Paul Poirier et Piper Gilles ont terminé 2023 avec une médaille de bronze à la finale du Grand Prix ISU. Crédit image: Patinage Canada / Flavio Valle

[ENTREVUE EXPRESS]

QUI :

Paul Poirier est un patineur artistique né à Ottawa mais qui a grandi dans la région du Grand Toronto. Il fait partie des têtes d’affiche de la danse sur glace canadienne en duo avec Piper Gilles, avec qui il a connu de grands succès depuis 2011.

LE CONTEXTE :

Après avoir terminé troisième lors de la finale du Grand Prix ISU en décembre dernier, le binôme Poirier-Gilles débute l’année 2024 par les Championnats nationaux canadiens de patinage, qui se déroulent à Calgary du 8 au 14 janvier.

L’ENJEU :

En ce vendredi 12 janvier, Paul Poirier et Piper Gilles font leur entrée en lice dans la compétition avec le programme court qu’ils présenteront devant les juges et le public canadien à partir de 15h15, heure de l’Est. Ils effectueront ensuite samedi le programme libre (15h15) pour tenter de décrocher leur troisième médaille d’or en carrière sur cette compétition.

« Votre troisième place à la finale des Grands Prix a-t-elle constitué une déception et avez-vous eu besoin de temps pour la digérer? 

C’était quand même une petite déception, mais, en même temps, je pense que les trois meilleurs couples du monde, dont nous faisons partie, nous sommes quand même tous très forts. Au niveau de notre exécution, nos deux performances à cette compétition n’étaient pas assez précises pour aller sur le haut du podium.

Bien sûr, il y a toujours une petite déception. Mais, de toute façon, que ce soit un succès ou non, on va toujours avoir un petit moment où l’on ressent le tout, mais tout de suite après on va rentrer chez nous et décider comment on veut s’améliorer. C’est le même processus à chaque fois pendant la saison.

Ce n’était pas nécessairement une expérience difficile, on le considère juste comme une partie de la saison. Ce sont vraiment les Championnats du monde qui sont le focus de la saison donc on sait qu’on a quand même beaucoup de temps pour s’améliorer avant cette compétition-là. 

Comment s’est passée la préparation pour ces championnats nationaux? Avez-vous fait des changements majeurs ou de simples retouches? 

Sur la danse rythmique, on a fait de gros changements quand même. On sentait qu’il n’y avait pas assez de force et d’émotion à la fin du programme, donc on a changé le patron pour que ça se passe un peu plus à l’avant de la patinoire, devant les juges, pour que la fin du programme ait un peu plus d’impact.

À part ça, c’était seulement des petits changements au niveau de l’exécution. On veut vraiment obtenir des +4 et des +5 et non seulement des +2 et +3. L’objectif était vraiment de regarder les retours des juges sur les compétitions des Grands Prix pour voir quels étaient les éléments sur lesquels on pouvait ajouter des petites précisions, pour avoir un niveau d’exécution un peu plus haut. 

Votre état d’esprit est-il différent au moment d’aborder une compétition nationale en comparaison avec une compétition internationale? 

Je ne pense pas trop. Les Championnats nationaux sont toujours une compétition assez spéciale. Dans la grande partie d’une carrière, elle constitue la plus grande compétition de l’année, jusqu’au moment où tu parviens à accéder au circuit international. Ce sentiment-là que c’est vraiment une compétition importante ne part jamais.

Même si, maintenant, on fait chaque année les Championnats du monde, on fait les Jeux olympiques, ça reste vraiment spécial. Chaque fois qu’on arrive à une compétition, on veut réussir à faire le programme du mieux qu’on peut, à ce jour-là, à ce moment de la saison. Cette approche ne change pas vraiment, que ce soit une compétition très importante ou pas.

Est-ce que c’est d’autant plus important du fait que vous n’aviez pas pu faire les Championnats nationaux l’année dernière? 

Oui on les a manqués l’année dernière. L’année d’avant, c’était la qualification pour les Jeux olympiques, mais il n’y avait pas de public. L’année encore avant, ça avait été annulé. Donc c’est vraiment la première fois en quatre ans que nous faisons des Championnats nationaux « normaux ». On a vraiment hâte d’être devant le public canadien, surtout avant les Championnats du monde, qui vont aussi être au Canada. On veut vraiment ressentir ce sentiment d’être devant ce public qui nous soutient, qui nous appuie beaucoup.

Ce serait votre troisième titre national et dixième médaille au total, est-ce que l’objectif est la victoire ou rien? 

C’est beaucoup, c’est une belle carrière. Bien sûr que l’objectif est de gagner mais, pour nous, c’est surtout de se tester avant les Quatre continents et les Championnats du monde. Pendant les fêtes, il y a toujours des petites périodes d’interruption, donc on n’a pas forcément eu le temps de bien ajuster tous nos changements. Cette compétition va représenter une pratique pour ces changements-là. On veut voir comment on va ressentir ça en compétition et cela va nous donner plus de confiance avant les gros championnats internationaux. »