OTTAWA – Le 24ᵉ Gala des prix Bernard Grandmaître s’est tenu ce samedi à la Maison de la francophonie, une première dans l’Ouest d’Ottawa. Sous les projecteurs de cet événement prestigieux organisé par l’Association des communautés francophones d’Ottawa (ACFO), Madeleine Meilleur s’est vu attribuer la distinction tant convoitée du Prix Bernard Grandmaître. Pour l’occasion, huit autres lauréats ont été récompensés pour leurs engagements indéfectibles au sein de la francophonie ontarienne dans différentes catégories, dont celle du Laurier jeunesse, tout récemment renommé Laurier Gisèle-Lalonde.

« J’accepte ce prix au nom de tous les Franco-Ontariens », a déclaré Mme Meilleur au micro d’ONFR après avoir récupéré son trophée samedi soir.

« Ce sont les Franco-Ontariens qui m’ont toujours appuyée, qui ont toujours été là pour moi, qui m’ont donné le pouvoir et la force de frappe lorsque j’étais au gouvernement de l’Ontario comme ministre des Affaires francophones. J’ai pu faire avancer de grands dossiers, avec leur appui, grâce à eux et pour eux. »

Aujourd’hui directrice générale du Muséoparc Vanier, Madeleine Meilleur est une figure éminemment reconnue de la francophonie en Ontario. Née et ayant grandi dans les Laurentides, au Québec, elle a occupé divers postes tels qu’infirmière, procureure générale, conseillère municipale de la Cité de Vanier, députée, ministre de la Culture et ministre déléguée aux Affaires francophones sous le gouvernement de Dalton McGuinty, puis de Kathleen Wynne.

À 75 ans, Madeleine Meilleur possède une liste impressionnante d’accomplissements. En 1991, elle est élue au conseil municipal de Vanier et, en 1997, elle s’engage dans le mouvement SOS Montfort. Proche de Gisèle Lalonde, Mme Meilleur était aux premières loges de cet événement majeur pour la communauté.

En 2003, elle se lance dans la politique provinciale et est élue députée pour la circonscription d’Ottawa-Vanier. Elle sera successivement ministre de la Culture et ministre déléguée aux Affaires francophones (2003-2006), ministre des Services sociaux et communautaires (2006-2011), ministre de la Sécurité publique et des Services correctionnels (2011-2014), puis procureure générale jusqu’en 2016.

Madeleine Meilleur remporte le prix Bernard Grandmaître. Crédit image : Rachel Crustin

Madeleine Meilleur est une figure emblématique de la politique ontarienne, notamment pour ses réalisations telles que la création du Commissariat aux services en français de l’Ontario et la mise en place du Comité consultatif provincial sur les Affaires Francophones.

C’est aussi elle qui a permis l’accroissement du nombre de régions et d’établissements désignés sous l’offre de services en français. Elle a également joué un rôle crucial dans l’instauration du règlement sur la désignation d’organismes offrant des services publics en vertu de la Loi sur les services en français.

Par ailleurs, Madeleine Meilleur a été une force motrice derrière l’obtention de l’autonomie pour la chaîne de télévision franco-ontarienne TFO, et elle a été à l’origine de la désignation du 25 septembre en tant que Jour des Franco-Ontariennes et des Franco-Ontariens.

Animé par Sébastien Pierroz, producteur de la franchise ONFR, l’événement a réuni pas moins de 200 personnes à la Maison de la francophonie. De nombreux leaders ottaviens et quelques personnalités politiques et artistiques se sont déplacés pour l’occasion.

Parmi eux, Marie-France Lalonde, députée fédérale d’Orléans, Marilissa Gosselin, directrice des Affaires francophones à Queen’s Park, Chandra Pasma, députée provinciale d’Ottawa-Ouest-Nepean et Theresa Kavanagh, conseillère municipale du quartier Baie.

