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Crédit image: Stéphane Bédard

OTTAWA – Le gouvernement Trudeau n’imposera pas de compressions de 3,3 % à la Société Radio-Canada, comme le redoutaient les hauts dirigeants de l’institution. Les administrateurs de la société d’État avaient annoncé en décembre leur intention de supprimer 250 postes en français, soit 10 % de son effectif total, en lien avec l’exercice budgétaire du fédéral.

Le fédéral augmente même le financement public de Radio-Canada/CBC pour 2023-2024 à 1,4 milliard de dollars, alors qu’il était autour de 1,3 milliard de dollars entre 2021 et 2023, révèlent les dépenses budgétaires du gouvernement Trudeau.

« Nous avons pris la décision de ne pas couper l’argent pour CBC/Radio-Canada », a affirmé la présidente du Conseil du Trésor, Anita Anand, en conférence de presse, jeudi au Parlement. Le Conseil du Trésor est l’entité qui supervise les dépenses du gouvernement fédéral.

Ottawa avait annoncé, lors de sa mise à jour économique à l’automne, vouloir trouver des économies de près de 15 milliards de dollars, notamment en imposant des compressions de 3,3 % à chaque ministère fédéral.

« Peut-être prématurément, avant les Fêtes, ils [Radio-Canada/CBC] ont annoncé des réductions, mais nous n’avions pas fini notre processus à ce moment. Maintenant, nous avons fini ce processus et nous avons déterminé que CBC/Radio-Canada fait face à beaucoup de problèmes. Nous savons que c’est difficile pour eux en ce moment et nous voulons maintenir l’accès aux nouvelles pour les Canadiens et Canadiennes », a expliqué Anita Anand.

En décembre, le radiodiffuseur annonçait des compressions budgétaires de 125 millions de dollars, dont 40 millions de dollars en programmation. Il avait aussi annoncé le retrait de 800 postes, dont 250 pour le secteur francophone. Devant les élus parlementaires en janvier, la PDG de la société d’État Catherine Tait avait répété à de multiples reprises qu’il s’agissait de « projections » qui pourraient être compensées « par une amélioration du financement du gouvernement et une amélioration des résultats des revenus publicitaires ».

Catherine Tait avait admis devant les parlementaires que d’être exempté d’un tel exercice de compressions de 3,3 % était « un scénario qui aiderait ».

Appelé à réagir, le média public a indiqué que malgré l’exemption accordée par Ottawa, ça ne sera pas suffisant, car « nous devons toujours faire face à des pressions budgétaires importantes, notamment la hausse des coûts de production, la diminution des revenus publicitaires à la télévision et la concurrence féroce des géants du numérique ».

« En attendant, nous restons déterminés à minimiser le plus possible les effets sur notre personnel ainsi que sur les émissions et les services que nous offrons aux auditoires canadiens », a déclaré Emma Iannetta, première spécialiste, Relations médias et Stratégie et Affaires publiques pour l’entreprise.