Pour la première fois, l’Ontario atteint sa cible en immigration francophone
L’Ontario a atteint sa cible de 5 % en immigration francophone pour la première fois depuis sa mise en place en 2015. C’est ce qui ressort des derniers chiffres portant sur l’année 2022. L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) estime de son côté que le gouvernement Ford devrait augmenter son objectif.
En 2022, ce sont 9 760 nouveaux résidents permanents d’expression française que l’Ontario a accueillis sur un total de 16 370 à l’échelle du pays, selon les données d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC). Les 9 760 francophones arrivés en 2022 en Ontario représentaient 5,3 % de l’immigration provinciale. De ces 9 760 francophones, 76 %, soit 7 480 étaient des immigrants économiques, selon IRCC.
L’Ontario dépasse ainsi la cible de nouveaux résidents francophones, implantée par le gouvernement de Kathleen Wynne il y a huit ans. À l’époque, l’objectif de 5 % correspondait au poids des Franco-Ontariens dans la province, qui a toutefois baissé assez fortement selon les dernières données du Recensement. En 2021, l’Ontario avait accueilli 3 702 nouveaux arrivants francophones, pour une proportion de 4,1 %.
La concrétisation de cette cible n’est pas surprenante sachant que le Canada a aussi atteint la sienne de 4,4 % en 2022, pour la première fois depuis son implantation en 2003. Le fédéral doit annoncer cette année à combien il compte augmenter sa cible, alors que les organismes demandent à ce qu’elle soit fixée à 12 % dès 2024.
L’AFO veut une nouvelle cible
Si à l’AFO, on se dit « très heureux » de l’atteinte de la cible, on estime que la province devrait « emboîter le pas » du fédéral en « se dotant d’un mécanisme pour augmenter la cible », affirme son président Fabien Hébert.
« L’augmentation de la cible va se traduire directement dans un impact positif pour la communauté franco-ontarienne. L’immigration, c’est une des solutions aux problèmes de la pénurie de main-d’œuvre », avance-t-il, citant les besoins en personnel francophone qualifié dans les domaines de la santé et de l’éducation.
Depuis plusieurs mois, le ministre de l’Immigration ontarien Monte McNaughton demande au fédéral d’octroyer plus de pouvoirs à la plus grande province canadienne pour la sélection d’immigrants. En ce moment, la province peut sélectionner 5 % des immigrants issus du bassin canadien alors que des provinces comme le Québec et la Nouvelle-Écosse peuvent sélectionner une beaucoup plus grande proportion.
Le président de l’AFO admet que l’idée est « intéressante », car elle pourrait permettre de développer un mécanisme pour favoriser l’immigration francophone.