NPD : clap de fin pour France Gélinas aux Affaires francophones

La néo-démocrate, France Gélinas.Crédit image: Archives #ONfr

TORONTO – Après près de dix ans à titre de porte-parole néo-démocrate aux Affaires francophones, France Gélinas passe le flambeau. La députée de Nickel Belt restera seulement porte-parole en matière de Santé, après l’annonce du cabinet fantôme par le Nouveau Parti démocratique (NPD) de l’Ontario ce jeudi. L’élu de Mushkegowuk-Baie James, Guy Bourgouin, lui succède aux Affaires francophones.

SÉBASTIEN PIERROZ
spierroz@tfo.org | @sebpierroz

En entrevue avec #ONfr, Mme Gélinas reconnaît que le choix fut plutôt cornélien. La moisson de 40 députés du parti d’Andrea Horwath aux élections provinciales du 7 juin ne lui laissait pas la possibilité de conserver sa double casquette à la fois à la Santé et aux Affaires francophones.

Physiothérapeute de formation et ancienne directrice du Centre communautaire du Grand Sudbury, l’élue franco-ontarienne a tout de même opté pour le portefeuille de la Santé. Mme Horwath l’a aussi nommé whip en chef du parti.

« J’ai pris cette décision, car j’ai confiance en Guy Bourgouin. C’est quelqu’un qui connaît la francophonie, il la vit. Il a aussi des qualités humaines, c’est un gros travailleur, un bon vivant. Je me sens donc rassurée. »

Nommée porte-parole aux Affaires francophones pour son parti en novembre 2008, France Gélinas est très rapidement devenue l’un des visages politiques les plus familiers pour les francophones en milieu minoritaire.

« La grande réussite de Mme Gélinas, c’est d’avoir poussé pour le projet de loi en faveur d’une université franco-ontarienne », analyse la politologue du Collège militaire de Kingston, Stéphanie Chouinard. « Elle a été une alliée incontournable pour le Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO). »

La députée de Nickel Belt, élue pour la première fois sur les bancs de Queen’s Park en 2007, n’a donc jamais connu le pouvoir. « J’ai fait beaucoup de travail de fond pour les francophones, notamment sur la création de l’université franco-ontarienne et l’indépendance du commissaire aux services en français, François Boileau. Il avait fallu déposer cinq projets de loi pour parvenir à ce que son bureau soit indépendant. »

Pour Mme Chouinard, il est clair que France Gélinas pourrait continuer de rendre de précieux services aux Franco-Ontariens. « Au niveau de la santé, les francophones ont beaucoup de priorités. On a vu, par exemple, cette semaine avec le retard pris dans le transfert du Centre Jules-Léger. Ce sont des dossiers très spécifiques que Mme Gélinas connaît bien. Elle sera très vigilante vis-à-vis de la lentille francophone en cas de coupures annoncées dans le domaine de la santé. »

Guy Bourgouin, un profil semblable

Le successeur de France Gélinas aux Affaires francophones, Guy Bourgouin, n’est pas connu pour avoir la langue dans sa poche. Ancien représentant syndical pendant 21 ans, le néo-démocrate avait surpris lors d’un débat organisé par #ONfr entre les candidats dans la circonscription de Mushkegowuk-Baie James durant la campagne électorale. Le futur député s’était alors déclaré en faveur du bilinguisme officiel de la province de l’Ontario. Une position qui n’était pas dans la plate-forme électorale de son parti.

Guy Bourgouin, nouveau porte-parole aux Affaires francophones pour son parti. Archives #ONfr

« Aura-t-il le grand pouvoir d’assurer la position de son parti vers sa position personnelle, c’est toute la question », résume Mme Chouinard. « Sa déclaration sur le bilinguisme officiel montre en tout cas qu’il n’a pas peur d’afficher ses couleurs, qu’il est dans la promotion de la francophonie, et pas seulement la protection. France Gélinas n’avait pas peur de dire sa façon de penser, Guy Bourgouin pourrait être un profil semblable. »

Un cabinet fantôme élargi

Tous les députés du NPD ont obtenu une fonction de porte-parole. Parmi les élus francophones du caucus néo-démocrate, Michael Mantha (Algoma-Manitoulin) est nommé au Développement du Nord, et des Mines, Gilles Bisson (Timmins) reste quant à lui leader parlementaire.

À noter qu’au moment de mettre ces informations sous presse, M. Bourgouin n’avait pas encore répondu à nos demandes d’entrevue.