
Plateforme libérale : une cible d’immigration francophone de 12 % d’ici 2029

OTTAWA — Si élu, un gouvernement de Mark Carney s’engage à atteindre un seuil de 12 % d’immigrants francophones hors Québec d’ici 2029, à aider davantage les entrepreneurs francophones et à élargir le programme de contestation judiciaire dans sa plateforme chiffrée dévoilée ce samedi.
Les libéraux ne précisent pas à quelle année ils s’engagent à atteindre ce plateau de 12 %, mais assurent qu’ils rempliront cette demande de longue date des organismes de la francophonie canadienne d’ici les quatre prochaines années. À l’heure actuelle, les cibles projetées sont de : 8,5 % en 2025, 9,5 % en 2026, 10 % en 2027 et les libéraux signalent que leur nouvelle promesse signifierait une augmentation de 20 % vis-à-vis des cibles actuelles.
Les troupes de Mark Carney soutiennent que l’augmentation de la cible permettra de soutenir « les entrepreneurs des communautés de la langue officielle en situation minoritaire qui cherchent à agrandir leurs entreprises ».
En plus de cet engagement, chaque année après 2027, les libéraux plafonneraient toute augmentation de l’immigration permanente à moins de 1 % de la population canadienne. De 2025 à 2027, le plan des niveaux d’immigration se chiffre à 395 000 en 2025, 380 000 en 2026 et 360 000 en 2027.
« On va bâtir un système d’immigration dans lequel les Canadiens peuvent avoir confiance », a dit le chef libéral en conférence de presse samedi matin à Whitby.
À noter qu’aucune promesse libérale concernant les langues officielles ne comporte d’engagement financier. Un gouvernement Carney s’engagerait aussi à « continuer à investir dans des espaces communautaires » et à promouvoir « l’enseignement du français partout au Canada », notamment avec la création d’une bourse pour les étudiants du postsecondaire en milieu minoritaire.
Se définissant comme le parti de la « Charte des droits et libertés », les libéraux s’engagent à « élargir le Programme de contestation judiciaire » sans toutefois préciser plus.
La plateforme libérale comporte aussi son engagement précédemment annoncé d’augmenter le financement de CBC/Radio-Canada. La formation politique propose d’aller plus loin en déposant une loi pour protéger son financement en le rendant statutaire.
« Pierre Poilievre veut effacer 90 ans d’histoire, de culture et de fierté canadiennes. Il veut se débarrasser d’un pilier essentiel de la protection et de la promotion de notre culture et de la langue française », est-il écrit dans la plateforme.
Déficit : un portrait similaire au gouvernement Trudeau
Le portrait des finances d’un gouvernement Carney dans les prochaines années suit une trajectoire similaire à ce que le précédent gouvernement Trudeau projetait avec des déficits à l’encre rouge :
Déficit projeté sous un gouvernement Carney :
- 2025-2026 : 62,8$ milliards
- 2026-2027 : 59,9$ milliards
- 2027-2028 : 54,8$ milliards
- 2028-2029 : 47,8$ milliards
Le chef libéral s’est défendu d’avoir des dépenses aussi élevées que son prédécesseur, soutenant qu’il « s’agit d’une plateforme chiffrée et très prudente » et qui va « créer de la croissance ».
« Si, il y a un grand changement, a-t-il répondu. On utilise le mot dépense, mais ce ne sont pas des dépenses, car la plupart des dépenses de notre plateforme sont pour des investissements. Ce ne sont pas des dépenses opérationnelles. Ce sont des dépenses qui vont créer des actifs surtout dans le secteur privé », a-t-il affirmé.

Au cours des quatre prochaines années, le Parti libéral s’engage à générer des revenus de 51 milliards de dollars, notamment 20 milliards de revenus générés par la réponse tarifaire du Canada et un plafond des dépenses opérationnelles du gouvernement de 2 % par année jusqu’en 2028-2029.
Autre moyen de faire des économies, les effectifs de la fonction publique seraient plafonnés et un processus serait mis en place pour revoir les dépenses dans la fonction publique.
Si les libéraux s’attendent à recouvrir 20 milliards de dollars cette année grâce aux contre-tarifs, ils s’engagent à réinjecter cette somme, eux qui prévoient entre 30 et 35 milliards de dollars par année en nouveaux investissements durant les quatre prochaines années, pour un total de 129 milliards en dépenses. Cette plateforme est marquée par la menace tarifaire du président américain Donald Trump. La mention des États-Unis s’y retrouve plus d’une trentaine de fois dans le document dévoilé aujourd’hui.
Ce nombre comporte plusieurs promesses déjà annoncées : baisse d’impôts pour la classe moyenne en baissant le premier palier d’imposition, élimination de la TPS pour les premiers acheteurs, augmentation des dépenses en défense nationale pour atteindre 2% du PIB d’ici 2029-2030, etc.