Reprise parlementaire : négociations grippées à Ottawa

Andrew Scheer et Justin Trudeau en désaccord sur les modalités de reprise des travaux parlementaires. Montage ONFR+

Alors que le Parlement doit rouvrir demain à Ottawa, le gouvernement Trudeau négocie avec les autres partis une reprise des travaux parlementaires une fois par semaine, complétée par des débats via vidéoconférence. Une proposition rejetée, pour l’heure, par les conservateurs, favorables à trois sessions physiques par semaine.

« Les élus peuvent obtenir des réponses à toutes les questions que se posent les Canadiens. Et le meilleur endroit pour ça, c’est le Parlement. Il doit rester ouvert (…) et devrait reprendre ses travaux demain. »

Andrew Scheer a été on ne peut plus clair sur ses intentions en conférence de presse ce dimanche. Les députés doivent revenir en Chambre pour débattre des mesures prises par le gouvernement pour contrer la pandémie. Le chef de l’opposition officielle critique pèle-mêle la gestion des stocks de masques, la situation critique des entreprises, le manque de soins aux personnes âgées ou encore la subvention canadienne d’urgence.

Il plaide pour des réunions à la Chambre des communes trois fois par semaine et en personne.

Hors de question pour le premier ministre qui, un peu plus tôt dans la journée, a qualifié la proposition conservatrice de déraisonnable.

Justin Trudeau semble avoir trouvé un terrain d’entente avec les autres partis sur une réunion physique par semaine, à effectifs réduits, complétée par des travaux virtuels, de façon à limiter les déplacements et donc les risques de contamination parmi les 338 députés fédéraux.

« Les députés pourraient poser des questions via vidéoconférence avec les mêmes droits et capacités de parole qu’en Chambre », assure-t-il, reconnaissant de nécessaires réglages technologiques.

« M. Trudeau doit nous expliquer pourquoi il tente de remplacer le Parlement par des conférences de presse », a fustigé Andrew Scheer. « Il doit répondre en Chambre à des questions difficiles mais nécessaires pour les Canadiens. »

Les députés reviendront-ils en Chambre demain comme prévu? À l’heure où nous écrivons ces lignes, les tractations se poursuivent sur la Colline parlementaire.

L’hécatombe américaine alarme l’Ontario

▶️ 568 nouveaux cas positifs en Ontario
▶️ 10 578 cas au total (33 909 au Canada)
▶️ 553 décès (1 506 au Canada), 5 209 guéris
▶️ 809 hospitalisés, dont 247 en soins intensifs
▶️ 156 097 tests réalisés, dont 5 736 en attente de résultats

Les experts de la Santé publique de l’Ontario prédisaient un retournement de tendance la semaine dernière. Pourtant ce dimanche, c’est bien un nouveau pic auquel assiste la province avec 10 578 cas recensés et un bilan humain chiffré à 553 décès.

Les États-Unis sont sur le point de dépasser la barre des 40 000 morts et s’acheminent à grandes enjambées vers le million de cas positifs. Cette tendance est surveillée de près en Ontario, même si la fermeture de la frontière reste en vigueur jusqu’au 21 mai.

« Les chiffres continuent d’augmenter d’un état à l’autre. Il y a donc beaucoup d’activité juste au sud de la frontière et cela continue de nous inquiéter », ne cachait pas le Dr David Williams, hier en conférence de presse.

Nombre de tests : une montée en puissance à confirmer

24 heures et 39 décès plus tard, les Ontariens assistent à un banal et tragique dimanche, comme la pandémie les y a habitués depuis plus d’un mois. Même s’il faut rester très prudent, le début d’une éclaircie se dessine toutefois du côté des hospitalisations, en baisse pour la première fois depuis dix jours. 809 patients sont actuellement pris en charge au sein d’un hôpital.

Deux autres faits sont à prendre en considération : près de la moitié des personnes testées positives se sont rétablies. Le nombre de cas résolus est ainsi en progression constante.

Dans le même temps, le volume de tests montent en puissance. Près de 10 000 ont été pratiqués dans les 24 dernières heures. Même si on est encore loin de l’objectif de 16 000 tests quotidiens, la province revient de loin : de 4 000 tests, les laboratoires sont passés à plus de 9 600 tests aujourd’hui.