Queen’s Park : bilan mitigé pour les Affaires francophones

L'Ontario a célébré 400 ans de présence française dans la province en 2015 et 2016. Archives, #ONfr

TORONTO – Les politiciens à l’Assemblée législative de l’Ontario font un bilan mitigé des avancées de la province en matière d’Affaires francophones au cours de la session parlementaire qui a pris fin, jeudi 9 juin.

FRANÇOIS PIERRE DUFAULT
fpdufault@tfo.org | @fpdufault

« La francophonie continue à évoluer. Les services continuent à s’améliorer », a déclaré Madeleine Meilleur, ministre déléguée aux Affaires francophones à Queen’s Park, au sortir de la dernière période des questions des élus avant une pause estivale de trois mois.

La session parlementaire a débuté avec des excuses officielles de l’Ontario pour le Règlement XVII qui a interdit l’enseignement du français dans les écoles de la province pendant une quinzaine d’années au début du XXe siècle, et s’est conclue à veille des cérémonies de clôture du 400e anniversaire de présence française dans la province à Penetanguishene.

Dans la symbolique comme dans la pratique, la ministre libérale se dit « très heureuse » du travail de son gouvernement en matière d’Affaires francophones.

« Nous avons travaillé sur plusieurs dossiers. Nous voulons bien sûr continuer à (augmenter) le nombre de régions désignées en vertu de la Loi sur les services en français. Nous travaillons justement sur le cas de la désignation d’Oshawa. Nous travaillons aussi sur le projet de l’université francophone », a énuméré Mme Meilleur à #ONfr.

« C’est insultant »

L’opposition à Queen’s Park estime, pour sa part, que plusieurs des engagements du gouvernement libéral à l’égard de la francophonie ontarienne se conjuguent toujours au conditionnel futur.

« Le gouvernement fait le contraire de ce que veut la communauté francophone. Le gouvernement dit que la communauté n’a pas besoin d’un édifice pour sa propre université. C’est impossible d’imaginer une université sans un édifice », a insisté le chef progressiste-conservateur Patrick Brown, qui entend faire une tournée des communautés franco-ontariennes durant la pause estivale.

La néo-démocrate France Gélinas a dit commencer à « perdre patience », notamment dans le dossier de la désignation d’Oshawa.

« Il y a un manque de volonté politique. Une inertie. Un désintérêt total », a pesté Mme Gélinas à #ONfr. « Lorsqu’on demande à la ministre quels ont été les moments forts de la dernière session parlementaire, elle nous parle du projet d’université francophone, pour lequel le gouvernement cherche toujours à diminuer les attentes, et de la désignation d’Oshawa, pour laquelle le gouvernement a le pouvoir de changer les choses mais ne fait rien depuis dix ans. C’est insultant. »

L’élue de Nickel Belt a dit entretenir un « brin d’espoir » à la suite du dépôt, début juin, du plus récent rapport du commissaire aux services en français, Me François Boileau, qui recommande une refonte complète de la Loi 8 de 1986 à l’occasion de ses 30 ans.