Un premier sommet francophone de la finance à Toronto
TORONTO – Le premier « Sommet Francophone Finance et Investissement » du Club canadien de Toronto se déroule ces 28 et 29 octobre. Répondant à un besoin identifié par la communauté, ces 24 conférences visent à fournir des conseils pratiques pour gérer l’argent et investir, à destination des jeunes, de nouveaux arrivants ou encore des entrepreneurs et investisseurs. Une autre ambition du sommet : bâtir des ponts entre la communauté franco-torontoise et des cercles élargis de professionnels de la finance francophones et francophiles.
Le « Sommet Francophone Finance et Investissement » est une première en son genre et une première pour le Club canadien.
À l’aube du mois de novembre, désigné en Ontario et au Canada comme le Mois de la littératie financière, cette initiative ambitieuse combine 24 conférences et 70 panélistes sur deux jours pour sensibiliser la communauté franco-torontoise à ce thème.
Au programme, des conférences éclair, des panels, des cliniques financières et des sessions interactives avec des experts de la finance qui dispensent des conseils pratiques en gestion monétaire.
Au premier jour, l’emphase est mise sur la sensibilisation des jeunes et des nouveaux arrivants, pour comprendre la littératie financière avec des panels et ateliers tels que « Enseigner l’argent : comment outiller les jeunes pour demain? », « Mon parcours d’intégration financière : ce que tout nouvel arrivant devrait savoir », ou encore « Outils pour gérer son argent au quotidien ».
Plusieurs étudiants et établissements postsecondaires y étaient ainsi présents et représentés, tels que l’UOF, le Collège Boréal, HEC Montréal, ou encore l’Université McGill.
Le deuxième jour mise sur la partie investisseurs, avec des thèmes tels que : « Tech et finance : maîtriser les outils pour piloter sa croissance », « Fonds d’investissement francophone : diversifier et saisir de nouvelles opportunités économiques » ou encore « Se lancer en affaires en rachetant une entreprise ».
« Ce deuxième volet est vraiment axé sur la finance pure cette fois pour qu’investisseurs et entrepreneurs puissent y puiser les outils pour lever des fonds, gérer les risques, etc. », explique Alexis Maquin, le directeur général du Club canadien.
« Apprendre à parler d’argent »
Celui-ci explique que le sommet a avant tout été pensé pour répondre à une carence de connaissances en finance d’une certaine partie des acteurs francophones de la communauté, pourtant indispensable à l’expansion de la francophonie.
« L’idée m’est venue d’une conversation que j’ai eu un an plus tôt avec Ines Benzaghou, la nouvelle directrice d’Oasis Centre des femmes. Elle me rapportait que de nombreuses femmes réfugiées ont des difficultés à s’y retrouver avec le milieu bancaire et à savoir gérer des finances », explique le directeur général du Club canadien.
« J’aurais moi-même aimé qu’on m’apprenne à parler d’argent bien avant dans ma carrière. »
« On va à l’encontre des autres sommets où ce sont des PDG qui livrent une vision. Ce qu’on a voulu, c’est donner des outils de façon abordable et sensibiliser à la littératie financière. Tous les membres peuvent s’entretenir avec les panélistes et experts par exemple. »
Élargir la communauté
Le Club canadien souhaitait également se rapprocher des francophones et francophiles qui travaillent dans la finance dans des milieux anglophones.
« Beaucoup de francophones travaillent dans ces milieux et ne sont pas impliqués dans la francophonie. Un des leviers, une de nos cibles était d’aller récupérer ces personnes francophones qui ne sont pas impliquées dans la communauté. Beaucoup de nos panélistes travaillent pour de grandes banques ou de grands groupes anglophones. L’écosystème de la communauté grandit et c’est positif pour tout le monde. »
« C’est le plus gros projet depuis la création de Relève ON en 2018, confie encore Alexis Maquin. C’est un événement onéreux pour lequel nous n’avons pas eu de subventions publiques. Nous sommes donc allés chercher des commandites dans le privé, mais en retour c’est le public qui reçoit de la plus-value. »
Parmi les 350 personnes qui ont pris part au Sommet : des Franco-Ontariens, des Québécois et quelques personnes venues du Nouveau-Brunswick.
Mais le club franco-torontois, qui prévoit déjà d’organiser une deuxième édition, envisage de donner une portée plus « pancanadienne » en 2026, avec des intervenants et acteurs du monde de la finance interprovinciaux.