L’Ontario étend la troisième dose aux 18 ans et plus, Ottawa déconseille les voyages
Alors que le gouvernement fédéral faisait des annonces relatives aux restrictions de voyages suite à la propagation en chaîne du variant Omicron dans le pays, le gouvernement ontarien a, quant à lui, rendu publiques ce mercredi les mesures prises pour booster la campagne de vaccination.
C’est accompagné par les principaux responsables provinciaux de la lutte contre la COVID-19, à savoir Christine Eliott, vice-première ministre et ministre de la Santé et Dr Kieran Moore, médecin hygiéniste en chef que le Premier ministre, Doug Ford a levé le voile ce mercredi sur les dernières mises à jour liées à la stratégie d’administration des doses de rappel du vaccin et qui seront rendues effectives à partir du lundi 20 décembre.
D’une part, il s’agit d’étendre la fourchette des personnes admissibles à cette troisième dose aux individus ayant 18 ans et plus. D’autre part, le délai séparant la troisième dose de la deuxième est revu à la baisse pour n’excéder guère trois mois.
Par ailleurs, une autre mesure prise dans la foulée des fêtes et qui, elle, prend effet immédiatement concerne le lancement de deux millions de tests de dépistage rapide et à titre gracieux aux personnes présentes dans des endroits fréquentés durant cette période, comme les magasins de la LCBO.
Trois jours plus tard, soit le 18 décembre, la province va réduire de 50% la capacité admise dans les lieux accueillant plus de 1000 personnes en intérieur, à l’instar des salles de divertissement, les sites de réunion et d’événements ainsi qu’au sein des espaces sportifs.
Piqûre de rappel
Cette soudaine agitation est probablement due aux résultats d’un récent rapport de Santé publique Ontario qui avance que 80 % des cas recensés le 13 décembre dans la province étaient causés par le nouveau variant Omicron.
Ce même rapport observe que chaque cas Omicron en Ontario a infecté 7,7 fois plus de personnes que son prédécesseur Delta pendant la période du 28 novembre au 9 décembre. De quoi faire tomber le vent d’optimisme pour une ouverture économique rapide qui soufflait jusque-là.
« Alors que nous luttons pour freiner la propagation du très contagieux variant Omicron, notre priorité absolue est d’administrer les doses de rappel à la population. Je lance un appel à tous. Nous avons besoin que tous les membres d’Équipe Ontario se joignent à l’effort pour nous aider à protéger nos progrès durement acquis, ainsi qu’à assurer la sécurité des Ontariens et des Ontariennes », a lancé le Premier ministre lors d’une conférence de presse plusieurs fois reportée dans la même journée.
Toutefois, si la voracité de ce nouveau variant ne fait maintenant aucun doute, il n’en demeure pas moins que la situation dans ce qui est considéré par les experts comme étant le premier repère de la dangerosité d’une mutation virale, à savoir le taux de remplissage dans les unités de soins intensifs, la situation reste stable.
Au moment de la mise sous presse, 154 malades étaient en soins intensifs, soit huit de moins que la veille et un de moins qu’au même jour la semaine dernière. Pour l’heure, aucune donnée indiquant la part des personnes atteintes d’Omicron parmi ceux admis en soins intensifs n’est disponible, mais il est fort probable qu’on observe dans un futur proche de pareils cas, car, à en croire les derniers chiffres, ce nouveau variant tant à devenir largement le plus dominant en Ontario, comme dans le monde.
Ne voyagez pas, dit Ottawa
À Ottawa, le gouvernement demande aux voyageurs d’éviter tout séjour non essentiel hors du pays.
« Aux gens qui planifient de voyager, ce n’est pas le temps de voyager. La propagation fulgurante du variant Omicron à l’échelle internationale nous fait craindre le pire… Un avis officiel sera prochainement affiché pour rendre cette directive officiellement connue », a affirmé le ministre de la Santé Jean-Yves Duclos.
Il ajoute que ceux qui voyageront tout de même pourraient avoir de la difficulté à revenir ou pourraient encore rester pris dans un autre pays. Le ministre ne cache pas que d’autres mesures arriveront dans les prochains jours, comme sur le dépistage à la frontière.
« C’est clair que l’annonce d’aujourd’hui nous dit qu ‘ailleurs dans le monde, ça va de plus en plus mal et que ça va arriver rapidement. C’est un signal qu’on a besoin, au Québec et au pays, de revoir nos mesures de santé publique. »
Jean-Yves Duclos demande d’ailleurs aux provinces et territoires d’accélérer le rythme des troisièmes doses. 16 millions de doses sont actuellement dans les « inventaires » et des millions d’autres doses sont aussi en chemin, souligne-t-il.
« Une troisième dose est absolument essentielle… Nous avons actuellement un rythme de vaccination au pays qui équivaut au quart de ce qu’il était durant l’été. En juin, juillet, août, on vaccinait quatre fois plus de gens par jour. Je crois qu’on a besoin d’arriver à ce rythme dans les prochains jours. »
Article écrit avec la collaboration de Pascal Vachon.