IMMIGRATION FRANCOPHONE – ÉPISODE 3
Pour les nouveaux arrivants qui choisissent l’Ontario, l’intégration n’est pas toujours facile, surtout quand on est francophone. Mais le plus gros aéroport du pays propose depuis près d’un an un service d’accueil en français, et trois villes : Hawkesbury, Sudbury et Hamilton, tentent aussi de faire leur part. ONFR+ s’est rendu dans ces nouvelles « communautés francophones accueillantes » pour explorer leurs approches et leurs méthodes pour mieux accueillir les nouveaux arrivants et les aider à s’intégrer économiquement et socialement.
TAIEB TAZI : Narrateur
Le Canada est
une terre accueillante. Après,
comme chaque pays, il y a des
spécificités par rapport à la
culture et c’est ce qui rend
la chose la plus difficile
pour un nouvel immigrant.
Texte informatif :
Chaque année, plus de 90 000 immigrants arrivent au Canada en passant par l’aéroport Pearson. De ceux-là, plus de 2100 sont francophones.
ONFR+ Société
Dans un couloir d’un aéroport, TAIEB TAZI, agent de liaison du Centre francophone de Toronto, est interviewé.
TAIEB TAZI :
Au Centre francophone à Toronto,
notre rôle commence dès
l’arrivée à l’aéroport Pearson.
On recueille, donc, les
immigrants, donc, sous la zone
sécurisée. On leur souhaite
juste la bienvenue.
On leur donne une trousse
d’informations, toutes
les ressources francophones
qui sont en Ontario et on
leur demande justement d’aller
vers ces ressources pour pouvoir
s’établir correctement en
Ontario. En fait, les immigrants
qui sont pas formés à la culture
canadienne, c’est une culture
très spécifique et il faut
qu’on puisse les préparer
par rapport à cette culture
et spécialement par rapport à la
culture canadienne du travail.
Dans son bureau, TAIEB TAZI poursuit son témoignage.
TAIEB TAZI :
Nous accompagnons ces nouveaux
immigrants, que ce soit au
niveau de la recherche
d’emploi, que ce soit
à la préparation des CV.
Nous pouvons les accompagner
également au niveau juridique,
au niveau de la santé, nous
avons une clinique. Nous avons
des programmes de bénévolat et
nous avons des programmes aussi
de connexion communautaire.
Je pense que le Canada a besoin
d’immigrants, tout court.
Après, s’ils sont francophones,
c’est un plus. Mais il est forcé
de constater que tout le monde
s’est regroupé à Toronto
quelque part. Pour pouvoir
décentraliser tout ça,
il va falloir développer
aussi les zones rurales.
Texte informatif :
En 2019, le gouvernement fédéral crée « l’Initiative des communautés francophones accueillantes » pour favoriser le sentiment d’appartenance des nouveaux arrivants à leur nouvelle communauté. Quatorze communautés canadiennes se partageront 12,6 millions de dollars pour réaliser des projets pour que les nouveaux arrivants se sentent les bienvenus. Trois villes ontariennes ont été choisies : Hawkesbury, Sudbury et Hamilton.
Texte informatif :
Hawkesbury, l’accompagnement personnel.
NATHALIE LADOUCEUR, ambassadrice de la diversité, est présentée marchant jusqu’à l’enseigne de la ville de Hawkesbury.
NATHALIE LADOUCEUR : Narratrice
Je m’appelle Nathalie
Ladouceur. Je suis
résidente de la ville de
Hawkesbury depuis longue date.
Le concept d’ambassadeur
de la diversité, ça fait
plusieurs années que ça existe.
Dans un café, NATHALIE accueille EVELYNE NADINE BILOA L’ABBÉE, une nouvelle arrivante, et discute avec elle.
NATHALIE LADOUCEUR : Narratrice
Là où on a le plus grand défi,
c’est vraiment sur la question
de l’intégration. Qu’est-ce
que je fais quand j’arrive
dans la ville ? Qui est là pour
m’accueillir ? Comment est-ce
que je peux m’impliquer au sein
du bénévolat pour accroître ma
capacité et de pouvoir prendre
les compétences avec lesquelles
j’arrive et pouvoir les
transférer dans quelque chose
qui devient très utile pour moi
comme nouvel arrivant.
Dans le café, EVELYNE NADINE est interviewée.
EVELYNE NADINE BILOA L’ABBÉE :
Je suis arrivée en juillet
dernier. L’arrivée a été facile,
mais l’intégration, je peux pas
dire oui. Quand je suis arrivée,
je me sentais seule parce que
je voyais pas les visages
des miens et j’aurais voulu
être assistée, accompagnée.
NATHALIE et EVELYNE NADINE discutent ensemble au comptoir du café.
NATHALIE LADOUCEUR : Narratrice
Concrètement, on devait aller
chercher des ambassadeurs de la
place puis on s’est dit : Est-ce
qu’il y a des gens qui partagent
le même désir, comme nous,
de vouloir être accueillants ?
On est allés chercher
une quinzaine de personnes.
Dans le café, NATHALIE est interviewée.
NATHALIE LADOUCEUR :
Des gens qui ont démontré
un intérêt de vouloir
être un ambassadeur ou une
ambassadrice de la diversité
parce que la majorité de ces
gens-là, c’est des gens qui ont
immigré et ils savent quel a été
le processus par lequel ils
ont vécu une intégration dans la
communauté. Donc, ils arrivent
avec une expérience que
moi, traditionnellement,
je n’ai pas eue.
C’est des choses concrètes qu’on
fait aux ambassadeurs de la
diversité. Ça, c’est au niveau
de se sensibiliser à qu’est-ce
qui existe, qu’est-ce qu’on peut
faire comme activité concrète.
