IMMIGRATION FRANCOPHONE – ÉPISODE 2
Pour bien des nouveaux arrivants en Ontario, décrocher un premier emploi est LA priorité. Mais faire reconnaître ses diplômes et son expérience étrangère demeure un grand défi, et plusieurs doivent se rabattre sur des emplois de survie. La clé se trouverait-elle dans les petites villes, loin des grands centres urbains ? C’est du moins la vision du Collège Boréal à Windsor, qui tente de régionaliser l’immigration en relocalisant des nouveaux arrivants à Chatham-Kent, une petite ville qui a grand besoin de main d’oeuvre et où la communauté francophone est en quête de nouveaux membres.
Dans un bureau, FRÉDÉRIC BOULANGER, directeur au campus de Windsor du Collège Boréal, est interviewé.
FRÉDÉRIC BOULANGER :
Souvent, le nouvel arrivant
va débuter avec un
survival job.
Généralement, il reste pris dans ce cercle-là.
Dans un autre classe, une FEMME enseigne à des adultes. Puis, dans un café, deux HOMMES et une FEMME discutent.
Dans une classe, GEORGES FRANCIS, un nouvel arrivant habitant à Chatham-Kent en Ontario, est interviewé.
GEORGES FRANCIS :
Je pense qu’il y a cette idée
que, dans les grandes villes,
il y a plus d’opportunités,
mais je pense que c’est faux.
Dans un bureau, MARTHE DUMONT, vice-présidente du centre communautaire La Girouette, est interviewée.
NARTHE DUMONT :
Oui, l’immigration francophone
peut apporter un second souffle
à la communauté francophone,
ici, de Chatham-Kent.
ONFR+, Société
Dans une cuisine, GEORGES prépare des avocats pour son repas. Il fait un café espresso sur la cuisinière et le boit ensuite en lisant le journal « The Chatham Voice ».
GEORGES FRANCIS : Narrateur
Je m’appelle Georges
Francis. J’habite à Chatham.
Je viens de deux pays.
C’est la Syrie et le Liban.
Je suis arrivé
en juillet, à Chatham.
Je suis venu de Windsor.
Texte informatif :
À Windsor, Georges Francis a tenté pendant plusieurs mois de décrocher un premier emploi.
Dans un bureau, GEORGES est interviewé de nouveau.
GEORGES FRANCIS :
Comme études, j’ai
deux licences. C’est
une licence en économie ;
une autre en psychologie.
Dans sa cuisine, GEORGES parcourt son téléphone intelligent.
GEORGES FRANCIS :
J’ai cherché partout. J’ai
envoyé à plusieurs : Tim Hortons,
McDonald’s, Starbucks.
J’ai fait trois, quatre
entrevues, mais je n’ai
pas trouvé malheureusement
pendant cette période.
Dans une classe, une FEMME enseigne à des adultes.
Texte informatif :
Il s’est tournée vers les services d’intégration du Collège Boréal à Windsor, qui tente une nouvelle approche : la régionalisation de l’immigration.
Dans un couloir du Collège Boréal, KEREN MENDEZ, gestionnaire des services d’établissement du Collège Boréal au campus de Chatham-Kent, est interviewée.
KEREN MENDEZ :
La régionalisation
de l’immigration, c’est
un nouveau concept. C’est
de promouvoir les villes qui
ne sont pas les villes urbaines.
Des vues aériennes de Toronto sont présentées. Puis, dans un bureau, FRÉDÉRIC BOULANGER est à nouveau interviewé.
FRÉDÉRIC BOULANGER :
Le nouvel arrivant qui se
retrouve dans une grande ville
est noyé. Il devient un peu un
numéro. Par contre, quand on a
une petite ville, en région,
qui ne demande que ça,
d’avoir des nouveaux arrivants,
bien, quand on a un nouvel
arrivant qui déménage, il est
accueilli en grande pompe.
Et comme on a un bassin de
clients ici, bien, on se disait :
« Si on fait le pont entre
Chatham et Windsor, ça va
faciliter le mouvement de
l’immigration vers Chatham. »
Texte informatif :
Chatham-Kent est une petite ville d’environ 100 000 habitants, située à une heure de Windsor.
Dans un couloir du Collège Boréal, KEREN MENDEZ est de nouveau interviewée.
KEREN MENDEZ :
Ici, à Chatham-Kent,
il y a beaucoup de compagnies
qui cherchent des travailleurs,
des travailleurs qualifiés
et nous travaillons proches des
employeurs pour les sensibiliser
par rapport à l’expérience
étrangère d’un nouvel arrivant.
Et nous voyons qu’ils sont
ouverts à nous écouter
et à travailler avec nous.
Dans une cour, GEORGES embarque dans une voiture conduite par un AMI.
GEORGES FRANCIS :
Good morning.
Bonjour, mon ami.
Dans un bureau, GEORGES est de nouveau interviewé.
