Réélection de Legault : Ford « félicite son ami »
TORONTO – Le premier ministre ontarien, Doug Ford, a sorti ses leçons de français dans un message écrit dans la langue de Molière pour féliciter son homologue québécois François Legault, réélu hier à la tête d’un gouvernement majoritaire.
Dans un message Twitter quelques minutes après la victoire de ce dernier, le premier ministre ontarien s’est dit « ravi de voir que mon ami François Legault reçoit un autre mandat fort de la population du Québec ».
« Continuons à tisser des liens plus profonds entre nos deux provinces et renforçons les liens économiques entre nous qui créent des emplois bien rémunérés », a écrit le chef des progressistes-conservateurs.
Les parcours électoraux des deux hommes se ressemblent beaucoup alors qu’ils ont tous deux étés élus avec une majorité en 2018. Ils ont communément traversé la pandémie en étant réélus avec un mandat plus fort. Doug Ford est passé de 76 députés (au moment de la résolution de l’Assemblée législative) à 83 lors des élections de juin tandis que la troupe de François Legault est partie aussi de 76, mais pour aboutir à 90 (41 % des voix).
La pandémie a semblé rapprocher les deux hommes, alors que le politicien québécois, à la tête du Conseil de la fédération, a pu compter sur Doug Ford comme principal allié pour demander à maintes reprises une hausse des transferts en santé du fédéral.
Justin Trudeau a aussi félicité François Legault pour sa victoire. Dans un communiqué, le premier ministre canadien s’est dit « impatient de continuer à travailler (…) pour relever les défis qui comptent pour les Québécois et tous les Canadiens ».
« Il s’agit notamment de favoriser la croissance de l’économie verte, de lutter contre les changements climatiques, de trouver des solutions à la pénurie de main-d’œuvre, de rendre la vie plus abordable, de favoriser la création de logements abordables, d’investir dans les infrastructures et de bâtir un avenir propre et prospère », a-t-il indiqué.
La relation entre le chef de la Coalition Avenir Québec (CAQ) et Justin Trudeau a connu plusieurs différends depuis quatre ans, notamment sur la question de la langue française avec la Loi 96. Le fédéral, affirmant se porter à la défense des minorités francophones, a d’ailleurs exprimé un penchant favorable à contester cette loi, si elle se rend jusqu’en Cour suprême. Le principal architecte de cette loi et ministre sortant de la Langue française, Simon Jolin-Barrette, a été réélu dans son comté de Borduas.
Le chef conservateur Pierre Poilievre a aussi souligné le mandat décisif du chef de la CAQ, indiquant avoir « hâte de poursuivre notre travail ensemble pour le peuple du Québec et du Canada ».
La ministre sortante des Relations canadiennes et de la Francophonie canadienne Sonia Lebel a été réélue facilement dans son comté de Champlain avec 56 % des voix.
C’est notamment sous sa gouverne que le Québec a déposé une nouvelle Politique en matière de francophonie canadienne en mars qui comportait un engagement de tenir une rencontre annuelle de la francophonie canadienne.
Son gouvernement avait aussi annoncé tripler son aide financière à la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada (FCFA) en plus de conclure un accord de coopération avec l’Ontario pour mettre de l’avant des projets de partenariat francophone.