Qui sont les députés francophones qui siégeront à la Chambre des communes?
OTTAWA – Avec la victoire de Randy Boissonnault en Alberta dans la soirée de mercredi, on a un désormais le tableau complet des députés francophones hors Québec qui siégeront sur la Colline parlementaire. Ils sont plus d’une quinzaine à représenter des électeurs de l’Ontario, du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse, du Manitoba et de l’Alberta. Tour d’horizon des mandats reconduits, d’un retour gagnant dans l’Ouest canadien et d’un nouveau visage de cette 44e législature : Arielle Kayabaga, la députée du Sud-Ouest ontarien.
En Ontario, outre les réélections sans surprise dans Ottawa-Vanier et Orléans de Mona Fortier, ministre de la Prospérité de la classe moyenne et ministre associé des Finances, et de Marie-France Lalonde, l’ancienne ministre ontarienne des Affaires francophones, le camp libéral peut se satisfaire de la victoire – plus serrée – de Francis Drouin dans Glengarry-Prescott-Russell dans l’Est et d’une nouvelle venue dans le Sud-Ouest : l’ex-conseillère municipale Arielle Kayabaga.
La victoire s’est jouée dans les derniers instants pour la conseillère municipale de London qui a réussi le saut au fédéral d’une courte tête, devenant la première députée noire dans cette circonscription.
Il sera intéressant de voir si Mme Kayabaga s’engagera dans les dossiers francophones à la Chambre des communes, élue dans une ville qui connaît un accroissement de sa population de la langue française, grâce entre autres à l’immigration.
Dans le Nord de la province, les libéraux ont maintenu leurs acquis dans la douleur face aux troupes de Jagmeet Singh, à commencer par la réélection de Marc Serré dans Nickel Belt qui s’engage dans un troisième mandat. Dans Sudbury aussi l’issue du scrutin a penché in extremis en faveur du camp libéral. C’est une toute première victoire électorale pour Viviane Lapointe, qui prend le flambeau de Paul Lefebvre.
Le président de la Chambre des communes, Anthony Rota, a lui aussi réussi son examen de passage dans Nippissing-Timiskaming (38 %), raflant le record de nombre de mandats consécutifs parmi l’ensemble des députés fédéraux actuels de la francophonie hors Québec, avec à son actif six scrutins remportés.
La néo-démocrate Carol Hughes s’est assuré haut la main un cinquième mandat dans Algoma-Manitoulin-Kaspuskasing qui demeure orange, tandis que le conservateur Pierre Poilievre a conservé son siège dans Carleton avec une confortable avance.
Six Acadiens, un Franco-Albertain et un Franco-Manitobain
Dans les Maritimes, les intérêts francophones de la Nouvelle-Écosse seront représentés par le conservateur et ex-porte-parole aux langues officielles Chris d’Entremont, réélu dans Nova-Ouest avec 51 % des suffrages, et le libéral Darrell Samson. Cet ancien surintendant du seul conseil scolaire francophone de la Nouvelle-Écosse a récolté 41 % des voix dans Sackville–Preston–Chezzetcook.
Au Nouveau-Brunswick, les électeurs ont renouvelé leur confiance aux libéraux Ginette Petitpas Taylor (48 %), Serge Cormier (64 %), René Arseneault (55 %) et l’ancien ministre des Affaires intergouvernementales Dominic LeBlanc (55 %), respectivement réélus dans Moncton-Riverview-Dieppe, Acadie-Bathurst, Madawaska-Restigouche et Beauséjour.
Dans l’Ouest, Dan Vandal a rencontré peu de résistance dans sa course à un troisième mandat (41 %). Le député franco-manitobain de Saint-Boniface-Saint-Vital a confortablement assuré son maintien au Parlement.
Le sort du Franco-Albertain Randy Boissonnault, au coude à coude avec le sortant conservateur qui l’avait éliminé en 2019, s’est joué près de 48 heures après la soirée électorale, dans la soirée de mercredi.
L’ancien secrétaire parlementaire de la ministre Mélanie Joly a pris sa revanche d’une très courte tête sur James Cumming dans Edmonton-Centre, ne comptant que 577 votes de plus.
Les ténors des langues officielles reconduits
Avec un score dépassant les 52 %, la victoire de la ministre du Développement économique et des Langues officielles, Mélanie Joly, n’a souffert d’aucune contestation dans Ahuntsic-Cartierville.
Le porte-parole conservateur aux langues officielles Alain Rayes (49 %) a lui aussi été réélu confortablement dans Richmond-Arthabaska, de même que ses homologues Alexandre Boulerice (NDP, 48 %) qui débute un quatrième mandat dans Rosemont-La-Petite-Patrie et Mario Beaulieu (46 %, Bloc québécois) qui rempile pour un troisième mandat dans La Pointe-de-l’Île.
La soirée a été toute autre pour Alupa Clarke. Défait en 2019 dans Beauport-Limoilou, l’ancien porte-parole conservateur aux langues officielles n’a pas réussi son retour au fédéral, victime d’une triangulaire qui s’est jouée dans un mouchoir de poche avec le Bloc québécois et les libéraux.
La défaite de François Choquette, autre ténor des langues officielles, a été plus nette dans Drummond. Le néo-démocrate a terminé quatrième, échouant lui aussi son retour sur la Colline parlementaire après sa défaite en 2019.