« On part pour une nuit en Afrique » avec le Cabaret africain de Sudbury

Gouled Hassan, coordonnateur de projets du Contact interculturel francophone de Sudbury explique la recette du succès du Cabaret africain de Sudbury. Crédit image : Inès Rebei

[ENTREVUE EXPRESS]

QUI :

Gouled Hassan est le coordonnateur de projets du Contact interculturel francophone de Sudbury (CIFS).

LE CONTEXTE :

Le CIFS est en charge du deuxième plus vieux cabaret africain de l’Ontario qui aura lieu samedi à Sudbury, comme à son habitude à guichet fermé. Il aura lieu pour la première fois à pleine capacité depuis la pandémie et la désignation de Sudbury comme communauté francophone accueillante.

L’ENJEU :

À l’occasion du Mois de l’histoire des Noirs, le 23e Cabaret se veut un moyen de rassembler les communautés culturelles et offrir un voyage en Afrique le temps d’une nuit.

« Pour ceux qui ne le sauraient pas, qu’est-ce que le Cabaret?

La manière de mieux le présenter c’est vraiment de dire qu’on part pour une nuit en Afrique. On mange à l’africaine, on danse à l’africaine, on s’habille à l’africaine, on regarde un défilé de mode africain et l’ambiance est vraiment magique. C’est une façon pour la diversité de partager notre culture, notre héritage, notre patrimoine avec les gens qui n’ont peut-être pas eu la chance de visiter ou de vivre ces expériences interculturelles.

Quel est le thème pour cette 23e édition?

Le format est le même, mais cette fois-ci on a changé le thème du voyage, car chaque année on part découvrir différentes régions ou pays. L’an passé, l’emphase était placée sur la Côte d’Ivoire et, cette année, c’est le Burkina Faso.

On peut espérer une belle prestation musicale encore une fois?

Oui, on a Amadou Kienou, qui est un danseur et un musicien auteur-compositeur burkinabé très connu au Canada. Il a fait des tournées avec plusieurs grands artistes africains de renommée, Manu Di Bango, Angelique Kidjo du groupe Kassav, Youssou N’dour…Il est connu à l’international aussi et est réputé pour être un des seuls artistes à faire du griot au Canada.

Sentez-vous un engouement croissant pour le Cabaret depuis ses débuts?

Absolument, le Cabaret africain c’est un de ces événements auquel lorsqu’on y participe une fois, on veut y retourner à chaque fois. Mais à cause de l’espace que nous avons, c’est difficile parce que c’est à capacité limitée et, chaque année depuis la cinquième édition, c’est à guichet fermé.

Quelles sont vos attentes par rapport à cette année?

Qu’on puisse être capable de partager la culture africaine, de montrer que la communauté francophone maintenant est de plus en plus issue de la diversité. On est en train de créer des espaces et des ponts, des espaces d’échange et des ponts de communication entre les deux communautés pour qu’on puisse bâtir une francophonie qui est forte grâce à sa diversité.

Comme l’a montré le dernier recensement, la communauté africaine est de plus en plus présente à Sudbury, comment définir cette francophonie aujourd’hui?

Le visage de la francophonie est vraiment changeant, comme l’ont montré les statistiques, mais bien avant elles, on le voyait déjà sur le terrain. On l’a dit, la diversité se voit partout, alors il y a des atouts, mais aussi des défis qui viennent avec. Donc notre but et objectif, c’est comment on capitalise sur ces atouts puis on diminue les défis pour que tout le monde puisse se considérer partie prenante dans cette communauté. Quand quelqu’un s’installe ici, il doit être capable de contribuer au sein de la communauté et sentir qu’il y appartient.

Ces communautés s’intègrent-elles mieux dans le paysage sudburois?

À Sudbury et dans le Nord de l’Ontario, nous avons une communauté culturelle, que ce soit africaine ou autre, qui est très jeune. Ces jeunes sont formés dans nos universités, et ont vécu dans nos communautés et qui ont beaucoup à apporter que ce soit en terme économique, social ou culturel. Ça c’est quelque-chose qui change la donne et sur lequel on doit désormais compter.

Quels pays sont les plus présents aujourd’hui parmi la communauté africaine de Sudbury?

Le pays vraiment bien représenté aujourd’hui est la Côte d’Ivoire, mais il faut dire qu’il y a beaucoup d’autres communautés qui sont très importantes. La communauté congolaise, haïtienne, burundaise, rwandaise etc. Chacune grandit à sa façon et chacune grandit par vague, mais je peux dire que la vague récente c’est vraiment celle de la Côte d’Ivoire. »