Que faire pour les rassemblements du temps des fêtes? Les conseils de trois docteurs

Les rassemblements à l'intérieur pour le temps des fêtes seront permis avec 10 personnes maximum. Source: Canva

Faut-il utiliser des tests rapides, ou avoir de gros ou petits rassemblements, ou encore se réunir ou non avec des gens vaccinés? Voici les réponses de trois docteurs à ces questions et sur comment passer le temps des fêtes de façon la plus sécuritaire possible avec la COVID-19 et l’arrivée du variant Omicron.

Se réunir avec des gens vaccinés

« Essayons de ne regrouper que des gens qui sont vaccinés », affirme la docteure Valérie Sales qui est spécialiste des maladies infectieuses à l’hôpital de Markham-Stouffville. « Évidemment, les tout petits, on peut ne rien faire, mais sinon des gens qui ont été vaccinés depuis au moins un mois. Sinon, deux semaines après la seconde dose… À ce moment-là, ça diminue les dangers et les risques. Le danger est trop élevé pour les gens qui ne sont pas vaccinés soient dans un groupe avec d’autres sans que personne ne porte le masque, surtout avec l’Omicron. »

Dès aujourd’hui, il est possible pour tous les Ontariens de prendre un rendez-vous pour obtenir une troisième dose. Les cliniques sans rendez-vous sont de leur côté ouvertes aux gens depuis le 17 décembre.

« Si vous faites ou que vous allez à un rassemblement, idéalement, ça serait d’avoir des gens vaccinés avec les trois doses. Évidemment, il y’a des exceptions avec les enfants, mais au minimum toutes les personnes de 12 ans et plus devraient être doublement vaccinées », avise Alain Simard, professeur d’immunologie à l’École de médecine du Nord de l’Ontario.

« Si vous avez un souper le jour ou la veille de Noël, demandez à tout le monde qui vient ou avec qui vous y allez de faire un test rapide la journée de même » – Alain Simard

Garder les rassemblements petits avec des bulles

Le fameux concept des bulles pourrait être une bonne idée pour les célébrations, croit un professionnel de la santé

« Ces réunions-là, ce n’est pas une question de nombres, c’est essayer de ne pas mélanger les bulles et les foyers. Un dîner normal de Noël, on a les grands-parents, les enfants, les petits-enfants et tous viennent de foyers différents. Ça, c’est le plus dangereux, car on mélange des générations et des gens non vaccinés, car les jeunes n’ont pas leur vaccin. Alors, essayez de ne pas mélanger les foyers », avance Santiago Perez Patrigeon, spécialiste des maladies infectieuses à l’Hôpital général de Kingston et professeur associé au département de médecine de l’Université Queens.

Il est aussi important de déterminer qui sont les gens les plus à risque, renchérit le spécialiste de Kingston.

« Il faut voir qui sont ces personnes-là, est-ce que ce sont des gens qui travaillent dans une usine, qui voyagent beaucoup ou qui sont à l’université ou encore ce sont des enfants qui ont été en contact avec un cas COVID-19 à l’école? Bref, il y a beaucoup d’enjeux qui entrent en jeu, c’est vraiment au cas par cas. »

Pour les docteurs Sales et Simard, il faut prévoir en avance qui vous voulez côtoyer durant le temps des fêtes.

« Je recommande de rencontrer vraiment les gens que vous voulez rencontrer », prône le Dr Simard. « Si ce sont des gens que vous voyez de temps en temps et que ce n’est pas la fin du monde si vous ne les voyez pas, il vaut mieux ne pas, à mon avis, avoir des rassemblements avec ces gens-là. »

L’Ontario a annoncé de nouvelles mesures vendredi, comme un cap sur les rassemblements privés à 10 personnes ainsi que réduire la capacité dans les commerces et gymnases à 50%.

Les tests rapides

Symptômes ou pas symptômes, trois ou deux doses, essayez de mettre la main sur des tests rapides, conseille les experts.

« Si vous avez un souper le jour ou la veille de Noël, demandez à tout le monde qui vient ou avec qui vous y allez de faire un test rapide la journée de même », dit le membre de l’École de médecine du Nord de l’Ontario. 

