L’Ontario dans la Francophonie : une délégation en Roumanie
TORONTO – Pour la première fois, une délégation citoyenne représentera l’Ontario français à un événement de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Six Franco-Ontariennes participeront à la Conférence des femmes de la Francophonie, en novembre à Bucarest, puis reviendront partager ici leurs apprentissages.
ÉTIENNE FORTIN-GAUTHIER
efgauthier@tfo.org | @etiennefg
« Nous envoyons une délégation de femmes leaders de partout en Ontario pour participer à des ateliers, partager leur expérience au niveau international et apprendre, également », explique la ministre aux Affaires francophones de l’Ontario, Marie-France Lalonde.
« Ça vient rejoindre un de nos objectifs qui veut que l’Ontario ait cette ouverture sur la francophonie mondiale. C’est une autre occasion de rayonner à l’international, grâce à ces femmes d’affaires », ajoute-t-elle, alors que l’Ontario célèbrera prochainement son premier anniversaire à titre de membre observateur au sein de l’OIF.
Le gouvernement espère également des retombées en sol ontarien. Une table ronde sera organisée au cours des prochains mois dans la province pour permettre aux six participantes de partager leur expérience et ce qu’elles ont appris à d’autres Franco-Ontariennes.
« Elles vont ramener quelque chose ici. Il y aura un partage d’idées. On veut aider les femmes francophones de l’Ontario qui sont en affaires ou veulent lancer leur entreprise », explique la ministre Lalonde.
Encourager l’entrepreneuriat féminin
La ministre des Affaires francophones dit avoir constaté que de nombreuses femmes franco-ontariennes font face à plusieurs difficultés lorsqu’elles souhaitent lancer leur entreprise.
« Souvent, on entend dire que c’est difficile pour une femme francophone de partir en affaire. D’offrir cette plateforme suite à cette mission internationale, on espère que ça fera déboucher certaines conversations et encourager certaines femmes à faire le saut. On veut outiller nos femmes francophones, en plus d’augmenter les possibilités de réseautage et d’apprentissage », explique Marie-France Lalonde.
La délégation franco-ontarienne en Roumanie sera composée de :
-Zoe Arsenault (Thunder Bay), entrepreneure
-Julia Deans (Toronto), présidente de Futurpreneur Canada
-Nathalie Grenier (Ottawa), présidente du RDÉE Ontario
-Mireille Morin (Hearst), co-propriétaire de Distillerie Rheault
-Léonie Tchatat (Toronto), présidente de la Passerelle I.D.E.
-Anne Vinet (Toronto), vice-présidente marketing et développement avec Airstart.
« Elles ont été choisies en raison de leur leadership par le ministère des Affaires francophone, celui du Développement économique et finalement celui de la Condition féminine. Ce sont six femmes extraordinaires qui font une différent dans leur région », explique Marie-France Lalonde.
Elle indique qu’elles seront accompagnées de trois représentantes du gouvernement. Katie Gibson, qui représente le ministère de la Condition féminine, sera du lot et fera une présentation lors de la conférence pour parler de la réalité des femmes en Ontario.
Michaëlle Jean, secrétaire générale de l’OIF, avait soutenu lors d’un entretien avec #ONfr qu’elle espérait voir la province profiter pleinement de son adhésion à l’organisation.
La ministre des Affaires francophones de l’Ontario n’était pas en mesure de dire le coût prévu pour l’envoi de cette délégation en Roumanie, mais a fait savoir qu’au terme de leur séjour européen, elle le fera connaître.
Une conférence qui mise sur l’égalité des sexes
La conférence rassemblera différents acteurs interpellés par l’égalité entre les hommes et les femmes, ainsi tentera de mobiliser les gouvernements membres de l’OIF pour « éliminer les obstacles persistants à la mise en œuvre des engagements internationaux sur les droits et l’autonomisation économique des femmes ».
Les participantes pourront échanger sur les meilleures pratiques qui permettent aux femmes de s’illustrer sur la scène économique. Un Réseau francophone des femmes entrepreneures doit aussi être créé.
La Roumanie, qui accueille la conférence, est un membre de plein droit de l’OIF depuis 1993. Le pays avait auparavant été membre observateur pendant deux ans. La revue Regard sur l’Est, publiée par des doctorants de L’Institut national des langues et civilisations orientales de Paris, qualifiait la Roumanie de « championne de la francophonie dans l’Union européenne », en 2006.
La francophonie roumaine dépend de liens étroits avec la France. La quasi-totalité des élèves apprennent le français en première ou en seconde langue étrangère. En 2006, on rapportait que 14 000 professeurs l’enseignaient.