Mona Fortier nommée ministre de la Prospérité de la classe moyenne

La nouvelle ministre de la Prospérité de la classe moyenne, Mona Fortier. Crédit image: Stéphane Bédard

OTTAWA – Petite surprise dans la liste des ministres que le premier ministre Justin Trudeau vient de dévoiler. La Franco-Ontarienne Mona Fortier est nommée ministre de la Prospérité de la classe moyenne et ministre associée des Finances.

Élue à Ottawa-Vanier depuis 2017, la libérale Mona Fortier était entrée en politique après le décès du précédent député en place, Mauril Bélanger, l’été 2016.

Avant d’être élue, Mona Fortier a notamment occupé le poste de directrice principale des communications et du développement des marchés au Collège La Cité et a dirigé sa propre société de conseils en communications stratégiques.

Elle a également siégé à plusieurs conseils d’administration d’organismes sans but lucratif, tels que l’Hôpital Montfort, le Comité consultatif provincial sur les Affaires francophones en Ontario et le Centre Shaw.

Mona Fortier arrivant au Rideau Hall avec ses parents. Crédit image : Stéphane Bédard

« La ministre Fortier va se concentrer sur la façon de rendre la vie des Canadiens plus abordable, de protéger l’environnement et d’aider les entreprises à prospérer. Elle a aussi toujours en tête la promotion de la dualité linguistique et la recherche du juste équilibre entre la prospérité et la justice sociale », précise le communiqué de presse.

Pendant la récente campagne, Mme Fortier avait été nommée coprésidente du comité national de la plateforme libérale. Un poste qui laissait présager une promotion en cas de victoire des troupes de Justin Trudeau le 21 octobre.

« Comme mère de trois enfants, diplômée de l’Université d’Ottawa, leader communautaire et entrepreneure, elle sait qu’il est important de s’unir en offrant un plan nouveau et ambitieux pour bâtir des communautés fortes et meilleures tout en renforçant la classe moyenne », poursuit le gouvernement minoritaire libéral dans son communiqué.

L’AFO applaudit

Le président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), Carol Jolin, a salué la nomination de Mme Fortier.

« Nous sommes très heureux de la voir accéder à un poste de ministre. C’est une Franco-Ontarienne convaincue! Elle est une belle ambassadrice pour la francophonie ontarienne et un bel exemple pour nos jeunes, car ça les encourage à persévérer, à s’impliquer en francophonie et à viser des positions politiques », a-t-il confié à ONFR+.

Même si le poste de Mme Fortier n’est pas relié directement à la francophonie et aux langues officielles, M. Jolin se dit confiant que sa nomination fera une différence.

« Quand on a un Franco-Ontarien à des postes aussi importants, ça fait une différence, car ça permet d’avoir une lentille francophone. Mona Fortier a toujours la lentille francophone dans tout ce qu’elle fait. Elle va faire avancer nos dossiers et nous sommes confiants qu’elle va continuer à s’impliquer en francophonie. C’est une excellente nouvelle! »

Seule Franco-Ontarienne

Mona Fortier est aussi la seule députée franco-ontarienne présente dans la liste des 36 ministres assermentés, ce mercredi. Le 21 octobre dernier, jour des élections, ils sont pourtant plusieurs à avoir remporté leurs sièges chez les libéraux, tels Francis Drouin dans Glengarry-Prescott-Russell, Marie-France Lalonde dans Orléans, Marc Serré dans Nickel Belt, Anthony Rota dans Nipissing — Timiskaming et Paul Lefebvre dans Sudbury. 

Une définition plus large pourrait toutefois inclure les députées ontariennes Catherine McKenna ou Chrystia Freeland qui parlent les deux langues officielles et qui ont respectivement été nommées ministre de l’Infrastructure et des Collectivités et vice-première ministre et ministre des Affaires intergouvernementales.

Le député Dan Vandal avec son épouse. Crédit image : Stéphane Bédard

Mme Fortier n’est toutefois pas la seule ministre issue des communautés francophones en situation minoritaire, puisque Dan Vandal, député franco-manitobain de Saint-Boniface-Saint-Vital, fait lui aussi son entrée au cabinet, comme ministre des Affaires du Nord. Lors de son précédent mandat, M. Vandal siégeait au comité permanent des langues officielles.

« C’est intéressant d’avoir des francophones en contexte minoritaire autour de la table. Même s’ils n’ont pas de responsabilités directes envers la francophonie et les langues officielles. Mme Fortier va pouvoir négocier avec le Bloc québécois, car son portefeuille était une priorité du parti et que le Parti libéral a besoin d’appui. Quant à la nomination de M. Vandal, un francophone de l’Ouest, ça va apporter une différente perspective », juge le politologue à l’Université d’Ottawa, Martin Normand.

En revanche, celui-ci s’explique mal la rétrogradation de la députée acadienne Ginette Petitpas Taylor, qui a perdu le portefeuille de la Santé.

« C’est un deuxième camouflet pour l’Acadie après la nomination d’une lieutenante-gouverneure unilingue anglophone. Mme Petitpas Taylor était une voix forte autour de la table, c’est une grosse perte et les Acadiens du Nouveau-Brunswick auront une voix réduite autour de la table », estime-t-il.

Ces derniers pourront toutefois se consoler avec le maintien au cabinet de Dominic LeBlanc, qui a été nommé président du Conseil privé.

Article écrit en collaboration avec Benjamin Vachet