De gauche à droite, Kenneth Jones, président par intérim du Parti de l’Ontario Nord, Jacques Ouellette, chef du Parti, Andy Wolff, trésorier du Parti. Gracieuseté de Jacques Ouellette

LONGLAC – Vous connaissez probablement le Nouveau Parti bleu ou encore le Parti libertarien, mais avez-vous déjà entendu parler du Parti de l’Ontario Nord? Fondé en 1977, ce tout petit parti existe pourtant encore et c’est un Franco-Ontarien qui est à sa tête aujourd’hui.

L’indépendance du Nord de l’Ontario du reste de la province : voilà l’idée derrière la fondation de ce parti. Fondé à la fin des années 70 par Ed Deibel, commerçant et ex-conseiller municipal de North Bay, le parti portait alors le nom de Northern Heritage Party.

À l’époque, la petite ville du nord-ouest de Geraldton était pressentie pour être la nouvelle capitale provinciale de cette hypothétique 11e province canadienne.

Le parti a ensuite été dissous en 1985 et relancé en 2010 avec le nouveau nom de Parti de l’Ontario Nord. L’objectif de séparer la région du reste de l’Ontario a finalement été abandonné en 2018.

Ed Deibel avait recueilli 10 600 signatures pour la création du Parti en 1977. Peu de temps le gouvernement a créé le nouveau ministère des Mines et du Nord. Source : Facebook

Pas d’espoir de gagner

L’objectif aujourd’hui pour le Parti : faire entendre la voix du nord à Queen’s Park. Loin de se faire des illusions, le chef du Parti explique qu’il a bien conscience de n’avoir aucune chance de remporter les élections.

« On n’a pas pour vision de gagner les élections. On veut juste pousser les autres partis, surtout celui au pouvoir de prendre des décisions qui soient bonnes pour le Nord Ontario », confie Jacques Ouellette.

M. Ouellette dit avoir été pris de court par ces élections anticipées et n’a pu rassembler que trois candidats cette année. Lors des élections de 2018, le Parti en comptait 10 et avait recueilli 5 912 voix.

Parmi ceux en lice pour ces élections, on compte Daniel K. Campbell pour la circonscription de Thunder Bay – Superior Nord, Kenneth Jones pour Thunder Bay – Atikokan et Theresa Leppich pour Kiiwetinoong.

M. Ouellette a reçu plusieurs critiques de personnes reprochant au Parti de contribuer à diviser le vote et favoriser la réélection du gouvernement progressiste-conservateur. Celui-ci se veut rassurant et confirme qu’il est conscient que l’influence de sa formation politique reste à bâtir.

« Si on pouvait avoir juste une personne, ça nous permettrait de parler à M. Ford, car il ne comprend pas du tout la réalité du Nord », ajoute-t-il. Le Parti n’a jamais réussi à faire élire des candidats.

Par, pour et avec le Nord

Derrière la plupart des mesures proposées dans la plateforme du Parti, il y a ce protectionnisme du nord de la province dans la plupart des secteurs.

En voici quelques-unes :

  • Exiger qu’au moins 50 % de nos ressources naturelles provenant de l’exploitation minière et forestière soient produites dans le Nord de l’Ontario.
  • Créer un ministère des Ressources naturelles du Nord de l’Ontario, situé dans le Nord de l’Ontario et géré par les Ontariens du Nord.
  • Améliorer l’état des routes et remettre en service du Northlander, en allongeant le trajet vers Hearst au lieu de Timmins.
  • Des avantages fiscaux pour toute nouvelle entreprise s’établissant dans le Nord.
  • Interdire l’élimination des déchets nucléaires dans le Nord.
  • Agrandir les hôpitaux du Nord, créer des sites pour accueillir les familles du Nord qui doivent parcourir plus de 250 km pour soigner des proches.
À l’origine, le Parti souhaitait que les revenus tirés des mines et des forêts dans le Nord y restent. Gracieuseté de Jacques Ouellette

Fusion des conseils francophones…et anglophones

Le Parti a aussi plusieurs propositions en lien avec l’éducation dans le Nord. Entre autres, on met de l’avant l’idée de tenir un référendum pour fusionner les conseils scolaires français, anglais, publics et catholiques.

Le but? Réduire la concurrence au niveau du financement entre les conseils et le chevauchement du zonage scolaire, éliminer les dépenses administratives redondantes, etc.

Celui qui se considère comme un fier Franco-Ontarien estime qu’il n’y a pas de risque pour la minorité francophone avec ce projet d’amalgamation : « Je ne pense pas qu’il y ait un danger pour les francophones, on pourra en parler avec les personnes qui ont des inquiétudes pour les rassurer sur notre proposition. »

« Je crois que ça va venir que c’est réalisable et ça pourrait bien arriver », termine-t-il.