Panne de courant à -51 °C : les excuses tardives d’Hydro One passent mal à Hearst

HEARST – Presque deux mois après la panne électrique qui avait poussé la Ville à décréter l’état d’urgence, c’est finalement mardi soir qu’Hydro One a formellement présenté ses excuses pour son manque de communication devant le conseil municipal de Hearst.
« Nous sommes ici pour présenter des excuses avant tout et pour faire mieux », a déclaré mardi soir à Hearst la vice-présidente exécutive d’Hydro One Works, Teri French.
C’était lors de l’une des journées les plus froides de l’année, le 20 janvier dernier, que la ville de Hearst s’est retrouvée sans électricité alors que deux disjoncteurs avaient dysfonctionné.
Plus de 350 résidents et près de 500 autres clients le long de la route 11 étaient alors privés de courant. Le maire de Hearst a évoqué l’exemple d’une femme âgée et seule qui aurait pu succomber au froid, mais qui a pu être transportée vers l’hôpital.
« Il faisait moins 51 degrés dehors, ce n’est pas acceptable », a lancé le maire Roger Sigouin à Mme French qui a reconnu qu’il avait raison.
« Mensonge à la con »
Le maire Sigouin a rappelé que le manque de transparence et de communication d’Hydro One sur l’heure de retour de l’électricité avait retardé l’organisation de la Ville qui a néanmoins choisi de déclarer l’état d’urgence en matinée.
« Là où nous avons fait la plus grande erreur, c’est au niveau de l’heure estimée de la restauration. Nous vous avons dit 9 heures parce que nous pensions avoir trouvé le problème. Quelque chose d’autre s’est produit et nous l’avons repoussée », continue Teri French.
Et d’ajouter : « Ce n’est pas une excuse, c’est la façon dont cela s’est produit et cela ne vous a pas donné la capacité de préparer votre communauté pour un centre de réchauffement. »

La responsable d’Hydro One a assuré aux conseillers qu’ils verraient des améliorations et une meilleure communication à l’avenir.
De son côté le conseiller Joël Lauzon s’est montré dubitatif, qualifiant les mots de Mme French de « mensonge à la con » (traduction libre de l’anglais ‘bald-face lie‘)
« Vous n’avez pas fait votre travail. La communication n’était pas là. Vous ne pouvez pas me dire le contraire », a ajouté M. Lauzon.
Intervention grâce aux médias
Le conseiller en a profité pour indiquer que les retours d’Hydro One n’avaient commencé qu’après l’apparition du maire sur CTV News Northern Ontario.
« Tout à coup, des choses ont commencé à se produire et les gens ont commencé à communiquer avec nous, les appels étaient renvoyés », a déclaré M. Lauzon.
Le maire Roger Sigouin avait aussi, à l’époque, demandé qu’Hydro One fournisse du café et des beignets pour le centre de réchauffement préparé par la Ville, sans succès.
« La réponse qu’il a reçue était ‘’c’est quelque chose que nous ne faisons pas, ce n’est pas dans nos politiques’’ », a continué M. Lauzon.
« Ce point est juste. Le café et les beignets, c’était absolument une faute de notre part. Je ne cherche pas d’excuse, ils l’ont pris au pied de la lettre. Nous aurions dû demander à notre équipe des communications et de la gestion des urgences de travailler avec le groupe. »

Un don de 2500 dollars
En fin de rencontre, Hydro One s’est engagée à mieux coopérer avec la Corporation de distribution électrique de Hearst pour améliorer toute situation possible à l’avenir.
Mme French a également promis de rester en contact avec la Ville au sujet des futures améliorations et de mises à jour à apporter dans la région, car Hearst souhaite attirer plus d’industries minières et industrielles.
La fonctionnaire d’Hydro One a également fait un don, en son nom et au nom d’Hydro One, de 2 500 dollars à son centre communautaire pour améliorer ses installations.
Une séance d’information est prévue pour Kapuskasing à une date ultérieure.