Les étudiants francophones plus susceptibles de travailler en français
Étudier dans un établissement postsecondaire francophone hors Québec plutôt qu’en anglais résulte en de plus grandes chances de travailler en français, conclut une récente étude de Statistique Canada.
Ce sont 48 % des diplômés de langue maternelle française qui utilisent le français de façon prédominante au travail et 39 % pour ceux provenant d’un établissement bilingue. Ce nombre descend à 14 % pour ceux ayant obtenu leur dernier diplôme dans un établissement anglophone.
Étudier dans un établissement postsecondaire francophone hors Québec au lieu d’une institution bilingue résulte en d’encore plus grandes chances de travailler en français. À l’extérieur du Québec, 59 % des diplômés de langue maternelle française qui disent utiliser le français de façon prédominante au travail avaient obtenu leur dernier diplôme d’un établissement de langue française et un peu plus de deux fois moins, d’un établissement bilingue, soit 26 %.
Aussi, 58 % des diplômés de langue maternelle française avaient obtenu leur dernier diplôme d’un établissement d’enseignement anglophone (35 %) ou bilingue (23 %) alors que 42 % l’ont reçu d’un établissement entièrement francophone.
20 % des anglophones qui disent avoir fait leurs études postsecondaires en français hors du Québec affirment utiliser de façon prédominante le français au travail. Ce nombre est dix fois moins élevé pour les anglophones (2 %) ayant étudié dans un établissement bilingue. Ils sont toutefois très peu, car le nombre d’anglophones ayant étudié en français se chiffre à 1 % alors que 88 % l’ont fait dans la langue de Shakespeare.
Les diplômés de langue maternelle française hors Québec sont d’ailleurs plus susceptibles d’utiliser principalement le français au travail après avoir fait des études à l’extérieur de la Belle province que dans celle-ci.
La langue prédominante au travail est déterminée en fonction du recensement de la population de 2016 et du Système d’information sur les étudiants postsecondaires.
Hors Québec, les diplômés collégiaux sont plus susceptibles d’utiliser le français de façon prédominante au travail que ceux des universités. C’est notamment explicable par l’abondance de diplômes et de techniques disponibles dans les institutions collégiales dans les domaines de la santé, du commerce et de l’éducation, explique Statistique Canada.
Sudbury différent
La région du Grand Sudbury ressort dans cette étude comme différente de ces confrères bilingues ou plus francophones d’ailleurs au pays. Le taux d’utilisation du français – soit 20% – au travail serait similaire à de grandes villes anglophones comme Toronto, Halifax et Calgary malgré un taux de bilinguisme beaucoup plus élevé dans la ville du Nord de l’Ontario.
« Ce résultat pourrait s’expliquer en partie par la présence, dans le Grand Sudbury, d’une université bilingue plutôt que d’une université uniquement française, par la proportion importante de diplômés dans les industries de la production de biens et du commerce, du transport et de l’entreposage, et aussi par le fait que la population de langue française dans cette région est caractérisée par une mobilité moins importante que celles des autres régions mentionnées », peut-on lire dans l’étude.
À Sudbury, seulement 51 % des diplômés avaient reçu leur diplôme d’un établissement unilingue, ce qui est plus bas que d’autres villes comme Moncton (97 %) où l’Université de Moncton est de langue française. De plus, le nombre de Sudburois dont le dernier diplôme provient du Québec est le plus bas au pays avec 2 %. D’autres villes avec des francophones sont plus élevées comme Ottawa (25 %), Moncton et Winnipeg avec 7 %.