La présence exceptionnelle de la lieutenante-gouverneure Edith Dumont

Si la présence de nombreux dignitaires est une routine au Gala des prix Bernard Grandmaître, la venue de la lieutenante-gouverneure n’est pas passée inaperçue. C’est la première fois qu’une figure d’un tel prestige assiste au gala. La lieutenante-gouverneure avait gagné le prix Bernard Grandmaître en 2020, lorsqu’elle était directrice de l’éducation pour le compte du Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario (CEPEO).

La lieutenante-gouverneure Edith Dumont a livré un discours lors du gala des prix Bernard Grandmaître. Crédit image : Rachel Crustin

Au total, 27 finalistes ont été sélectionnés pour recevoir l’un des neuf prix décernés lors de la soirée.

Le premier prix, Allié de l’année, a été décerné à Peter Noel, un jeune francophile de Terre-Neuve-et-Labrador, actuellement étudiant à l’Université d’Ottawa. Il est engagé dans la recherche et l’innovation, la citoyenneté mondiale, le bilinguisme et l’engagement communautaire.

Le prix Organisme de l’année a été attribué au Centre de services communautaires de Vanier (CSC Vanier), qui s’efforce de venir en aide aux nouveaux arrivants et francophones de Vanier. C’est la directrice générale, Andrée-Anne Martel, qui est venue récupérer le trophée de l’organisme et qui a livré un discours émouvant sur les dures réalités des communautés dans le besoin, qui bénéficient des services du CSC Vanier.

Le prix Jeune leader de l’année a été offert à Joane Assad, fondatrice de l’association Femmes ambitieuses motivées (FAM), proposant des services aux jeunes femmes francophones et aux mères monoparentales de la région.

Michelle Hurtubise est la récipiendaire du prix Intervenante en santé. Elle est la directrice générale du Centre de santé communautaire centre-ville à Ottawa et, avec 30 ans d’expérience dans les services sociaux et communautaires, elle est une figure importante dans la défense des intérêts des personnes LGBTQ+, des francophones, des immigrants et des nouveaux arrivants, mais aussi des personnes sans abri ou à risque d’itinérance.

Michelle Hurtubise a remporté le prix Intervenante en santé. Crédit image : Rachel Crustin

Enfin, le prix Intervenant en éducation a été attribué à Robert Filion pour son engagement de qualité dans le domaine de l’éducation et de la musique. Au cours de ses 20 années de carrière, Robert Filion s’est distingué en enseignant le chant choral à de nombreux ensembles. Durant le gala, l’enseignant s’est donné pour mission de faire chanter les centaines de personnes présentes dans la salle. En quelques minutes, les dignitaires et invités ont chanté en choeur Le bon roi Dagobert.

Pour le prix Nouvelle arrivante de l’année, c’est la musicienne originaire d’Haïti, Samora Julmisse, qui a récolté les honneurs. Elle s’est dite « reconnaissante » suite à la remise de ce prestigieux prix.

La jeune artiste souhaite continuer à partager sa musique avec la communauté francophone.

Pour finir la soirée en beauté, Jean-Gardy Dumoulin a reçu le prix Claudette-Boyer, citoyen de l’année.

M. Dumoulin est le directeur de l’école secondaire publique l’Alternative au Conseil des écoles de l’Est de l’Ontario (CEPEO) depuis plus de 17 ans.

Justine Perreault est une jeune franco-ontarienne de 17 ans, elle a livré un discours sur la place dans la jeunesse dans la francophonie. Crédit image : Rachel Crustin

Enfin, Justine Perreault a reçu le Laurier Gisèle-Lalonde, anciennement Laurier Jeunesse. La jeune leader est élève à l’école secondaire catholique Garneau et impliquée à la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFO). Elle est également co-animatrice pour Le Réveil.

Au micro d’ONFR, le jeune femme a partagé ses espoirs pour la francophonie, indiquant : « Je vois un avenir francophone où on accepte beaucoup plus la différence, la diversité et l’inclusion et où l’on accepte tous les accents. »