Les services de garde bénéficieront à plus de travailleurs ontariens
Des milliers d’Ontariens supplémentaires pourront désormais avoir recours à des services de garde subventionnés par la province. Le premier ministre, Doug Ford, a annoncé que la province élargira encore une fois sa liste des travailleurs essentiels.
Désormais, la liste inclura entre autres le personnel des épiceries, des pharmacies, des services correctionnels et des maisons de retraite. Les camionneurs, les travailleurs auxiliaires des établissements de soins de santé et les membres des Forces armées canadiennes figurent aussi sur la liste élargie.
Ceux-ci pourront donc bénéficier d’un service de garde d’enfants gratuit lors de la pandémie.
« Le gouvernement reconnaît que la garde d’enfants est une condition préalable à la participation au marché du travail », explique le ministre de l’Éducation, Stephen Lecce. « Si nous voulons voir plus de gens travailler, nous devons nous assurer que les services de garde soient plus accessibles. »
Les centres de garde devront suivre des directives strictes afin de prévenir la transmission et mettre en place un protocole de gestion dans l’éventualité d’une éclosion. La province veut éviter que ne se reproduise le cas torontois d’une garderie ayant dû fermer ses portes, la veille, après la détection de trois cas positifs de COVID-19 parmi le personnel.
Le ministre de l’Éducation n’a cependant pas précisé quand les garderies seront ouvertes au grand public.
« C’est une décision qui revient au président du Comité ontarien de l’emploi et de la relance, le ministre Rod Phillips », a répondu M. Lecce.
Ford plus prudent que ses homologues
▶️ 347 nouveaux cas positifs en Ontario, 45 nouveaux décès
▶️ 15 728 cas de COVID-19 au total (50 373 au Canada)
▶️ 996 décès (2 904 au Canada), 9 612 guérisons
▶️ 977 hospitalisations, 235 personnes en soins intensifs
▶️ 264 594 tests réalisés, 9 530 en attente de résultats
L’Ontario a signalé 347 nouveaux cas de COVID-19 ce mercredi, soit la hausse la plus modeste des trois dernières semaines.
Le premier ministre ontarien affirme cependant qu’il ne faut pas précipiter la reprise des activités.
En revanche, le Québec, le Manitoba et la Saskatchewan mettront en œuvre les premières étapes de leur plan de déconfinement dans les prochaines semaines.
« Nous allons redéployer l’économie de manière responsable et prudente », répond le premier ministre ontarien. « Nous sommes dans une situation différente de celle de la Saskatchewan et du Manitoba, et bien évidemment celle du Québec aussi. Je ne suis pas prêt à rouler les dés. »
M. Ford se montre toutefois optimiste face aux plus récentes statistiques.
« Je suis satisfait du résultat que nous avons obtenu ces quatre ou cinq derniers jours. Si cela continue, nous allons rouvrir bien plus tôt que nous ne l’espérions », poursuit-il.
Doug Ford adopte ainsi une approche très différente de celle de son homologue québécois. Sa prudence rejoint en revanche celle du gouvernement fédéral. « Nos décisions sont fondées sur la science », a insisté plus tôt Justin Trudeau, mettant en garde contre toute réouverture de l’économie « trop hâtive ».
Le fédéral réaffirme son soutien aux étudiants et aux parents
Alors que les étudiants traversent une période délicate, entre examens, annulations de stage et recherche d’emploi d’été, le premier ministre du Canada est revenu à la charge, ce mercredi, en conférence de presse, pour leur assurer son soutien.
Justin Trudeau a détaillé, entre autres, son plan fédéral de 9 milliards de dollars annoncé la semaine dernière. Il comprend la prestation d’urgence pour les étudiants, de 1 250 $ par mois pendant l’été, mais aussi la création de 76 000 emplois supplémentaires dans les secteurs clés de la lutte contre la pandémie.
« Un projet de loi sera déposé pour que cette prestation soit mise en place », a-t-il déclaré. « Pour aider les parents, nous allons bonifier l’allocation canadienne pour enfants, en mai. L’isolement pèse lourd sur les familles donc on va leur donner un coup de pouce. »
Le premier ministre a également confirmé une aide visant les Canadiens à faible revenu avec une bonification du crédit d’impôt concernant la taxe sur les produit et services (TPS). Les contribuables ont jusqu’en août pour remplir leur déclaration de revenu.
Un déconfinement région par région
Au niveau national, on compte aujourd’hui un total de 50 373 cas confirmés.
« La situation s’améliore, bien que nous ne soyons pas entièrement tirés d’affaire », affirme la cheffe de la santé publique du Canada, la docteure Theresa Tam. « Mais il faut se rappeler que la fiabilité de nos projections est directement proportionnelle à nos actions présentes et futures. »
Les perspectives sont encourageantes, note-t-elle, et incitent certains à commencer à envisager la relance de l’économie canadienne.
« Cette reprise ne se déroulera pas au même moment ni de la même façon partout au Canada », nuance-t-elle. « Les profils épidémiologiques varient grandement d’une région à l’autre. »
« Même à l’intérieur d’une province, ce n’est pas la même situation partout », ajoute le sous-administrateur en chef de la santé publique, Howard Njoo.
« C’est sûr que ce qu’il se passe par exemple à Montréal, ce n’est pas la même chose qui passe au Saguenay–Lac-Saint-Jean. C’est quelque chose à considérer si l’on souhaite entreprendre des étapes de déconfinement. »
Article écrit avec la collaboration de Rudy Chabannes