement dans l’éducation financée par les deniers publics. Si les négociations cessent d’être productives, de nouvelles grèves seront annoncées », a fait part la présidente Liz Stuart.

Lecce plus argumentatif

Depuis le début du conflit, le ministre de l’Éducation, Stephen Lecce, se dit « prêt » à revenir à la table des négociations avec les syndicats pour conclure une entente.

Le ministre de l’Éducation Stephen Lecce. Archives ONFR+

Son communiqué de presse envoyé vendredi soir se voulait plus argumenté que d’habitude.

« Alors que la FEESO demande une augmentation de la rémunération et des avantages sociaux représentant 1,5 milliard de dollars, nous choisissons de réaliser des investissements qui favoriseront l’épanouissement de nos enfants. Je préférerais réduire l’effectif des classes ou investir davantage en vue d’améliorer les résultats en mathématiques plutôt que de dépenser 600 millions de dollars (à l’échelle du secteur) pour augmenter des avantages sociaux déjà généreux. »

Et de conclure : « Avec plus de 80 cents par dollar alloués à la rémunération et une augmentation des dépenses de plus de 60 % depuis 2003, les contribuables et les parents s’attendent, à juste titre, à mieux et à plus pour nos élèves. Et nous sommes bien d’accord avec eux. »