Maison de la francophonie : « Des nouvelles d’ici la fin de l’année », glisse la ministre

Ginette Petitpas Taylor, ministre des Langues officielles. Maison de la francophonie Toronto
Ginette Petitpas Taylor, ministre des Langues officielles. Archives ONFR+

TORONTO – La Maison de la francophonie deviendra-t-elle réalité en 2022? De passage dans la ville reine, la ministre des Langues officielles, Ginette Petitpas Taylor, a estimé que la réponse pourrait tomber « d’ici la fin de l’année ».

« Je reconnais que c’est un projet très important pour la communauté francophone, ici à Toronto », a réagi au micro d’ONFR+ la ministre Petitpas Taylor, en marge du colloque 2022 du Réseau de la recherche sur la francophonie canadienne qui s’est déroulé à l’Université de l’Ontario français.

« La demande de fonds est sous évaluation par Patrimoine canadien », a-t-elle rappelé avant de préciser : « On attend les résultats de cette évaluation. D’ici la fin de l’année, on devrait avoir des nouvelles. »

2022 pourrait donc être synonyme de bout du tunnel pour le comité fondateur de la Maison de la Francophonie de Toronto. Concrètement, le ministère pourrait dans quelques jours soit donner une réponse positive, soit une réponse négative, soit redemander une série de documents pour étayer le dossier.

« Une priorité pour la communauté », reconnaît Ginette Petitpas Taylor

« Le travail est fait par Patrimoine canadien », a explicité Mme Petitpas Taylor, n’écartant pas une nouvelle ronde de questions émanant du ministère. « S’ils ont besoin d’autres informations, c’est sûr qu’ils en feront la demande. Je ne sais pas vraiment si la demande est complète », a-t-elle ajouté, qualifiant le dossier de « priorité pour la communauté » et affirmant suivre le « processus de près ».

Les bénévoles impliqués dans le projet craignent que de nouvelles tergiversations ne dissuadent le promoteur de leur réserver plus longtemps l’édifice qui fait partie d’un parc immobilier plus vaste, très convoité au cœur de la ville.

Après avoir repris les discussions avec Patrimoine canadien dans un « climat constructif » à la suite des élections fédérales de 2021, ils avaient dû transmettre des documents additionnels au ministère au cours des derniers mois, et s’entourer d’une équipe de construction composée d’architectes et d’ingénieurs pour répondre avec précisions aux attentes des bailleurs de fonds.

Dans le même temps, le promoteur avec qui ils ont une entente depuis décembre 2019 leur avait accordé un délai supplémentaire, afin de compléter leur dossier de financement auprès du gouvernement et de sceller l’achat du bâtiment historique situé sur la rue Charles.

Autour de 17,2 millions de dollars de financement provenant de Patrimoine canadien seraient nécessaires pour réaliser le projet, dont 13,6 millions seraient consacrés à l’achat de l’édifice et aux droits de mutation.

« La patience de notre vendeur n’est pas sans limites »

« La patience de notre vendeur, qui a déjà attendu plus de deux ans et demi, n’est pas sans limites, une réalité sur laquelle nous avons attiré l’attention de nos bailleurs de fonds », avait alors alerté Kip Daechsel, président du comité fondateur de la Maison de la francophonie, dans une lettre adressée à ses partenaires communautaires, le mois dernier.

« Si nous ne saisissons pas cette occasion unique, il n’en y aura plus d’autres, car le projet de la Maison serait rendu au bout du rouleau. Il est primordial que toutes les parties prenantes de la Maison, surtout nos bailleurs de fonds, soient conscientes des enjeux qui pèsent sur le projet. »

Depuis plusieurs années, la communauté franco-torontoise cherche à se doter d’une installation semblable à celles de Vancouver, Edmonton, Winnipeg, Calgary ou plus récemment Ottawa, capable de fournir un lieu de rencontre et des bureaux permanents ou ponctuels à loyer modéré aux organismes qui en éprouvent le besoin.

« Après des années de travail acharné de la part de la communauté, l’avenir du projet ne sera assuré qu’au moment où la Maison pourra confirmer le financement auprès de son vendeur », rappelle M. Daechsel.