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TORONTO – Au lendemain de la publication de la mise à jour financière de l’automne du budget de l’Ontario, si le budget alloué au ministère des Affaires francophones (MAFO) est stable, avec 7,9 millions de dollars pour 2023-2024, l’absence de mention des projets liés à la francophonie n’est pas passée inaperçue chez les acteurs franco-ontariens.

« C’est certain qu’il n’y a pas de mention pour l’Université de Sudbury ou de programmes d’appui pour la francophonie ontarienne ou d’annonces en santé », constate le président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) Fabien Hébert.

« Nous avions toutefois moins d’attentes sur cet énoncé économique de l’automne bien que l’on en attende beaucoup du nouveau budget 2024 de mars prochain », modère-t-il, notant également la stabilité du budget du MAFO et les quelques mentions de deux nouvelles écoles francophones à venir.

Parmi les gros dossiers de la francophonie à venir, « on aimerait voir le dénouement d’une université par et pour les francophones à Sudbury qui viendrait combler les programmes postsecondaires en français, en espérant que nos interventions porteront leurs fruits ».

Autre thème francophone important, la santé : « Il y a un processus de revue pour les entités de planification qui doit se terminer. Cela fait 12 ans qu’elles fonctionnent avec le même budget et elles ont besoin de plus. Pour être capable d’offrir des services de qualité, on doit les payer. Nous avons déposé quatre mémoires auprès du gouvernement sur les stratégies en santé. »

« Et puis nous aimerions voir des programmes d’appui à la francophonie ontarienne qui viendraient porter main forte à nos organismes qui sont en difficulté partout », renchérit le directeur de l’AFO.

Il mentionne notamment l’exemple de garderies francophones qui fonctionnent à seulement 60 % de capacité par manque de personnel. « Le salaire pour les éducateurs est trop bas donc les gens s’en vont et des postes restent vacants. Le financement n’est pas adéquat. »

Une déception marquée

La cheffe néo-démocrate Marit Stiles, qui a réagi hier à la publication de l’exercice financier, a d’ailleurs noté l’absence de mention de projets francophones.

« Cet énoncé économique de l’automne ne contient pas une seule mention des affaires francophones, de l’autisme, de la consultation des Premières Nations, des initiatives sur les changements climatiques ou encore de l’agriculture et du soutien à l’agriculture. »

La présidente de l’Association des enseignantes et des enseignants franco-ontariens (AEFO) Anne-Vinet Roy se dit déçue de constater qu’aucun nouveau financement en éducation, « et encore moins pour le système d’éducation en langue française », n’ait été annoncé dans l’énoncé économique de l’Ontario.

« Pourtant, le gouvernement oublie qu’une économie ontarienne solide et forte passe par une éducation de qualité. Un financement adéquat est urgent pour contrer la pénurie du personnel, adresser les enjeux de violence dans les écoles et assurer l’accès à des ressources en santé mentale et pédagogiques en français. »

« Dans le contexte économique actuel, l’éducation demeure plus que jamais une valeur sûre pour un meilleur avenir. Il faut investir dans le système d’éducation financé par les fonds publics pour un enseignement de qualité et une offre équitable de services pour tous les élèves y compris les francophones partout en province », conclut celle-ci.