La compétition se déroule en majorité sur le campus de l'Université de Carleton car celui-ci dispose d'une piscine olympique. Photo : Canva

[ENTREVUE EXPRESS]

QUI  :

Sylvie Charbonneau est la directrice de l’Association canadienne des greffés et donneuse vivante de rein. Créée en 1987, l’association a pour but de sensibiliser le public au don d’organes et de célébrer le succès des greffes qui sauvent des vies. Il s’agit d’un organisme enregistré à but non lucratif composé de greffés, d’athlètes et de bénévoles qui se consacrent à la promotion du don d’organes par le biais de l’engagement du public et d’événements tels que les Jeux canadiens des greffés et les Jeux mondiaux des greffés.

LE CONTEXTE :

Du 3 au 9 août prochain, l’Association canadienne des greffés organise la dixième édition des Jeux canadiens des greffés. La compétition se déroulera à Ottawa, à l’université Carleton et dans d’autres centres sportifs de la ville. Les sports qui y seront pratiqués seront le cyclisme, la course à pied, le triathlon, l’athlétisme, le pickleball, le golf, le jeu de quilles, le tennis de table, la natation, le boulingrin et la pétanque.

L’ENJEU :

Compétition organisée à 100 % par des bénévoles, les Jeux sont encore à la recherche de personnes pouvant venir contribuer à la réussite de l’événement.

« Pouvez-vous nous en dire plus sur cet événement qui existe depuis maintenant 10 ans? 

D’abord, il existe une organisation internationale qui s’appelle World Transplant Games Federation, et nous avons le pendant canadien qui s’appelle l’Association nationale des greffés. L’association internationale organise des Jeux tous les deux ans. Intercalés entre ces années-là, nous organisons nos Jeux au Canada. Le but, au départ, était de réunir autour d’un événement sportif  des gens qui avaient eu des greffes, que ce soit des transplantations de cœur, de poumon, de rein, de foi, de pancréas… L’objectif étant d’encourager les greffés à maintenir un niveau de santé et de forme, après leur greffe, pour reconnaître le don, la seconde chance à la vie qu’ils ont eu. 

Aujourd’hui, qui peut y participer?

Depuis 2017, l’organisation internationale a élargi le bassin de participants et aujourd’hui, on a aussi des représentants des familles de donneurs décédés et des donneurs vivants qui peuvent participer. 

Comment s’organisent les compétitions? 

Il y a 14 disciplines. Le niveau se fait par catégorie d’âge donc, bien évidemment, l’objectif premier est de regrouper cette communauté pour se faire du bien, s’encourager et rester en forme, mais il y a aussi des gens qui sont très compétitifs et veulent à tout prix aller chercher la médaille d’or, ou être sur le podium. 

Quels sont les profils des participants? 

On peut dire que ce sont des survivants, parce que quand on attend une greffe de poumon ou de cœur, si on n’a pas la greffe c’est la mort assurée. Je pense qu’on peut faire un parallèle avec les paralympiques, qui sont des Jeux où les participants ont un handicap. Les Jeux des greffés sont aussi sous la gouverne du Comité international olympique, on suit les mêmes règles. On a une cérémonie d’ouverture, une de fermeture, des médailles et les mêmes protocoles. Mais la différence c’est que les gens qui participent ne sont pas ‘invalides’, ce sont des gens qui ont survécu à une greffe et qui se sont remis en forme pour performer. 

Vous avez fait un appel aux bénévoles pour aider à l’organisation. Où en êtes-vous à ce niveau-là? 

Ces Jeux sont gérés et gouvernés par des bénévoles. Le Conseil d’administration de l’Association nationale des greffés en est composé à 100 %. On a besoin encore de 30 à 40 bénévoles de la région d’Ottawa, idéalement. On cherche aussi bien des gens qui peuvent aider à la piscine dans les compétitions de natation que des gens qui peuvent faire le guide sur place pour donner de l’information, où trouver tel ou tel site, par exemple. 

Je voudrais aussi ajouter qu’on cherche également des entreprises qui seraient prêtes à nous donner des prix ou des commandites, parce qu’on va avoir un encan silencieux pour pouvoir amasser des fonds. Comme nous sommes un organisme entièrement bénévole, les participants paient leurs hébergements, leur nourriture pour aller aux Jeux. Plus on pourra avoir de commanditaires ou d’organismes qui sont prêts à donner des prix qu’on peut mettre à l’encan, plus ça nous aidera pour les prochaines éditions à charger moins cher pour les participants.

Y a-t-il une date limite pour se manifester? 

C’est sûr que le plus tôt serait le mieux pour nous car cela nous permet de nous organiser au mieux, le plus vite possible par rapport à la logistique autour de l’événement. Il n’y a pas de date limite, c’est jusqu’à ce qu’on ait notre nombre de bénévoles. Que vous ayez une seule journée ou quatre, peu importe, on est ouvert à cela. 

Quelle est la place du français dans ces Jeux? 

On est une équipe d’une vingtaine de personnes qui arrive du Québec. Il y a 75 % de personnes de cette équipe qui vont participer aux Jeux, il y a des greffés et une donneuse vivante, c’est moi. Le reste des provinces c’est vrai que c’est très anglophone. On a quelques personnes qui viennent des Maritimes qui parlent un peu français. 

Doit-on s’attendre à quelque chose de particulier pour fêter les dix ans des Jeux? 

On a toujours un gala et une belle cérémonie d’ouverture. On a aussi une petite soirée avant la cérémonie d’ouverture avec des gens VIP qu’on invite. S’il y a quelque chose de prévu par rapport à la dixième, ce sera une surprise, même pour moi, je ne suis au courant de rien… » (rires)