Ontario dans l’OIF : trop tôt pour devenir membre de plein droit
TORONTO – La ministre déléguée aux Affaires francophones de l’Ontario, Marie-France Lalonde, est catégorique : l’Ontario ne sera pas membre de plein droit de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) dans un avenir rapproché et refuse de fournir un échéancier à ce sujet.
JEAN-FRANÇOIS MORISSETTE
jmorissette@tfo.org | @JFMorissette72
La Secrétaire générale de l’OIF, Michaëlle Jean, aimerait voir l’Ontario devenir membre de plein de droit de son organisation dès le prochain Sommet de la Francophonie, qui se déroulera en Arménie en 2018, a-t-elle confié lors d’une entrevue avec #ONfr.
La ministre déléguée aux Affaires francophones, Marie-France Lalonde, n’est pas aussi catégorique sur le sujet. Selon cette dernière, l’Ontario deviendra membre de plein droit de l’OIF un jour, mais refuse de partager publiquement une date butoir pour y arriver.
« La première ministre [Kathleen Wynne] a été claire. Elle vise un statut de plein droit, mais à savoir quand, je crois qu’il est encore trop tôt pour m’avancer », a-t-elle déclaré.
« Nous avons toujours dit que l’on commençait avec un statut d’observateur et le but visé est toujours d’aller vers un statut de plein droit », a-t-elle également soutenu.
La ministre déléguée aux Affaires francophones s’envolera de nouveau pour Paris afin de rencontrer, le 10 juillet prochain, les représentants des autres membres observateurs de l’OIF. La rencontre, conviée à la demande de la Secrétaire générale de l’OIF, permettra à Michaëlle Jean de partager ses attentes à l’endroit des états observateurs.
La Francophonie compte 26 membres observateurs. L’Ontario s’aligne ainsi avec des pays, tels que la Corée du Sud, la Croatie et le Mexique.
Marie-France Lalonde soutient que suite à ces rencontres, elle sera en meilleure position pour juger des prochaines actions que doit poser l’Ontario pour s’illustrer sur la scène internationale francophone.
L’argent n’est pas un frein, assure Marie-France Lalonde
La ministre déléguée aux Affaires francophones assure que la contribution financière exigée aux membres de plein droit de l’OIF n’est pas un frein aux ambitions de l’Ontario.
« L’aspect financier ne va pas déterminer la décision de devenir membre de plein droit » – Marie-France Lalonde.
La contribution des membres de plein droit de l’OIF est calculée en fonction du PIB de l’État. Selon des estimations, l’Ontario devra injecter près de 2,5 millions de dollars dans l’organisation s’il devient membre de plein droit.
Par ailleurs, Marie-France Lalonde dément catégoriquement que l’aspect financier et la volonté de la province de percer le marché africain sont des motivations de son gouvernement pour joindre la Francophonie.
« Je n’ai pas entendu cela, un argument économique pour faire décider quelque chose », assure-t-elle.
Pour Marie-France Lalonde, c’est plutôt l’élection de Justin Trudeau qui a changé la donne.
« Les étoiles étaient juste bien enlignées. Si on regarde historiquement, c’est quelque chose qui a toujours été considéré », note-t-elle.
Pas de nouveau « sherpa » cette année
Lors de son séjour à Paris, en juillet, Marie-France Lalonde participera également à la rencontre des « sherpas » des États membres, afin de préparer la rencontre ministérielle de la Francophonie qui aura lieu en novembre prochain.
Pour le moment, Mme Lalonde soutient qu’elle restera « sherpa » de la francophonie ontarienne jusqu’à la fin de l’année ou jusqu’à la nomination d’un nouveau représentant de l’Ontario français au sein de l’OIF.
Mme Lalonde a refusé de dire si des personnes avaient été approchées pour ce poste par le gouvernement ontarien ou si un échéancier a été fixé pour effectuer cette nomination.
« La première ministre est en train de regarder qui elle pourrait nommer outre que moi », a précisé la ministre.
« Je ne crois pas qu’il va y avoir des changements immédiats à ce niveau », ajoute-t-elle.
L’Ontario est entrée au sein de l’OIF à titre de membre observateur en novembre dernier.