L’Hôpital Montfort contraint de fermer son service d’urgence ce week-end
OTTAWA – Après que plusieurs hôpitaux en Ontario aient pris cette décision, c’est au tour de l’établissement francophone de fermer son service d’urgence. En cause : le manque de personnel. Dans un communiqué, la direction indique que cette fermeture est « temporaire et partielle ».
Pas de service d’urgence donc ce samedi et ce dimanche entre 19h30 à 7h30. Les derniers patients seront acceptés autour de 19 heures ce vendredi. Seuls les patients arrivant en ambulance et nécessitant des soins aigus seront pris en charge par la suite. La réouverture est prévue lundi prochain, à partir de 7h30.
Pour les autres, il faudra se tourner vers d’autres services d’urgence à proximité de leur domicile.
L’Hôpital justifie cette décision en raison de la « pression soutenue sur les niveaux de dotation des services d’urgence en raison des absences liées à la COVID, les vacances, la fatigue et l’épuisement du personnel ».
« Ces pressions ont été fortement ressenties au cours des dernières semaines et, en raison de la pénurie sans précédent de personnel infirmier à Montfort en ce moment, nous avons pris la difficile décision de fermer temporairement et partiellement notre service d’urgence », rapporte la direction dans son communiqué.
Les autres services et activités de l’établissement franco-ottavien ne sont pas impactés, affirme l’Hôpital, sous réserve de restrictions de visites liées à la pandémie et toujours en vigueur.
« La décision de fermer notre urgence, même pour quelques heures, n’est pas facile à prendre, mais nous devons le faire afin de garantir que notre équipe soit en mesure d’offrir des soins excellents, sécuritaires et empreints de compassion quand l’urgence rouvre », plaide la direction.
Une quinzaine d’hôpitaux touchés ces dernières semaines
Ces dernières semaines, une quinzaine d’hôpitaux ont dû prendre une décision similaire, embourbés dans un casse-tête en ressources humaines, notamment à Toronto, Kingston, Clinton, Hunstville, Owen Sound ou encore Perth. Une situation dénoncée alors par l’Association des infirmières de l’Ontario.
« Nous sommes scandalisés et alarmés par l’impact croissant de la pénurie d’infirmières sur les soins aux patients », avait réagi l’organisation porte-parole des personnels infirmiers. « Ces fermetures ne sont pas la faute d’hôpitaux individuels, elles sont un symptôme de la négligence à l’échelle de la province de nos infirmières et professionnels de la santé dévoués tout au long de la pandémie et avant. »
Le premier ministre, Doug Ford, avait pris le contre-pied du syndicat, mercredi dernier, affirmant que les patients étaient correctement pris en charge par le système de santé. « Les Ontariens continuent d’avoir accès aux soins dont ils ont besoin, quand ils en ont besoin », avait-il insisté en marge d’un déplacement à Stratford.