Aller chercher la carte
de santé, les accompagner
pour aller voir comment est-ce
qu’on s’habille dans un hiver
lorsqu’on vient d’un pays chaud
et qu’on a jamais vu la neige.
C’est un accompagnement qui va
durer à long terme et on va
l’accompagner là où il le faut.
Sur un banc de part, NATHALIE et EVELYNE NADINE se tapent dans la main.
Texte informatif :
Sudbury, l’accueil et l’emploi
Dans son bureau, ROBERT BROUILLETTE, président de City Welding Sudbury, est interviewé.
ROBERT BROUILLETTE :
Mon nom, c’est Robert
Brouillette, je suis le
propriétaire et le président
de City Welding ici à Sudbury.
Ça fait au moins une dizaine
qu’il y a une pénurie incroyable
à travers du Canada par
rapport à la main d’oeuvre.
Présentement, on compte environ
45, 47 employés. 35 % de ces
employés, c’est des travailleurs
immigrants. Ce serait
quasiment impossible, sinon
impossible sans les travailleurs
immigrants. Pour moi, c’est
vraiment important que je me
déplace pour aller passer des
entrevues dans leur pays pour
voir leur milieu. Et aussi, ça
leur donne la confiance pour…
à quel niveau que moi je suis
personnellement en tant que
propriétaire de la compagnie.
C’est très important,
l’intégration, une fois que
les travailleurs immigrants
arrivent ici à Sudbury,
avec la température,
le changement de culture.
Dans un grand bureau, MOUSSA JALLOUL, un nouvel arrivant, est interviewé.
MOUSSA JALLOUL :
Je suis arrivé ici au Canada
depuis deux semaines.
La présence de Robert dans mon
entourage, premièrement, c’est
rassurant parce que tu sens
que t’es pas seul. Tu es
encadré par quelqu’un du pays.
ROBERT BROUILLETTE :
Avant leur arrivée, je vais rencontrer
les locataires, je négocie
pour leur loyer, je m’occupe
de recueillir des meubles,
je les accueille à l’aéroport,
c’est moi qui fixe le
rendez-vous à la banque pour
leur ouvrir un compte de banque.
Je m’implique à 100 %. C’est moi
qui suis en charge parce que
pour moi, c’est une grosse
partie de notre main d’oeuvre.
Sans eux, beaucoup de notre
croissance serait pas possible.
Texte informatif :
Hamilton, l’entraide des jeunes
Dans un couloir d’école, LYNN HADLEY et MARIAM HASSAN DEHYE, travailleuses d’établissement dans les écoles, marchent parmi les casiers.
LYNN HADLEY : Narratrice
Je suis Lynn Hadley,
je suis travailleuse
d’établissement dans les écoles.
MARIAM HASSAN DEHYE : Narratrice
Je m’appelle Mariam Hassan
Dehye. ça fait sept ans
que je suis au Canada
et plus précisément
à la ville d’Hamilton.
Dans une classe, LYNN et MARIAM sont interviewées.
LYNN HADLEY :
Les travailleurs et
travailleuses d’établissement
dans les écoles sont des
professionnels qui donnent
un appui aux familles
nouvellement arrivantes.
On sert vraiment d’un lien
entre l’école et la famille.
Texte informatif :
Dans le cadre de cette initiative d’accueil, les « TÉÉ » aident de jeunes leaders, dits alliés, à assumer leur rôle de mentor auprès des élèves nouvellement arrivés.
MARIAM HASSAN DEHYE :
L’allié est un élève
intentionné, qui vient
de soi-même. Il est motivé
vraiment à aider un élève
nouvellement arrivé.
Dans une classe, ARTHUR TCHANGOU, allié à l’école secondaire Académie catholique Mère-Teresa, est interviewé.
ARTHUR TCHANGOU :
Pour aider les nouveaux
arrivants, je peux leur
faire visiter l’école,
leur montrer comment fonctionne
le système scolaire, le
présenter à des nouvelles
personnes, les aider
à s’intégrer, comme, dans mon
groupe. Je peux dire que les
gens se sentent plus à l’aise
grâce à mes interventions, car
d’abord, ils ont de la confiance
envers moi parce qu’ils savent
que j’ai traversé cette étape.
MARIAM poursuit son témoignage.
MARIAM HASSAN DEHYE :
Le fait de l’entourer,
de discuter avec lui et de
le familiariser vraiment avec
le service de l’école et tout,
l’élève se sent plus confiant.
Il se sent encore plus à l’aise
de confier ce qu’il a et puis
nous montrer vraiment ses
talents, son savoir-faire. Donc,
c’est quelque chose qui est en
train d’aider l’enfant de sortir
vraiment de son isolement.
Des extraits vidéo présentent NATHALIE, TAIEB, ROBERT, MARIAM dans leur environnement de travail. Puis, NATHALIE poursuit son témoignage.
NATHALIE LADOUCEUR :
Être ouvert envers l’autre,
c’est premièrement commencer
à comprendre ma propre culture.
Une fois que j’ai compris
ma culture, mon identité, je
suis maintenant prête à recevoir
et accueillir une autre culture.
TAIEB TAZI :
Le plus qu’on
peut savoir qu’il y a d’autres
gens dans le monde qui ont les
mêmes valeurs plus ou moins
et ont différentes cultures,
différentes religions,
mais, en fait, on est
tous dans le même bateau.
EVELYNE NADINE, TAIEB, un EMPLOYÉ DE ROBERT, ARTHUR, un ÉLÈVE, un autre EMPLOYÉ DE ROBERT, LYNN, MOUSSA et MARIAM sont présentés successivement, souriant.
Générique de fermeture