Les ministres francophones se réunissent à Ottawa
OTTAWA – La 22e Conférence ministérielle sur la francophonie canadienne n’a pas réservé de surprises. Les gouvernements des provinces et des territoires ont réitéré leur volonté d’améliorer les services pour les francophones en contexte minoritaire.
SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz
À quelques jours du 150e de la Confédération canadienne, cette rencontre annuelle entre les ministres francophones revêtait un caractère assez spécial cette année. Mais la démonstration d’unité voulue au moment de l’évènement reste dans la lignée des années précédentes.
Cinq axes particuliers ont retenu l’attention au cours des discussions, si l’on croit la ministre du Patrimoine canadien, Mélanie Joly, et le ministre responsable de la Direction des services en français au gouvernement du Yukon, John Streicker, tous deux coprésidents de cette conférence. Au premier rang des priorités : l’immigration francophone.
L’immigration francophone comme plat principal
Dans la foulée du Forum sur l’immigration francophone à Moncton en mars dernier, les représentants croient toujours possible d’atteindre la cible de 4,4 % d’immigration francophone hors Québec. « Nous sommes convaincus qu’avec les deux programmes annoncés à Moncton (notamment la modification linguistique au programme Entrée express), nous allons excéder cette cible », affirme Mme Joly.
L’intégration des immigrants francophones sera « étudiée et parlée » dans le contexte du prochain Plan d’action sur les langues officielles. Le document très attendu est considéré comme une manne financière importante sur le terrain pour les organismes linguistiques.
« La pérennité des communautés linguistiques passe par l’immigration », a soutenu Mme Joly. « Il est aussi important de pouvoir intégrer des réfugiés dans nos communautés linguistiques en situation minoritaire. »
Les quatre autres axes détectés par les ministres responsables concernent l’accès à la justice, notamment dans le droit de la famille, le projet de Corridor patrimonial, culturel et touristique francophone, l’employabilité, et enfin les services gouvernementaux en français.
Des discours, mais rien de concret? Faux, répond la ministre. « La bonne nouvelle, c’est que l’on s’est donné la date du 31 décembre 2021 pour arriver avec davantage de services gouvernementaux qui seront offerts. »
Une baisse des tensions linguistiques, pour Joly
Malgré l’urgence des dossiers, la ministre Joly préfère voir le verre à moitié plein : « Il y a des percées, et une volonté commune de faire des avancées. »
Et de poursuivre : « Plus que jamais, on voit une volonté d’apprendre la deuxième langue, et aussi de préserver la vitalité des communautés linguistiques (…) Il y a de plus en plus de volonté d’avoir des écoles d’immersion (…) Il y a une baisse des tensions linguistiques et une volonté commune de travailler ensemble. »
Cette volonté d’unité des francophones est aussi du goût du ministre québécois, responsable des Relations canadiennes et de la Francophonie canadienne, Jean-Marc Fournier : « Il faut mettre de l’insistance sur le français au Canada (hors-Québec), autour de chez nous, et de s’assurer qu’il y ait une vitalité renouvelée à l’égard de la francophonie canadienne. »
La Conférence ministérielle sur la francophonie canadienne est le seul forum intergouvernemental qui regroupe les ministres responsables de la francophonie au pays.
Le prochain exercice du genre aura lieu à Iqaluit au Nunavut, en juin 2018.