Le fait que le variant Omicron soit très contagieux aide à la possibilité de le détecter note les docteurs.

« Évidemment, ce n’est pas une science parfaite, mais si quelqu’un commence à avoir le Delta ou l’Omicron. À ce moment-là, quand le virus commence à se répliquer dans le nez assez rapidement et c’est deux jours avant les symptômes, donc on ne peut pas avoir du tout de symptômes et quand même avoir un test positif. Il faut être sûr de bien faire l’échantillon pour attester », avise la docteure Sales.

la docteure Valérie Sales qui est spécialiste des maladies infectieuses à l’hôpital de Markham-Stouffville. Gracieuseté.

Attention, il ne faut toutefois pas seulement se fier à cela, avertit Alain Simard.

« Je dirais qu’ils sont très fiables, mais il y a un 5 % à 10 % de chances d’avoir un faux négatif. Si on est négatif, ça nous dit qu’il y a de grandes chances de ne pas être infecté. Je dis toujours, il faut combiner ça avec le fait d’être vaccinés, ça réduit le risque de beaucoup, ensuite prendre le test le réduit encore plus. »

Si on est positif avec un test rapide, il faut ensuite aller à un centre de dépistage pour subir un test PCR, qui est « le test le plus précis », ajoute le Dr Simard.

Ne sous-estimez pas Omicron

« Le variant Omicron s’est montré huit fois plus contagieux que le Delta », s’inquiète le Dr Perez Patrigeon. « En plus, on développe des symptômes — qu’on dit pour le moment — assez légers avec Omicron, alors on peut penser que c’est un rhume commun, mais en étant très contagieux, on est nous-même très contagieux rapidement soit dès les 24 premières heures. On peut avoir une réunion où l’on contamine huit personnes et le lendemain, chacune de ces personnes contamine huit autres personnes. »

Le docteur Santiago Perez Patrigeon est spécialiste des maladies infectieuses au Centre des sciences de la santé de Kingston. Gracieuseté

Il ne faut pas se fier complètement à certains scénarios ou études préliminaires qui parleraient d’un variant moins sévère pour les hospitalisations, prévient le Dr Simard.

« Il y a beaucoup d’anecdotes qui disent que les symptômes sont moins sévères, mais je ne suis pas encore convaincu, car il y a beaucoup de facteurs qui influencent les résultats. Alors, on pourrait se ramasser avec plusieurs personnes pour qui il pourrait s’agir de leur dernière Noël. »

Évitez les rassemblements dans les lieux publics

Même avec les limites de capacité réduite, l’idée de tenir un souper dans un restaurant n’est pas la meilleure voie à suivre, sauf peut-être avec les gens de son propre foyer, clame le docteur Perez Patrigeon.

« Ce n’est pas que les restaurants en soi sont dangereux, avec 50 % de capacité et si on garde notre masque, c’est quelque chose de très sûr en réalité. Mais les restaurants sont toujours une bonne excuse pour mélanger les bulles. On peut avoir une table de six personnes avec trois bulles différentes de trois maisons différentes, donc on est une heure sans masque en mangeant, donc c’est là le danger. »

« Évitez si possible d’être dans des situations où il y a des rassemblements de foules comme un spectacle et un événement sportif ou le transport en commun, comme le métro, l’autobus ou le train. Si on le fait, il faut faire attention de bien porter le masque et bien se protéger les yeux », conseille de son côté la docteure Sales.

Crédit photo : Canva

Que faire avec les enfants?

Pour Valérie Sales, profiter des dernières journées pour les passer à la maison pourrait être un bon compromis pour Noël, surtout si l’enfant a été vacciné il y a moins d’un mois.

« Peut-être, essayez d’éviter toute activité parascolaire ou même d’aller à l’école ou à la garderie. À ce moment-là, ça donne quelques jours pour voir ce qui arrive et qui développe des symptômes avant la fête de Noël. Il ne faut pas oublier qu’il y a tout plein de virus qui circulent comme l’Influenza. »