Lundi noir à La Laurentienne : 28 programmes en français supprimés
SUDBURY – 28 programmes en français de premier et second cycle n’existeront plus à l’Université Laurentienne. Au total, 69 programmes et 110 postes de professeurs seront aussi coupés, a annoncé l’Université.
Dans un communiqué, l’établissement postsecondaire indique que 107 programmes de premier cycle et 33 des cycles supérieurs resteront ouverts.
« Nous évaluons à quelque 10 % le nombre d’étudiants de premier cycle (à l’exception de ceux qui étudient dans les universités fédérées) qui seront touchés d’une façon ou d’une autre par ces ajustements de programme. En outre, 44 étudiants des cycles supérieurs devraient être touchés par les fermetures de programmes », écrit le recteur Robert Haché.
Lundi en fin de soirée le syndicat des professeurs a confirmé que 110 postes du corps professoral sont supprimés. 83 sont des mises à pied et 27 sont des postes vacants ou des départs à la retraite.
« Les détails seront fournis aux membres lors de la réunion des membres demain matin. N’hésitez pas à prendre des nouvelles de vos collègues », indique l’Association des professeures et professeurs de l’Université Laurentienne dans un message à ses membres.
Le recteur de l’Université Laurentienne explique que les programmes restants « répondront donc mieux aux aspirations de la grande majorité de nos étudiants. L’Université pourra, de plus, harmoniser davantage ses ressources financières pour veiller à ce que tous les programmes restants soient pleinement financés.. »
Pour les étudiants touchés par la restructuration, le recteur leur demande de contacter les doyens de leurs facultés.
« Nous sommes conscients que cette nouvelle sera difficile pour celles et ceux qui sont inscrits dans des programmes devant être supprimés, ainsi que dans des programmes qui étaient administrés par les universités fédérées. Même si la communauté de la Laurentienne connaît d’énormes changements, je tiens à vous assurer que les étudiants demeurent notre grande priorité et que nous continuons de les servir tous, qu’ils soient au premier cycle ou aux études supérieures, grâce à notre série complète de programmes permanents » ajoute M. Haché.
Des retraités aussi touchés
Les professeurs quitteront d’ici la fin mai , tout dépendamment de leur situation professoral. Des sources nous indiquent aussi que les congés de maternité payés par l’Université sont supprimés pour les employés congédiés.
Les professeurs des départements touchés ont tous reçu une invitation à différentes réunions avec l’administration qui se sont déroulé au cours de la journée. Certains retraités seront aussi touchés par la restructuration, car ils ont été convoqués à une réunion en avant midi, selon des sources.
L’administration aurait pris comme stratégie de couper dans les programmes qui rapportaient le moins de profits. Le tir a toutefois été ajusté en cours de route pour les programmes en français. Sinon, un beaucoup plus grand nombre auraient été supprimés, nous confirme une source.
L’administration aurait refusé d’annoncer le tout dans les derniers jours à la demande des différents partis impliquée dans la négociation, préférant tout annoncer aujourd’hui, selon une autre source.
Des « coupes dévastatrices » selon l’association étudiante
Selon la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants de l’Ontario, il s’agit de « coupes dévastatrices ».
« On dit aux élèves francophones que leur éducation, leur langue et leur culture ne valent pas la peine d’être sauvées », affirme son président Sébastien Lalonde.
Dans une déclaration conjointe, le bureau du ministre des Collèges et Universités Ross Romano et la ministre des Affaires Francophones Caroline Mulroney indiquent continuer à travailler pour « soutenir l’accès continu des Franco-Ontariens à une éducation de haute qualité. »
« Il est très préoccupant et regrettable que l’Université Laurentienne ait dû prendre des mesures aussi radicales pour remettre ses finances en ordre. Nous suivons la situation de près. Notre priorité est la continuité de l’apprentissage pour les étudiants de la Laurentienne. »
L’Université Laurentienne n’a pas répondu à notre demande d’entrevue.