L’Ontario devra doubler ses immigrants francophones
TORONTO – La province de l’Ontario tentera prochainement d’atteindre la cible de 5 % d’immigrants francophones sur son territoire.
SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @SebPierrozBENJAMIN VACHET
Collaborateur spécial
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La Loi sur l’immigration en Ontario pour aider la province à « maximiser les avantages économiques de l’immigration » votée par l’Assemblée législative en fin de semaine dernière va dans ce sens.
Le rapport annexe sur le projet de loi fait référence effectivement à une mention pour une « immigration francophone de 5 % ».
Un chiffre dès lors ambitieux compte tenu du taux d’immigration francophone dans la province actuellement compris entre 2,5 % et 3 % selon les chiffres fournis par l’Office des Affaires francophones (OAF).
« Il va falloir que soient mises en place les infrastructures d’accueil nécessaires pour ne pas perdre les francophones qui arrivent en Ontario et ne connaissent pas les services offerts en français », a réagi le présidente de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), Denis Vaillancourt, en entrevue pour #ONfr. « Nous pensons que les organismes communautaires francophones ont la capacité d’assurer ce mandat, il faudrait donc leur en donner les moyens. »
Le soulagement est d’autant plus grand pour l’organisme porte-parole des Franco-Ontariens qu’un premier projet de loi semblable avait pris forme, l’an passé, avant de mourir au feuilleton du fait du déclenchement des élections provinciales.
Frustrations
La ministre déléguée aux Affaires francophones, Madeleine Meilleur, rappelle au passage à #ONfr que le travail devra s’effectuer en « en partenariat avec le gouvernement fédéral », les deux paliers partageant la responsabilité de l’immigration.
Le thème continue d’ailleurs d’alimenter les frustrations des francophones hors Québec. À commencer par la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA).
Seulement 2 % des immigrants en dehors du Québec sont francophones. Un chiffre que ne cesse de dénoncer depuis plusieurs mois l’organisme, et qui s’éloigne des objectifs dévoilés en 2003 par le Comité directeur Citoyenneté et Immigration Canada – Communautés francophones en situation minoritaire et visant alors 4,4 % d’immigration francophone en 2023.
Le Nouveau-Brunswick et le Manitoba possèdent déjà des cibles chiffrées, mais non enchâssées dans la loi, concernant l’immigration francophone respectivement à 33 % et 7 %.