Ouverture d’un tout premier centre de santé francophone en Colombie-Britannique
VANCOUVER – Depuis le début du mois de novembre, les habitants du Grand Vancouver peuvent compter pour la première fois en Colombie-Britannique sur la présence d’un premier centre de santé communautaire bilingue.
Annoncé en juin dernier par l’ancien ministre de la Santé et des Affaires francophones Adrian Dix, le centre situé dans l’Est de Vancouver est le premier de ce genre pour les francophones dans la province. Il offre des soins de santé primaire et compte près d’une quinzaine de postes comme des médecins de famille, des infirmières praticiennes et des travailleurs sociaux réservés à des professionnels de la santé bilingues.
« Là, on est à peu près à dix. On est encore à la recherche de médecins et d’infirmières mais c’est très difficile de trouver des professionnels de la santé qui parlent français en Colombie-Britannique, qui veulent venir travailler à Vancouver. On y arrive petit à petit », affirme la directrice générale du centre Nour Enayeh qui occupe aussi le même poste pour le RésoSanté Colombie-Britannique.
Le centre a ouvert le 4 novembre dernier aux habitants du Grand Vancouver et l’objectif est d’aller rejoindre près de 4 400 patients par année.
« On a quand même une assez petite communauté alors les bruits courent vite. On a déjà beaucoup d’appels, de questions et de demandes, donc ça va vite », lance Mme Enayeh.
À l’heure actuelle, il est presque impossible ou très très compliqué de trouver des services en français dans le système de santé provincial, affirme celle qui dirige aussi l’organisme RésoSanté Colombie-Britannique. Seuls des services de traduction sont parfois offerts alors. La province compte au moins 1 500 praticiens qui disent être en mesure d’offrir des soins de santé en français, soit près d’un 1 % des travailleurs dans ce domaine au niveau provincial.
Cette nouvelle clinique, un projet en préparation depuis près de quatre ans, viendra donc combler un grand besoin notamment auprès de la population immigrante francophone, affirme Nour Enayeh
« On sait que les immigrants francophones arrivent en meilleure santé une fois arrivés qu’après quelques années. Donc, on sait qu’il y a une demande avec les nouveaux arrivants qui souvent n’ont pas l’anglais assez fort pour parler de leur santé. »
En plus de services avec et sans rendez-vous, la nouvelle clinique effectuera aussi de la télémédecine notamment pour les patients hors de la région métropolitaine.
« Comme on a 50 % de la population francophone de la Colombie-Britannique qui est dans le Grand Vancouver, on commence par Vancouver et petit à petit, on va essayer d’étendre nos services à la province en générale », prévoit-elle.
« On veut voir avec le ministère de la Santé si on peut agrandir nos services à la province. On avait un concept d’un Hub and spoke (réseau en étoile) où ce centre de santé serait un Hub, mais on aurait des professionnels de santé dans les régions qui parlent français et avec qui on travaillerait directement. Ça serait une étape à suivre avec la télémédecine », précise-t-elle.
Près de 330 000 personnes se disent capables de soutenir une conversation en français en Colombie-Britannique, soit près de 6,6 %, alors que 1,1 % de la population a la langue de Molière comme première langue officielle parlée.