
CBC/Radio-Canada : Carney veut augmenter son financement de 150 $ millions par an


S’il forme le prochain gouvernement, le chef libéral Mark Carney promet d’augmenter le financement de CBC/Radio-Canada dans le but de l’amener à un niveau similaire à d’autres diffuseurs publics dans le monde.
Le leader libéral a fait de Radio-Canada le sujet de son annonce vendredi à Montréal, reprenant le plan de l’ex-ministre du Patrimoine canadien Pascale St-Onge, qui avait publié son plan de modernisation de la société d’État en février.
Un gouvernement Carney injecterait 150 millions de dollars de plus par année dans la Société d’État en plus de mettre son financement entre les mains du Parlement par la voie législative et non sous le Conseil des ministres comme à l’heure actuelle. Le diffuseur public serait aussi mandaté pour la mise en place d’un nouveau plan stratégique avec un nouveau mandat.
« Nous voyons que notre diffuseur public est sous-financé. Il faut que ça change. Mon gouvernement va commencer par augmenter son financement par 150 millions de dollars par année », a annoncé M. Carney.

Et dans les prochaines années, les libéraux accentueraient le financement de Radio-Canada « jusqu’à ce qu’il se compare à celui d’autres diffuseurs publics », a-t-il poursuivi.
Pascale St-Onge proposait aussi d’augmenter le financement, arguant que le Canada devrait se rapprocher d’un financement par habitant des autres pays du G7 ayant un diffuseur public, la moyenne étant de 62,20 $ par habitant. Ottawa finance Radio-Canada/CBC à la hauteur de 1,4 milliard par année, soit 33,66 $ par habitant en moyenne.
Mark Carney a souligné qu’il y aurait plus à venir dans les prochaines semaines de la campagne électorale sur la protection de la culture et la langue française.
« C’est pour ça que nous avons un ministre de la Culture et identité canadienne, comme M. Guilbeault qui est responsable pour renforcer la Culture et l’identité canadienne et y compris la culture québécoise. Il y aura d’autres initiatives de notre gouvernement », a-t-il assuré.

Soulignant que l’identité du pays est « ouvertement menacée par le président des États-Unis », Mark Carney a insisté sur l’importance d’avoir des institutions canadiennes comme le radiodiffuseur public. Pour ce faire, il promet de moderniser la gouvernance et de renforcer l’information locale, « en donnant à la direction les outils nécessaires pour innover » dans le but d’avoir plus de bureaux et journaux locaux dans les régions, a-t-il énuméré. Les libéraux souhaitent aussi donner le mandat au média public de fournir des informations en cas de situation d’urgence.
L’aspirant premier ministre s’est aussi opposé au désir du chef conservateur de couper dans la portion anglophone du diffuseur public. Fermer la CBC est devenu un des cris de ralliement du chef conservateur depuis son élection à titre de chef en 2022. Ce dernier a assuré qu’il ne couperait pas dans Radio-Canada, indiquant dans sa plateforme qu’il va préserver les services de Radio-Canada partout au pays.
Alors que les dirigeants de la société d’État avertissent que de couper dans le penchant anglophone impacterait les services en français à travers le pays, le chef conservateur est plutôt d’avis qu’il n’y aurait « aucun impact ».
« On va protéger les services de Radio-Canada », a commenté Pierre Poilievre en conférence de presse vendredi après-midi, accusant son adversaire de promettre « des centaines de millions et des milliards de dollars » en nouvelles annonces sans préciser comment il réduirait les dépenses.