Les travailleurs en santé dans les rues de Toronto pour de meilleurs salaires
TORONTO – À l’heure des négociations des conventions collectives, les infirmières et infirmiers, le personnel médical et leurs sympathisants ont défilé ce jeudi sur la rue Queen pour tenter de se faire entendre par le gouvernement.
Des centaines de professionnels de la santé se sont rassemblés en face de la mairie de Toronto avant d’entamer une marche jusqu’à Queen’s Park dans l’espoir d’avoir gain de cause : de meilleurs contrats de travail pour les hôpitaux membres de l’Association des infirmières et infirmiers de l’Ontario (AIIO – Ontario Nurses’ Association, ONA).
Avec en toile de fond le projet de Loi 124, qui maintient un gel des salaires dans le secteur public, ces travailleurs en santé réclament de meilleurs salaires, de meilleurs soins pour les patients et plus de personnel.
Un soutien qui est le bienvenu pour l’équipe de médiation de l’AIIO qui entamait sa deuxième journée de négociation avec l’Association des hôpitaux de l’Ontario (OHA).
« Un meilleur contrat pour les infirmières est la meilleure chose que nous puissions faire pour résoudre les problèmes de dotation et améliorer les soins aux patients dans les hôpitaux publics », déclare Bernie Robinson, président provincial par intérim de l’AIIO.
De meilleurs contrats de travail à la clé
Plus tôt aujourd’hui à Queen’s Park, Jill Andrews, députée Toronto-St. Paul’s du Nouveau Parti démocratique (NPD), avait déclaré à la ministre de la Santé Sylvia Jones : « On réparerait le système de santé par de meilleurs salaires pour les travailleurs », tandis que Joel Harden, député NPD d’Ottawa-Centre l’avait interrogée sur la privatisation : « Êtes-vous prête à investir dans nos salles d’urgence publiques ou à les vendre? ».
Sylvia Jones avait répliqué qu’il ne s’agit pas pour elle de choisir entre le secteur public ou privé, mais d’agrandir le système de santé et ses possibilités pour éliminer les listes d’attente.
Selon M. Robinson, le maintien de mauvaises conditions de travail creuserait davantage le pénurie de personnel, la crise du système de santé publique et les temps d’attente, ouvrant la porte à davantage de mesures de privatisation.
Parmi les manifestants, Marc-André Perron, infirmier francophone exerçant à Ottawa, a décrit une « situation inacceptable. C’est absolument nécessaire que les infirmiers et infirmières soient soutenus par le gouvernement pour nos conditions de travail, nos rémunérations pour que le public reçoive des soins de qualité ».
Michelle Stevenson, infirmière à Ottawa également, a quant à elle rappelé que sept patients à la fois par personne, c’est beaucoup trop. « Le gouvernement ne nous écoute pas. Il nous faut de meilleurs salaires et plus d’effectifs. On a eu 1 % d’augmentation sur une période de trois ans pendant la pandémie, ce n’est pas assez! »
« Notre prochain contrat de travail avec les hôpitaux aura un impact profond sur l’avenir de notre système de soins de santé », a insisté M. Robinson, qui demande à l’OHA et aux PDG des hôpitaux de se ranger du côté des infirmières pour donner la priorité au système de santé publique en négociant une entente qui réponde à ses priorités.
Si un accord n’est pas trouvé aujourd’hui, l’AIIO et l’OHA entreront en arbitrage les 2 et 3 mai.