GEORGES FRANCIS :
L’équipe de Collège
Boréal, ils m’ont demandé :
« Il y a l’opportunité
de venir à Chatham. »
Puisqu’à Chatham, il n’y a
pas beaucoup de nouveaux
arrivants, il y a des options
d’avoir un travail ici.
Dans un stationnement, GEORGES marche vers l’entrée de l’entreprise TekSavvy.
GEORGES FRANCIS : Narrateur
C’est là où j’ai rencontré
la représentante des ressources
humaines de TekSavvy.
Assis à son bureau, GEORGES répond à un client au téléphone.
GEORGES FRANCIS :
TekSavvy est une compagnie
qui travaille dans le
domaine de l’Internet.
C’est quand que vous
voulez l’installation ?
Après à peu près trois
ou quatre mois de travailler
dans le service à la clientèle,
j’avais de la chance à aller
à un autre poste plus proche
à mon domaine d’étude et
à ma majeure et à ma carrière.
Dans un bureau, GEORGES et une FEMME discutent ensemble, puis la FEMME quitte le bureau et GEORGES reprend son travail à l’ordinateur.
Dans un autre bureau, FRÉDÉRIC est interviewé de nouveau.
FRÉDÉRIC BOULANGER :
Pour Georges Francis, s’il
était demeuré à Windsor, c’est
certain qu’il aurait pas vécu la
même expérience professionnelle.
Sa promotion, par exemple,
n’aurait jamais eu lieu,
à mon avis, chez
un employeur de Windsor.
GEORGES et deux AMIS se rendent dans un café pour discuter.
GEORGES FRANCIS : Narrateur
La ville de Chatham, c’est une petite
ville, mais qui contient tout.
La vie est plus calme. Vous
n’allez pas rester une heure
pour arriver à votre travail :
c’est cinq minutes. Le prix des
loyers est très bien comparant
avec les autres villes.
J’ai beaucoup d’amis ici.
Oui, c’est… J’ai une
bonne vie ici maintenant.
Texte informatif :
L’immigration est aussi vue comme un outil qui pourrait aider la communauté francophone de la région.
Dans un bureau, MARTHE DUMONT est interviewée de nouveau.
MARTHE DUMONT :
La communauté francophone
de Chatham-Kent est une
communauté vieillissante.
C’est une communauté de souche.
La plupart des gens sont nés
ici. Je crois qu’elle est prête
à accueillir de nouveaux
arrivants francophones. Elle le
sait que sa survie passe par du
nouveau sang, si on peut dire.
Plusieurs pièces et affiches du centre communautaire La Girouette sont présentées.
Texte informatif :
Mais pour un nouvel arrivant qui ne maîtrise pas l’anglais, l’arrivée dans une petite ville majoritairement anglophone comme Chatham-Kent peut être un défi.
NARTHE DUMONT : Narratrice
Les services en français sont
vraiment cachés. C’est pas qu’il
n’y en a pas, parce que des
francophones, on est à peu près
3000 francophones dans la ville
de Chatham-Kent. Donc, il y a
des services en français
qui sont disponibles, mais
ils sont cachés, sont pas
nécessairement visibles.
Quelqu’un qui veut s’intégrer
économiquement doit apprendre
la langue anglaise.
Il n’a pas le choix.
Texte informatif :
Un récent rapport sur l’immigration francophone à Chatham-Kent souligne d’ailleurs plusieurs lacunes.
Dans un rapport en anglais, les phrases « Lack of adequate and appropriate information in French », « Lack of health and social services in French », « No information to immigrants about available Francophone services » et « Francohpne newcomers often feel isolated » sont surlignées.
Dans une grande salle, VICTORIA BODNAR, coordonnatrice au département de l’attraction et la rétention des résidents de la municipalité de Chatham-Kent, est interviewée.
VICTORIA BODNAR :
Propos traduits de l’anglais
Le rapport nous indique qu’on doit mieux
promouvoir la communauté francophone,
y améliorer l’accès et mieux communiquer
les opportunités pour les nouveaux
arrivants francophones qui veulent
travailler, étudier et vivre
à Chatham-Kent. On continue d’y travailler
et on prévoit promouvoir davantage
la diversité linguistique en 2020.
Dans un bureau, FRÉDÉRIC est interviewé de nouveau.
FRÉDÉRIC BOULANGER :
Ce que je vois,
c’est une opportunité.
C’est évidemment, si on est
en mesure de déplacer des
francophones d’un centre urbain
vers une plus petite ville, à
long terme, ça va permettre aux
joueurs francophones de pouvoir
aller solliciter certains
bailleurs de fonds et dire :
« Il y a de plus en plus de
francophones ici. Parce qu’il
y a plus de francophones,
on a peut-être besoin
de plus de services. »
Au niveau économique, c’est
avantageux pour la municipalité :
ça crée de l’emploi et ça permet
à des nouveaux arrivants de
se réaliser peut-être dans
une localité qu’ils n’avaient
pas envisagée au départ.
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