L’Université de l’Ontario français garde le cap de 2021 malgré la COVID-19
TORONTO – Les ralentissements provoqués à tous les niveaux par la pandémie de la COVID-19 n’empêchent pas l’Université de l’Ontario français d’avancer dans ses démarches. Une étape décisive sera même franchie d’ici vendredi.
Depuis hier, les quatre programmes originaux de l’institution franco-ontarienne sont soumis à l’examen de la Commission d’évaluation de la qualité de l’éducation postsecondaire (PEQAB).
« Nous les avions soumis en octobre 2018 et ils sont restés dans les limbes pendant un an pour les raisons qu’on connaît. Mais depuis que le projet est relancé, tout va très vite. Une fois que l’évaluation sera terminée et que nous aurons apporté quelques changements, si nécessaires, le dossier sera transmis au ministère des Collèges et Universités pour approbation », explique le directeur du développement des programmes d’étude de l’Université de l’Ontario français (UOF), Marc Johnson.
Selon lui, la Commission s’est montrée enthousiaste envers les programmes « signatures » de l’UOF, Études de la pluralité humaine, Études de l’économie mondialisée, Études des environnements urbains et Études des cultures numériques.
« Ce sont des programmes transdisciplinaires qui incarnent bien les changements qui veulent être apportés à la formation postsecondaire en insistant plus sur les compétences que sur les connaissances. De plus, nous y avons incorporé une composante de formation à distance qui est dans l’air du temps : les cours seront disponibles en face à face, mais les étudiants pourront aussi se connecter à distance. »
M. Johnson évalue à un quart d’étudiants qui pourrait privilégier cette option que la pandémie de coronavirus a rendue d’autant plus pertinente. Parallèlement, l’UOF travaille à développer d’autres programmes, notamment en éducation des adultes et en gestion de la gouvernance.
Ouverture maintenue en septembre 2021
Malgré les mesures prises pour enrayer la crise sanitaire qui ralentissent l’activité économique et gouvernementale, la présidente du Conseil de gouvernance de l’UOF, Dyane Adam, maintient son optimisme quant à une ouverture de l’UOF en septembre 2021.
« Nous avons quelques défis, comme tout le monde, mais jusqu’ici, nous continuons à respecter le plan que nous nous sommes donné. C’est sûr que si la situation s’aggrave au niveau de la province ou du pays, cela nous obligera à nous adapter, mais nous sommes chanceux par rapport aux universités existantes de 20 à 30 000 étudiants qui, du jour au lendemain, ont dû se revirer de bord pour pouvoir continuer à les desservir. »
M. Johnson partage le même optimisme que Mme Adam, mais apporte une petite nuance.
« Nous sommes confiants, mais tout dépend aussi du temps que prendra le ministère pour valider nos programmes, une fois évalués par la PEQAB. Notre objectif, ce serait d’avoir une approbation pour septembre afin d’avoir un an pour en faire la promotion », dit-il, tout en insistant qu’un décalage d’un ou deux mois serait encore gérable, mais nécessiterait un « travail plus intense ».
Prochaines étapes
Pour le reste, les préparatifs vont bon train, notamment pour aménager le campus torontois de 50 000 pieds carrés, sur les berges du lac Ontario, dont la livraison est attendue en juin 2021.
« Il n’y a aucun retard de ce côté-là », assure Mme Adam. « On avance aussi sur la partie organisationnelle en faisant l’embauche académique et en agrandissant notre équipe dont on espère qu’elle sera complétée à la fin du mois d’avril. »
Au quotidien, la COVID-19 n’a pas beaucoup changé le travail de l’équipe de l’UOF, souligne-t-elle.
« Les gens découvrent les visioconférences Zoom, mais nous, ça fait depuis deux-trois ans qu’on travaille avec ça, notamment pour le développement des programmes avec des professeurs de tout le pays. »
Quant à la collecte de fonds prévue par l’UOF, celle-ci est en cours de développement, mais la situation actuelle oblige à la patience.
« La planification prend un an à un an et demi. Nous travaillons dessus, notamment les membres du conseil de gouvernance. La priorité, c’est d’abord de bâtir l’université et nous avons de la chance, car nous avons déjà le financement de démarrage pour ça. Mais ensuite, c’est sûr que ce sera important d’avoir cette campagne pour constituer un fonds afin d’avoir des bourses d’études, de pouvoir développer des chaires de recherche, voire même d’accélérer l’ouverture de nouveaux programmes », indique la présidente du conseil de gouvernance.