Revendications festives au défilé de Fierté dans la capitale
OTTAWA – Après trois semaines de controverse, le défilé de Fierté dans la capitale s’est finalement déroulé sans anicroches ce dimanche.
Le trajet a été écourté à quelques jours d’avis, suivant « une décision prise par le Service de police d’Ottawa limitant le personnel et les ressources dédiés à la sécurisation de la route du défilé », selon l’organisation de Fierté dans la capitale.
Si la foule semblait moins dense que l’an dernier à quelques minutes du départ, à l’angle des rues Elgin et Laurier, les observateurs étaient tout de même nombreux à s’être rassemblés sur les trottoirs le long du parcours.
Certains en ont profité pour distribuer des drapeaux palestiniens, en réponse à la vague de désistement de différents organismes. Les symboles et messages de solidarité envers le peuple palestinien étaient omniprésents, autant dans les délégations officielles que chez les spectateurs.
Un marcheur solitaire a pour sa part arboré le drapeau israélien. Sur son chandail, on pouvait lire : « Dites non à l’antisémitisme, à l’exclusion, au mouvement BDS raciste. Honte à Fierté dans la capitale. » (traduction libre). Le mouvement BDS, pour boycott, divestment, sanctions, propose une liste de boycottage d’entreprises entretenant des liens avec Israël. Dans sa déclaration du 6 août, Fierté dans la capitale s’engageait à intégrer des outils de ce genre afin d’examiner leurs partenariats et ententes de commandites futures.
D’autres enjeux publics, comme l’accès à l’avortement, les soins de santé pour les personnes trans et l’éducation ont été soulevés par des participants.
L’ambiance est tout de même restée festive, que ce soit pendant le défilé, aux kiosques du festival de rue et devant les différentes scènes.
Un sujet qui divise
Parmi les organisations qui se sont retirées du défilé et des activités officielles de Fierté dans la capitale, on retrouve le maire d’Ottawa, Mark Sutcliffe, suivi de l’administration de la Ville. Certains conseillers municipaux ont par contre participé aux activités de leur propre chef. Le Parti libéral du Canada, l’Université d’Ottawa, l’Hôpital d’Ottawa, l’Hôpital Montfort, le Centre hospitalier pour enfants de l’Est de l’Ontario (CHEO), le Conseil des écoles catholiques du centre-est (CECCE), le Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario (CEPEO) et le Réseau de la Fierté à la fonction publique font également partie des groupes qui se sont désistés.
Au défilé, on a pu toutefois voir des délégations de différents syndicats, de communautés religieuses, du Nouveau parti démocratique (NPD) de l’Ontario, du Parti vert du Canada et du Centre national des arts, entre autres.
Certains organismes et institutions qui s’étaient désistés du défilé ont tenu leurs propres événements de la fierté au courant de la fin de semaine. C’est le cas pour la Fédération juive d’Ottawa, qui affirme que plus de 250 personnes se sont présentées à son déjeuner de la fierté, dimanche. Plusieurs dignitaires étaient sur place, dont certains affiliés à d’autres associations s’étant dissociées de Fierté dans la capitale. L’ambassadeur d’Israël au Canada, Iddo Moed, a participé à l’événement.